Chronique « Les spectaculaires, tome 1 »
Scénario de Régis Hautière, dessin de Arnaud Pointevin,
Public conseillé : tout public
Style : aventure fantastique
Paru aux éditions « Rue de Sèvres », le 20 janvier 2016, 54 pages, 14.00 euros
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L’Histoire
Paris, Juin 1909. Le professeur Victor Pipolet, inventeur émérite, reçoit dans son atelier Victor Stingler, un richissime homme d’affaire. Les deux hommes se sont mis d’accord. Avec l’argent de Stingler, Pipolet invente son grand oeuvre: une machine de guerre infernale, qui empêchera toute velléités de nouveaux conflits armés.
Ce soir-là, l’inventeur annonce fièrement qui a réussi. Il ne reste plus qu’à construire la “bombe”. Certain que le secret n’est pas ébruité, Stingler clôture leur collaboration par un coup de feu en pleine tête….
Mais Pipolet s’en sort miraculeusement. Victime de graves troubles de la mémoire, il va proposer à une troupe de saltimbanques de l’aider à sauver le monde…
Ce que j’en pense
AAAAh, Voilà une nouvelle série rafraîchissante et grand public qui commence bien !
Pour sa “Première fois” chez Rue de Sèvres, Régis Hautière (le scénariste de “Un Homme de joie”, “La Guerre des lulus”, “Abélard”, “Alvin”, “Perico”..) s’est acoquiné avec Arnaud Poitevin, (le dessinateur de “Confessions d’un canard Sex-toy” et “Le Marin, l’actrice, et la croisière jaune”).
Le duo nous embarque dans une comédie à 100 à l’heure, version Paris 1900.
“Le Cabaret des ombres”, c’est un peu “les X-men”, version “Brigades du tigre”… De l’action, beaucoup d’humour, une ambiance typée et une galerie de portraits à se fendre la gueule. Dans le désordre, je vous présente la fine équipe. D’abord, il y a Pétronille, la leader incontestée au talent de travesti ; Félix, le faux lycanthrope aux crocs aiguisés ; Eustache, l’homme (presque) fort et enfin Evariste, le “Monte-en-l’air”.
La petite bande de comédiens n’est pas si mauvaise que ça, mais souvent plus prompte à gaffer à déclencher du rire qu’à agir efficacement. D’ailleurs, malgré la qualité des illusions de leur “foooooormidable” numéro, ils n’attirent pas grand monde. La situation pour la petite troupe devient désespérée, jusqu’à ce que Prosper Pipolet, un inventeur fou (et pas mal abîmé) ne les engage pour arrêter le vilain et richissime Victor Stingler…
Monde farfelu, bande d’anti-héros, gaffes et bévues, Paris début de siècle et inventions en tout genre, Hautière et Poitevin nous ont concocté un savoureux premier tome bourré de références, qui plaira à tout le monde. Les dialogues sont savoureux, les conflits dramatiques… très dramatiques et l’humour omniprésent.
Pour couronner le tout, le dessinateur Arnaud Poitenvin semble particulièrement inspiré. Il met en scène avec beaucoup d’imagination cet univers farfelu et baroque. Personnages et décors d’époque sont portés par un graphisme nerveux et expressif, assez caricatural.
Pour résumer, ne passez pas à coté de ce “spectaculaire” premier tome où gaudriole et action vous attendent de pied ferme.