L’aigle et la salamandre (T1) Naissance dans le brasier

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « L’aigle et la salamandre, tome 1 »,

Scénario de Stéphane Piatzszek, dessin de Alessio Lapo & Giuseppe Quattrocchi, couleurs de Vladimir Mario Davidenko,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : Polar historique,
Paru aux éditions « Soleil », le 20 janvier 2016, 14.50 euros,
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L’Histoire

Rome, 64 après J.C. Le grand incendie embrase la ville éternelle. Partout, les flammes dévorent les bâtiments et les hommes. Dans la fournaise, Caius Atius Mus, fils de bonne famille, trouve son père agonisant. Avant de mourir, ce dernier lui confie sa bague de chevalier, gravée d’une salamandre.
Après l’enterrement, Caius prend conscience qu’il ne connaît rien des affaires d’assureur de son père. Pire, la société est en faillite avec tout les remboursements dus à ses clients. Avec Afer, son esclave et seul ami, le voilà reparti à zéro, comme son père au même âge…
Suite à un mauvais mot sur Histrion, le poète officiel de Cézar, Caius est banni de Rome. Seule alternative, il doit enquêter aux ordres du préfet, pour retrouver les incendiaires…

Ce que j’en pense

“L’aigle et la salamandre” est une nouvelle série, prévue en deux tomes, dans la collection Quadrants, qui devrait plaire aux amateurs de polar historique. Stéphane Piatzszek, (scénariste de “Neverland”, “Cavales” et “Commandant Achab”) s’est associé à deux dessinateurs italiens (Alessio Lapo et Giuseppe Quattrocchi) pour nous plonger dans le grand incendie de Rome.

Partant de cet événement tragique, Stéphane Piatzszek construit une intrigue humaine et policière, qui m’a fortement fait penser à la série “Rome” (produite par HBO). L’analogie prend plusieurs formes. Tout d’abord, il mêle le destin d’un personnage du peuple avec celui des grands de ce monde (préfet, et peut-être même Cézar ?). Mais c’est surtout l’esthétique glauque, dure, crue de “L’aigle et la salamandre” qui me fait penser à la série.

Coté histoire, Stéphane prend son temps pour nous immerger. Il expose tranquillement une intrigue qui démarre vraiment au deux tiers de l’album. Caius Atius Mus, qui a tout perdu, doit enquêter sur les tenants et aboutissants de l’incendie qui a ravagé la Ville. Le préfet, dont la maison a été le point de départ du feu, est accusé par la populace comme incendiaire. Bien évidemment, les apparences sont trompeuses et peuvent révéler des manigances bien plus complexes…

Je n‘ai pas été captivé par l’intrigue de ce premier tome, mais j’ai beaucoup aimé le travail sur les personnages. Stéphane Piatzszek construit une galerie de portraits complexes, intéressants, avec une mise en scène et des dialogues modernes.

Coté dessin, la mise-en-image veut le détour. Alessio Lapo, dessinateur du “Codex Sinaiticus” et des “Seigneurs de Cornwall” avec J.L. Istin, travaille avec Giuseppe Quattrocchi (dessinateur publicitaire, illustrateur en jeux vidéo), et le coloriste Vladimir Mario Davidenko pour un résultat immersif et intense.
Décors ravagés par les flammes, rues crasseuses, visages tordues par l’émotion, même si le trait est un peu “charbonneux”, l’ensemble est de qualité.