Place, place au troisième tome de la génialissime série des Quatre Sœurs, dans son excellente adaptation en bande dessinée par la brillantissime Cati Baur ! 😍 Et je n'exagère pas.
Aaaah, qu'est-ce que c'est bien ! Au risque de me répéter, et gazouiller niaisement des mots d'amour, cette lecture est mon instant doudou par excellence. On trouve tout dans cette série : de l'humour, de la tendresse, des frangines extras, des colères, des larmes, des gratins, des coups de cœur, des gamins turbulents, des vacances, des garçons, et des filles, des premières amours, des ruptures, des fantômes, des lettres, des robes, des chansons et des danses, des coups de fil, des coups de déprime, des câlins, des cafards, des bisous, des poireaux, des cigarettes, des cerises et des nuits blanches...
C'était sensationnel. Merci mille fois.
Les filles Verdelaine ont donc du souci à se faire pour entretenir la grande maison familiale. L'argent manque. Charlie lance l'idée de louer la chambre des parents à un inconnu. Onde de choc et instant d'émotion chez nos demoiselles. Puis, toutes vont céder la bouche en cœur avec l'arrivée de Tancrède. Il est beau, mystérieux, charmant et différent de Basile. Lui, le grand frère attentionné. Le roi du couscous. L'amoureux de Charlie. « Ce pauvre Basile est amoureux de la Vill'Hervé et de son contenu. » Et Charlie en a assez de couver... elle veut sentir son corps vibrer, son cœur bondir hors de sa poitrine, elle veut être belle et désirable, briser ses chaînes de petite fille trop sage et grande sœur modèle. Go, Charlie ! Vis ton rêve. Et enflamme l'assistance, avec « une robe de festival de Cannes, une robe de bal chez l'ambassadeur, pas une robe de sœur » !
Et on vit à fond cette histoire naissante, cette passion amoureuse qui balaie tout sur son passage, tandis que d'autres traînent des petites mines chiffonnées et épongent avec peine leurs chagrins qui débordent de partout. Oh, que c'est douloureux aussi ! Une lecture qui donne autant de joie que de pincement au cœur. C'est si bon, et tellement fort. Je suis amoureuse de cette série, de son histoire fantasque, avec ses mots et ses expressions uniques et rigolotes, et fatalement je suis envoûtée par la bande dessinée, dont l'esprit, les couleurs, les illustrations correspondent trait pour trait à ce que j'avais en tête, je savoure chaque miette de ma lecture. Miam, miam.
Cati Baur respecte la magie, la poésie et l'espièglerie de cette série avec son talent, sa simplicité, sa sensibilité et sa fraîcheur. Quel délicieux cocktail de talents. C'est idiot, mais j'appréhende la publication (l'an prochain) du tome 4. Ce sera comme dire au revoir, encore une fois, à des personnages devenus des proches amis, presque une deuxième famille (beh oui, moi aussi j'ai des frangines infernales, qui me vampirisent joyeusement). ;-) N'y pensons pas. Et puis la relecture est aussi un plaisir infini.
Pour l'heure, lâchons la main de Bettina, de Hortense, d'Enid, de Charlie... et patientons jusqu'aux prochaines retrouvailles, avec une Geneviève secrète et pas si légère, qui aura aussi le tournis pour un beau et étrange garçon. Gnéééé... Cati Baur et Malika Ferdjoukh, vous êtes mes héroïnes ! 😘 😺
« Un centimètre de bonheur, de délices déraisonnables plutôt qu'un hectare de quiétude et de modération. Quelle audace, notre Charlie. Tout ça pour une baraque en ruine et quatre frangines qui ne valent pas un pet. »
Rue de Sèvres / Janvier 2016