059.angela behelle.au bonheur de ces dames

Par Magnolia Von Tassel

TITRE : AU BONHEUR DE CES DAMES

AUTEUR : ANGELA BEHELLE

EDITION : HUGO ET CIE /BLANCHE

ANNEE : 2015

RESUME

À 18 ans, Jérémy quitte le confort douillet et protecteur de sa campagne normande pour se lancer dans de brillantes études littéraires à Paris. Alors quoi de plus normal pour ce jeune homme passionné de lectures que d'être irrésistiblement attiré par la librairie ancienne qui se situe juste sous ses fenêtres, de l'autre côté de la rue ? Intimidé, hésitant, il attend, puis se décide enfin à pousser la porte. Une clochette qui tinte, un parquet qui craque sous les pas, une odeur de bois, des livres par milliers, et, aux commandes de cette boutique hors du temps, une personne qu'il ne s'attendait pas à trouver là. Un seul regard de Claudia, la voluptueuse libraire qui se cache derrière les étagères suffit pour que la vie de ce jeune puceau provincial bascule définitivement. Fasciné par cette femme mystérieuse qui se propose de faire de lui un homme, Jérémy se soumet, corps et âme, à une lente et savoureuse initiation à tous les plaisirs de la chair. Mais entrer dans l'univers de Claudia signifie également en accepter les règles et les secrets plus nombreux qu'il n'y paraît. Au fur et à mesure qu'il pénètre l'intimité de sa sulfureuse maîtresse, Jérémy comprend qu'il a mis le doigt dans un engrenage aussi sensuel que dangereux. Il n'est cependant pas certain qu'il ait envie de s'y soustraire. Au contraire. Son insatiable appétit d'apprendre le conduit, un livre de Zola sous le bras, à en réclamer toujours plus. Au risque, peut-être, de compromettre son avenir.

MON AVIS

Merci à Amazon d’avoir retardé d’une semaine la livraison de mon exemplaire, cela m’a laissé le temps de voir toutes les copines le recevoir et le lire. Et m’annoncer que j’allais souffrir.

Oui, je fais de l’ironie.

Surtout quand je lis un Angela Behelle, parce que je me demande toujours ce qu’elle va nous préparer.

455 pages. Dévorées en 3 jours.

Une fois n’est pas coutume, nous suivons Jérémy, un jeune homme de 18 ans qui déménage de sa Normandie pour Paris où il doit suivre sa première année d’Hypokhâgne avant de tenter le concours pour Science-Po. Elève studieux, il est tout suite attiré par la devanture de la libraire face à son appartement. C’est après une courte hésitation qu’il y pénètre et fait la rencontre, aussi surprenante qu’inattendue, de Claudia.

Dès ce jour, les émois de ce jeune homme encore puceau se réveillent et l’embarquent dans un bien étrange engrenage dans lequel il se jette à corps (et coeur) perdu.

Car Claudia, sous ses courbes félines de séductrices et croqueuse de minets, cache de biens obscures secrets. Des secrets que Jérémy découvre à ses risques et périls.

L’action du roman se déroule majoritairement dans trois endroits.

A l’école tout d’abord, où il construit son futur prometteur. Il y rencontre Thomas qui devient rapidement son ami. Même si le jeune homme est brute de décoffrage et un légèrement bourrin, il est très attachant et fidèle en amitié. C’est un élément sur lequel Jérémy pourra se fier. Il y rencontre également Valentine avec qui il navigue entre amour et amitié.

La librairie est le second lieu où se déroule l’action. Là, il se perfectionne. Dans ses études déjà puisque Claudia se montre aussi exigeante qu’intraitable. Ancien professeur de philosophie, elle dirige Jérémy et lui permet de toujours donner le meilleur de lui-même. Après les études, elle lui enseigne l’art de la sexualité dans toutes ses nuances. Elle le fait homme. Et si Jérémy s’égare à plusieurs reprises par sa possessivité et sa jalousie, il s’avère un excellent élève qui apprend vite.

A l’appartement. Celui de Jérémy pour commencer où il est fait ses premières expériences, ses premiers exercices et subit ses premières punitions. Dans celui de Claudia, pour finir, qui représente, à mon sens, la consécration d’un apprentissage.

Jusqu’où les mènera cette histoire ? C’est une bien intéressante question à laquelle je laisse volontairement le voile. Je vous invite à y découvrir la réponse en tournant fébrilement les pages d’Au bonheur de ces Dames dont vous comprendrez la référence à Zola au cours de l’histoire.

Je m’étais préparée au bouleversement final dont est friande Angela. Bon, ce n’est pas pour ça que je n’ai pas versé ma petite larme à la fin. Faut pas pousser non plus. 

Je me suis laissée embarquer avec un immense plaisir dans cette histoire où l’on ressent en résonance l’ambiance de la saga La Société, principalement le 1er tome Qui de nous deux ? On s’amuse à chercher qui parmi nos deux héros ressemblent le plus à Alexis et Mickaella pour parvenir à la conclusion que chacun d’eux renferment un peu des deux.

Angela nous plonge dans cette atmosphère de charme et de coquinerie chic dont on ne se lasse jamais à travers ses différents romans. Le dépaysement, ce sont les personnages qui s’en occupent, avec brio.

Encore une fois, on est emmené un peu plus loin dans la sensualité, la sexualité et la moralité. 

Comme je le signalais dans ma chronique du tome 9 Secrets Diplomatiques j’adore quand elle joue avec les frontières de la moralité. Si elle abordait le thème « controversé » de l’amour frère-soeur dans un habile jeu, ici elle n’hésite pas à y aborder un autre thème  et d’y aller jusqu’au bout. (vous voulez savoir lequel n’est-ce pas ? je ne dirais rien, même sous la torture)

Merci à elle pour cette aventure dont je me suis une fois de plus régalée. Chaque rendez-vous avec sa plume est un délice et il me tarde d’avoir la date du prochain.