Spider-man : le mensuel panini "secret wars"

Par Universcomics @Josemaniette
Et que deviennent les fans du tisseur de toile, durant Secret Wars, puisque la revue mensuelle éditée par Panini s'est elle aussi arrêtée à cette occasion? Et bien c'est simple, ils achètent Secret Wars : Spider-Man, et ils font comme les autres, ils découvrent des choses qui sortent un peu de l'ordinaire. Et ça débute avec Peter Parker dans le rôle du père de famille. Pour les lecteurs qui sont sur le pont depuis quelques décennies, la compagne idéale de Peter Parker, c'est Mary-Jane Watson. Que la blonde Gwen ne m'en veuille pas, mais si un amour d'adolescent qui se termine tragiquement laisse forcément des traces profondes, c'est bien la rouquine qui a accompagné le parcours humain de Peter, depuis la sortie des études, à la vie professionnelle, en passant par les liens sacrés du mariage et une tentative de paternité. Ceci explique pourquoi nous en avons tous voulu à Straczynski de briser cette dynamique, au terme de Civil War, avec un pacte honni qui offre à Mephisto l'occasion de briser un couple mythique, en échange de la vie d'une Tante May au bord du trépas, pour la quarantième fois de sa longue carrière. Un choix compréhensible, mais aussi régressif, qui a replongé un héros adulte et enfin assumé dans une spirale d'échec et d'inconstance, pour de nouvelles aventures plus légères et guillerettes. Depuis, nous guettons tous le moment où les deux tourtereaux reviendront ensemble. C'est chose faite à l'occasion de Secret Wars, dans un des territoires du Battleword. Là, Peter et Mary-Jane n'ont jamais divorcé ou passé de pacte avec le Diable en personne, et ils élèvent leur petite fille Annie avec l'amour que peuvent avoir deux parents responsables. Le Tisseur a bien compris quelles sont les priorités dans la vie, et son existence ressemble peu ou prou à ce qu'elle aurait pu être dans l'univers Marvel traditionnel, avec un poil de chance en plus. Les choses se corsent quand certains héros sont retrouvés morts, comme le Punisher, Moon Knight, ou Night Trasher. Quelqu'un s'en prend à la communauté, et attaque même les Avengers. Voici venir un méchant surpuissant, qui emprunte ses pouvoirs aux X-Men, et met la pâtée à tout le monde. Spider-Man est quand à lui bien ennuyé car dans le même temps, il apprend qu'une gigantesque évasion à Rykers Island a remis en liberté les pires criminels de la ville. Et parmi ceux-ci se trouve Venom, dans sa vieille incarnation, à savoir Eddie Brock chargé de ressentiment et de haine pour un Peter Parker dont il connaît la double identité. Et donc la famille... J'attendais monts et merveilles de cette série, qui se lit un peu comme un What If paresseux des années 80. Dan Slott déroule son récit sans grand génie, assurant un service minimum garanti. La clé de Renew your vows, c'est ce que doit choisir le héros : être un père de famille responsable, ou épauler ses petits copains en collants sur les toits de New-York? Un Peter Parker qui se veut et se voit comme un homme, avant d'être un (super)héros. Les dessins d'Adam Kubert sont parfois un peu décevants (malgré de belles doubles pages intimistes), on sait avec  certitude qu'il peut faire beaucoup mieux, mais le coup de mou perçu sur Axis semble se prolonger. Les scènes d'action sont un peu surchargées, et on a droit à des choix bizarres, comme le costume de Captain America, affublé d'un A rouge et hideux. Comment ça je suis dur et de mauvaise foi? Et bien je le répète, j'avais de grandes attentes pour ce titre, et en partie elles n'ont pas été comblées. Cela dit ce n'est pas non plus à fuir, rassurez-vous. Cap ensuite sur l'univers 2099. Ici, avec Secret Wars, nous découvrons un territoire inédit, avec l'univers 2099 tel que nous ne l'avions pas encore vu. Par exemple, ce sont les Avengers du futur qui assurent la paix et la sécurité, au service de Alchemax, la méga corporation désormais aux mains d'une vieille connaissance des lecteurs... Ces Avengers sont une première, et ils ont un point faible selon moi, c'est les costumes assez ratés, surtout celui de Iron Man, et de Captain America. Celle-ci est une héroïne donc, tout comme la Veuve Noire (qui n'hésite pas à user de son dard pour tuer), alors que le reste de l'équipe est formé par Hercule (l'Olympien est immortel et toujours en activité (et il boit beaucoup, et drague les victimes qu'il secourt...), Hawkeye (assez transparent dans ce premier épisode) et la Vision, qu'on découvre gisant dans une cuve remplie de liquide, dans un rôle de pré-cognitif. Peter David fait de son mieux pour présenter l'ensemble avec le brio et la verve qu'on lui attribue sans peine, mais il ne semble pas être dans un grand soir. Il y a trop de disparités de traitement entre les personnages (Hercule et Captain america en tête d'affiche, Hawkeye au dernier rang) et les seuls moments notables sont ceux où l'Olympien est en piste avec ce qui semblent être des problèmes d'alcool (encore qu'on le découvre avec du cidre en fin d'épisode...). Sliney lui s'en sort plutôt bien, avec une vision futuriste de Nueva-York et du dynamisme à tous les étages, suffisant pour sauver les meubles et rendre cette parution plus sympathique et attachante que réellement intéressante.
