La puriste de Catherine Choupin

La puriste

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Résumé :

Neuf professeurs de lettres ou de philosophie des prestigieuses classes préparatoires  parisiennes meurent en quelques mois. Philippe Chardon, commissaire de police et ancien élève de l’une de ces « prépas », enquête discrètement sur ces morts en apparence naturelles. Sa curiosité autour de cette affaire est aiguisée lorsqu’elle lui donne l’occasion de revoir la belle Marianne Detours, le professeur de lettres qu’il aimait secrètement lorsqu’il était son élève.
Toutefois, chaque indice découvert par Philippe dans son enquête semble le ramener un peu plus à Marianne… Est-elle aussi étrangère à l’enquête qu’il y paraît ?

Mon avis :

J’ai lu ce roman de 150 pages en quelques jours, livre très prenant qui nous donne qu’une envie, le poursuivre. Pourtant, une certaine déception pour moi. Classé en tant que roman policier, je m’attendais à une enquête policière dans les règles de l’art. Pourtant, en tant que polar, ce livre pourrait être à mourir d’ennui. Alors pourquoi le poursuivre dans ces conditions ? Simplement parce que l’histoire soulève une romance qui nous oblige à vouloir en savoir plus.
Je pense que la puriste serait mieux placé dans les romances, ce qui éviterait cette légère déception qui s’est vite effacée par la qualité de la romance qui nous tient en haleine jusqu’au bout.
À noter également le souci et l’amour pour la langue française qui reste le fil conducteur de cette histoire. Amour pour la langue française mais aussi pour celle qui l’enseigne. Amour qui m’a ramené quelques années en arrière, une pensée émue pour un élève qui m’avait écrit un petit mot d’amour, petit garçon de 6 ans qui a bien grandi depuis. J’ai toujours gardé ce petit mot, et je n’ai pu m’empêcher de me demander à la lecture de ce roman, s’il y pensait toujours.
Un livre à lire pour la romance et non pour l’intrigue policière qui me paraît un détail dans le roman, même si elle est présente mais vraiment en arrière plan.

Un extrait de la puriste :

Elle leur avait distribué une liste de « mots interdits » dont la présence serait immédiatement sanctionnée dans leurs copies. Pour eux, cette liste avait marqué la fin de l’innocence et de l’inconscience linguistiques. Désormais, ils sortaient du paradis de l’ignorance et allaient souffrir en écoutant la radio, la télévision et même certains autres professeurs ; ils souffriraient en lisant les journaux économiques, remplis de tous ces anglicismes qu’elle pourfendait. Cette liste, Philippe l’avait gardée pendant vingt-cinq années. En tête, figuraient les mots les pires, ceux que tout le monde utilisait, sans savoir qu’ils étaient impropres et qui étaient souvent des « faux amis » issus de l’anglais : « réaliser, au niveau de, se baser sur, alternative, générer, mixer, opportunité, attractif, sécurisant » ; puis arrivaient les pédantismes à la mode : « perdurer, incontournable, challenge, interpeller, questionner » etc. Un livre ne pouvait interpeller ni questionner ni interroger quelqu’un : il pouvait émouvoir, bouleverser, faire réfléchir. Enfin les pléonasmes : « voire même, prévenir ou réserver ou préparer à l’avance, se réunir à plusieurs, cadeau gratuit, petit détail, première priorité, principal protagoniste, tri sélectif etc. ».