Fini la philo !

Par Guillemette @Guillemette_AB

Ça y est, je viens de boucler mon fameux MOOC de Normale Sup !!! (Les problèmes métaphysiques à l’épreuve de la politique, tout un programme…)

J’avoue qu’à l’origine, je n’étais pas certaine d’y arriver. Mais les cours en vidéo étaient en fait plutôt clairs et accessibles. Les lectures, cela dépendait ! J’ai vraiment apprécié Sartre, mais surtout Camus et Simone Weil. Ces derniers présentaient des philosophies puissantes et lumineuses que j’ai trouvées vraiment inspirantes sur la manière de rebâtir l’homme et la société face à la violence et/ou la guerre. Leurs pensées restent vraiment d’actualité. En plus, Simone Weil (dans L’Enracinement, pour ceux que ça intéresse) présentait une analyse historique des différents régimes français très éclairante sur notre rapport à l’autorité et à l’État… jusqu’à aujourd’hui ! Vraiment fascinant.

J’ai eu plus de mal à aborder des philosophies plus « théoriques » et ancrées dans la pure métaphysique, beaucoup moins « proches ». Lévinas par exemple — j’aime beaucoup son insistance sur la rencontre avec l’autre comme point central, le visage de l’autre qui s’impose puissamment à nous. L’image est très belle. Par contre, ses écrits en eux-mêmes sont plus difficiles, et encore plus le commentaire de Derrida sur lesdits écrits. J’avoue que par moments j’ai survolé en grappillant quelques idées de-ci, de-là — toujours un enrichissement, c’était mieux que d’abandonner, mais j’étais consciente d’être aux limites de mes facultés, soit intellectuelles, soit de concentration… Il faut être lucide ! Et puis ce n’est pas de la petite lecture pour se cultiver un peu de temps en temps, il faut beaucoup plus d’investissement pour rentrer dans des livres pareils…

(Non, ce n’est pas le même chat !)

Au fond, j’adore la philosophie en général mais surtout la philosophie appliquée, la philosophie de vie qui peut nous apprendre au quotidien, ou bien celle qui touche directement à la société. Même si le plus théorique est aussi fascinant — et puis il n’y a pas vraiment de délimitation claire, mais de grandes pensées…

(D’autre part, le dernier cours que j’ai visionné aujourd’hui coïncidait étrangement avec la marche d’aujourd’hui et certaines questions posées : où trouver la limite entre être dans la mémoire nécessaire et cruciale, l’hommage, et le danger de trop vivre dans le passé. Il faut bien sûr trouver le milieu, garder le contact avec le passé pour éclairer et interroger le présent, mais ne jamais le détourner ou l’instrumentaliser, et puis vivre tout de même et avancer vers l’avenir. Il était question de la Shoah, exemple universel et central, qui a d’ailleurs traversé toutes les pensées que j’ai eu l’occasion de lire, mais cela s’applique aussi à notre situation actuelle…)

Bref, j’ai fini et je peux me remettre à m’entraîner à la trad en allemand et en italien ! J’ai aussi fini Virginia Woolf : chronique à venir. Sinon, j’entends Jean d’Ormesson de loin à la télévision et je souris toute seule parce que certaines personnes sont lumineuses. Voilà un auteur que j’adorerais aussi découvrir. À suivre.

En attendant, bonne soirée et débutez bien la semaine !