Le livre du vendredi: American Gods

american gods

de Neil Gaiman

A deux jours de sa sortie de prison, Ombre apprend deux nouvelles. La première, c’est que finalement il sortira l’après-midi même. La seconde, c’est que sa femme est morte dans un accident de la route. Sonné par le choc de l’annonce et perdu après trois ans d’incarcération, il accepte de travailler pour un homme mystérieux qui se fait appelé Voyageur. A ses côtés, Ombre va devenir le témoin de choses surprenantes, voire impossibles et il va vite comprendre que Voyageur n’est pas un mafieux ordinaire.

Prix Hugo du Meilleur roman SF 2002

Prix Nebula du Meilleur roman SF 2002

Prix Locus Meilleur roman de fantasy 2002

Bram Stocker Award Meilleur roman fantastique 2002

et oui, tout de même!

Habituée à lire Gaiman en tant qu’écrivain pour la jeunesse (ici et un peu ici), j’ai été un peu surprise au départ de l’entendre jurer comme un charretier toutes les deux pages. Puis j’ai arrêté de faire ma chochotte et reconnu que ce langage convenait tout à fait au milieu carcérale et à l’environnement des malfrats. De plus, Gaiman garde sa poésie et nous communique quelque chose de tendre et de profond à travers Ombre.

Malheureusement, il m’a fallu attendre la moitié du livre pour m’en rendre compte. En effet, jusqu’à ce moment-là j’avais l’impression de ne pas aimer ma lecture, de ne pas m’attacher aux personnage et de ne pas comprendre vraiment où l’auteur nous emmenait. La cata, quoi. Sauf que le lundi matin, alors que je finissais mon sac pour trois jours sans rentrer à la maison (ce qui impliquait pas mal de trajets en train pendant lesquels je pouvais lire), je me suis rendue compte que je n’avais pas envie de laisser le livre dans ma chambre, qu’il fallait que je sache la suite et ce qu’allait devenir Ombre et Voyageur et tous les autres !

J’ai donc attraper le bouquin avant de claquer ma porte d’entrée et c’est à partir de là que je l’ai lu avidement !

A cheval entre rêve et réalité, Gaiman nous parle de dieux. Il parle de la mythologie de l’Amérique qui a vu son peuple changer en fonction des bateaux qui arrivaient et déferlaient leur cargaisons d’hommes et de femmes aux croyances diverses, aux passés multiples et aux origines innombrables. Chacun de ces émigrés apportait dans ses bagages un rituel, une superstition, un dieu et les planta dans le sol américain. Certaines de ces divinités ont survécu mais se sont effacées, d’autres ont été oubliées et ont disparues, quelques unes se battent encore farouchement pour rester puissantes. Puis de nouveau dieux sont apparus. Ceux de la consommation, de la TV, des transports aériens… et n’acceptent pas vraiment la présence des anciennes traditions. Un conflit couve et enfle et c’est Ombre, qui n’a rien demandé à personne, qui se retrouve au milieu de tout ça.

Ce n’est pas une critique de la société. Gaiman n’est pas exhaustif (il ne parle pas des « grandes religions actuelles » comme l’Islam, le Judaïsme ou le Christianisme) et n’influence pas le lecteur en faveur d’un camp ou l’autre, des modernes ou des anciens. C’est un voyage, parfois roadtrip, parfois voyage chamanique ponctuer d’anecdotes, de théories sur l’évolution de la société, de réflexion et d’images.

J’ai bien aimé ma lecture mais je dois aussi avouer que je l’ai trouvé un peu longue, surtout vers la fin. 600 pages en livre de poche, ça fait tout de même une belle brique et Gaiman aime prendre son temps. A sa décharge, j’ai aussi une belle PAL qu’il me tarde de faire fondre et c’est peut-être pour cette raison que j’avais envie de terminer plus rapidement cette lecture. Pas un coup de cœur, donc, mais un livre que je suis heureuse d’avoir lu et une facette de l’auteur que je suis contente d’avoir rencontrée.

J’ai emprunté ce livre à ma bibliothèque municipale ce qui fait que cette lecture compte pour le Challenge Emprunts de livre 2016! ET c’est un livre de genre SFFF qui entre dans le Challenge Littérature de l’Imaginaire! C’est pas super, ça?

challenge emprunt 2016

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Marion