On se rend ensuite sur Spider-Island, où Flash Thompson, alias l'agent Venom, fait de son mieux pour lutter contre l'infection généralisée qui a transformé la ville en monstres arachnides, au service de la perfide Reine-Araignée. C'est une histoire violente et d'action, où les personnages subissent des métamorphoses, à cause leur condition première (le Loup-Garou par exemple) où en raison de manipulation génétiques et d'expériences (un sérum qui va bouleverser le code génétique des infectés pour les guérir. Oui, bof. Christos Gage fait de son mieux pour nous inclure dans on récit, Paco Diaz envoie des pages pleines de puch, mais ça ne bouleversera pas grand monde. Le mensuel s'achève avec Spider-Verse, dont les aventures sont axées autour de la jeune et jolie Gwen Stacy. 
L'héroïne de l'histoire semble être une Gwen amnésique, qui a parfois quelques vagues souvenirs de son existence précédente (je ne parle pas de la Gwen petite amie de Peter, mais de celle qui joue dans un groupe de rock et endosse le costume de Spider-Gwen) mais rien de plus. Du coup elle se balade dans son justaucorps et s'en va donner la raclée à quelques méchants malheureux, comme le Chacal et ses hommes qui ont la mauvaise idée d'aller piller des tombes juste sous le nez de la belle blonde. Mike Costa a accepté ce qui ressemble d'emblée à une mission impossible. Spider-Verse fonctionnait comme une gigantesque course à travers les dimensions, un chassé croisé très divertissant entre tous ces mondes, tous ces Spider-Men, où les surprises n'en finissaient plus, pour le plaisir du lecteur. Avec les Secret Wars et le Battleword apparu ex nihilo aux ordres de Fatalis, il ne reste plus qu'un seul monde, une seule dimension, même si ce monde est divisé en une multitude de territoires ou peuvent cohabiter plusieurs versions d'un même personnage. Cela dit, et c'est à mettre au mérite du scénariste, il semblerait qu'un lien mystérieux unisse plusieurs avatars arachnéens, ce qui explique qu'ils finissent par se retrouver, et s'associer. C'est ainsi que Billy Braddock (Spider UK), le Spider-Man de l'Inde, ou encore notre Spider-Gwen peuvent interagir sans que cela paraisse impossible à accepter. Une Gwen qui de surcroît accepte un emploi chez le maire de la ville, Norman Osborn, dont les entreprises sont le fleuron industriel du pays. Le but secret est de s'introduire dans les fichiers secrets d'Osborn, et d'en savoir plus sur son propre passé. Elle devrait en effet être morte, précipitée d'un pont (comme vous le savez tous) et se sentir bien vivante à l'insu de tous, voilà qui la perturbe quelque peu.... Au dessin, Andre Araujo qui continue de sortir des planches académiques, pas désagréables mais pas non plus d'une beauté stupéfiante. C'est essentiel, juvénile dans le trait, la colorisation accompagne gentillement son travail, pourquoi pas. Et en bonus vous lirez en fin d'épisode les aventures de Spider-Ham, la version "cochon" qui a aussi son rôle à jouer dans cette série, et que je préfère taire ici même pour ne pas vous spoiler le premier coup de théâtre du numéro un. C'est presque ma série préfére de cette revue kiosque
Verdict "Secret Wars" : Oui mais peut mieux faire. Les attentes ne sont pas toutes respectées, et ce magazine est loin d'être le meilleur et de réaliser tout son potentiel. 

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