Isaac Asimov, avec Philip K. Dick, c'est le nom que tu entends à chaque fois dès qu'on parle Science-Fiction. Alors, parce que ça fait partie d'une des lectures du Challenge des 100 et parce que Mimine elle aime bien savoir de quoi on cause, la lecture du premier tome du Cycle de Fondation ne s'est pas fait attendre. Résultat ? On frôle le coup de coeur.
Avant de commencer, un petit rappel pour les non-initiés. Le Cycle de Fondation comportait au départ 5 tomes auxquels Asimov a rajouté deux préquelles Prélude à Fondation et L'Aube de Fondation. Dans ma version, l'intégrale n°1 qui comporte les 3 " vrais " premiers tomes, je n'ai pas les préquelles et je considère donc que je commence avec le premier tome officielle du Cycle, Fondation. Voilà, j'aime bien quand les choses sont claires.
Vers l'an 12000 de l'Ère galactique, un groupe de psychohistoriens qui ont la capacité de prévoir le futur en se basant sur des données sociologiques, économiques et sur la psychologie des masses, annonce que l'Empire galactique décadent s'effondrera au bout de trois siècles sans que personne ne puisse rien faire pour l'en empêcher, entraînant avec lui la perte du savoir et de la civilisation de la galaxie. Pour contrer le chaos qui va suivre et qui selon les estimations devraient durer plus de 30 000 ans avant qu'un nouvel Empire émerge, Hal Seldon, grand maître vénéré de la psychohistoire, propose alors d'emmener 100 000 scientifiques triés sur le volet sur une planète en bordure du système, et loin du pouvoir impérial, pour créer la Fondation, une organisation qui collecterait dans une Encyclopédie tout le savoir et les techniques de la civilisation impériale avant qu'ils ne disparaissent dans l'oubli. De cette façon, la durée du " chaos " serait considérablement amoindrie pour passer de 30 000 ans à 1 000 ans. Mais ça, ce n'est que le projet officiel de Hal Seldon. Officieusement, la mission scientifique de la Fondation n'a d'autre but que de devenir un nouvel Empire, lorsque le premier aura totalement disparu.
Ici, pas question d'entendre parler d'extraterrestres ni de robots, mais d'hommes qui vont se battre pour avoir leur part du gâteau sur les ruines d'un Empire en perte de vitesse. Isaac Asimov nous entraîne dans une incroyable conquête spatiale expansionniste où les hommes de la Fondation vont devoir au fil des siècles se battre pour survivre mais aussi pour s'imposer face aux menaces que représentent les autres planètes. À force de manigances politiques et de manipulations religieuses, la Fondation croît sous nos yeux, en déjouant les complots internes et externes de la planète et les nombreuses crises prévues par les psychohistoriens.
Disons-le tout de suite, j'ai été entièrement conquise par ce récit très bien écrit, ambitieux, foisonnant et passionnant, que j'ai dévoré en une journée.
Plutôt facile à lire, moi qui m'attendais à un jargon technologique imbitable, et pas très long (à peine 300 pages dans ma version) le premier tome du Cycle fait la chronique d'une organisation scientifique puis politique grâce à un découpage en plusieurs parties qui représentent une période précise dans l'histoire de la Fondation. C'est pourquoi, et peut-être que certains seront ou ont été surpris, il n'y a pas de personnages principaux humains que l'on suit tout au long du récit, puisque le seul et unique personnage reste la Fondation. En effet, chaque partie raconte une crise que l'organisation va connaître et décrit tous les moyens que ses dirigeants vont mettre en oeuvre pour la sauver. Dirigeants qui eux-même doivent faire face à des coups d'état et des querelles au sein même de leur gouvernement. Et là Mimine se frotte les mains et exulte de joie. Car Mimine adooore les intrigues politiques, les coups bas et les filsdeputeries en tout genre. Ici s'en est quasiment le thème principal, exploité à fond pour peindre l'émergence d'un nouveau système qui a encore bien du chemin à faire avant de devenir un empire. Et j'ai totalement adhéré à ça.
Le seul petit bémol qui fait que ce n'est pas totalement un coup de coeur alors qu'on en est pas loin, c'est le côté un peu répétitif des parties du récit. Chaque crise est prise en charge par un homme (différent à chaque fois) qui n'est pas le dirigeant de la Fondation, pas encore tout du moins, plus intelligent que les autres et qui par des moyens qui ne sont pas les mêmes à chaque fois je vous rassure, arrive à ses fins. Mais au bout de deux trois crises, on pige vite le truc et on ne se fait plus trop de souci pour le gars qui va sauver la situation.
Autre petit détail, infime, et " compréhensible " (j'insiste sur les guillemets) vu l'époque à laquelle le roman a été écrit (1951 pour la première publication), c'est le manque total de personnage féminin. Je suis arrivée à un point où je me suis demandée quand est-ce que le mot " femme " allait apparaître (il est apparu beaucoup plus loin, vers la fin). Alors bien que je " comprenne " que pour un homme comme Asimov des années 50, la politique n'était pas affaire de femme, il faut peut-être pas négliger le fait que ce n'est pas avec des chèvres que les hommes se reproduisent pour accroître la démographie de la planète. M'enfin.
Malgré ces petits grains de sable, je vous recommande fortement, vous vous en doutiez hein vous êtes pas con, la lecture de ce roman si vous voulez faire vos armes dans la littérature fondatrice de la SF. Moi pour ma part, je vais continuer ma lecture de l'intégrale avec la suite du Cycle, Fondation et Empire. Tout un programme !