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Par Magnolia Von Tassel

TITRE : LA FUREUR DU PRINCE
AUTEUR : THIERRY BERLANDA
ANNEE : 2015
EDITION : LA BOURDONNAYE

RESUME

Le criminel le plus sauvage du pays vient de s’échapper. À l’issue d’un carnage qui promet d’être le premier d’une longue série, il a franchi les murs de son hôpital psychiatrique. Qui l’a aidé ? Et à quelle fin ? De nouveau, Jeanne Lumet, celle qui a permis son arrestation un an auparavant, se dresse sur la route ensanglantée de celui que les journalistes ont surnommé Le Prince. Et de nouveau, elle agit au péril de sa vie, entre Bareuil – son mentor qui joue un jeu sadique avec elle – et Falier – le flic en fin de parcours censé la protéger.

MON BLABLABLA

Second opus de la trilogie prévue, il me tardait de m’attaquer à La Fureur du Prince qui me faisait de l’œil depuis sa sortie.
Il s’agit de la suite directe de L’insigne du Boiteux.

Un an s’est écoulé. Le prince a été arrêté et se trouve au centre pénitencier de Fresnes dans l’attente d’un transfert vers Clairvaux, prison de haute sécurité pour criminels endurcis. Mais voilà, un groupe d’experts s’en mêlent et ils réussissent à faire transférer notre prince à l’institut psychiatrique Paul Guiraud de Villejuif où vient d’être nommé un nouveau chef de pôle du nom d’Elisabeth Turner, une femme carriériste et intransigeante. Cette dernière a pour prétention de soigner Aravahani afin qu’il puisse purger sa peine dans des conditions carcérales “normales”. Si je peignais au départ un tableau plutôt noir de cette femme, je dois admettre avoir révisé mon opinion avec le temps. Elle n’est finalement pas si mauvaise, juste un peu trop utopiste. Ce n’est pas un personnage que l’on va foncièrement aimer mais on ne la déteste pas non plus.
Malheureusement pour elle, tout ne se passe pas comme prévu et le prisonnier le plus craint de France réussit à s’échapper de la cellule de confinement dans laquelle on l’avait enfermé. Et une fois de plus, il sème le trouble dans les esprits et une course contre la montre débute. Il faut absolument le retrouver avant qu’il ne recommence ses meurtres. Car c’est bien là le cœur de toute cette insoutenable tension qui m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.
Parmi les experts favorables au transfert du prince à Villejuif, il y a bien sûr Bareuil, cet être louche et toujours détestable, fin manipulateur, qui ne vit que dans son souvenir d’une Jeanne étudiante qu’il n’a jamais réussi à séduire. Encore une fois, le panneau “COUPABLE” clignote au dessus de sa tête. On en vient à se demander s’il n’a pas un rôle déterminant dans le parcours du prince. A quoi joue t-il exactement ? Est-il aussi honnête qu’il le prétend ? Ce sont les questions que je me pose de plus en plus.
Jeanne Lumet, que l’on retrouve un an après toujours plus fragile et plus angoissée, se replonge néanmoins dans ce qui fut son cauchemar. Croiser de nouveau la route du prince est certainement ce qu’il peut lui arriver de pire. Entrainée dans une spirale sans fin où derrière chaque personne se cache un Aravahani, elle n’hésite pas néanmoins à se mettre à plusieurs reprises en danger pour rattraper notre tueur.
Evidemment, l’équipe ne serait pas complète si je ne parlais pas de Falier. Ex-flic à la retraite, qui malgré ses soucis personnels, accepte d’épauler notre héroïne dans sa quête. Véritablement affaibli physiquement, il m’a paru encore plus paumé que dans le premier tome.
Que dire du prince ? S’il est toujours aussi mégalomane et toujours dans un délire princier datant de son enfance iranienne,j’ai aussi découvert sa capacité de raisonner, un esprit vif et une grande capacité de récupération. Ce cocktail lui permet de mettre les voiles de l’institut psychiatrique le plus sécurisé de France. L’auteur continue de nous faire son passé via les divers flash-back, ce qui permet au lecteur de comprendre toute l’étendue de sa folie et le chemin qui l’a mené à le devenir.
S’il est au cœur de toutes les conversations, il est certainement aussi le personnage le plus absent du roman, ce qui m’amène à me demander s’il est vraiment le personnage phare de la saga ou bien une clef permettant de mettre en lumière d’autres personnages.
Seul l’avenir me le dira.

La Fureur du Prince est un tome de transition entre L’insigne du Boiteux et le tome à venir. Je l’ai senti dans cette espèce d’attente latente et oppressante mais qui m’a permis d’étoffer ma connaissance des acteurs de l’histoire. Thierry Berlanda tire les ficelles et s’apprête à nous présenter le dernier acte de sa pièce.
Ce n’est pas pour cela qu’on s'ennuie, bien au contraire. Je dirais même qu’il est nécessaire de passer par cette étape pour comprendre l’ensemble de l’œuvre. Bien sûr, il faut aimer les thrillers plus psychologiques pour apprécier cet opus.
Le lecteur est plongé dans une spirale oppressante où il a le souffle coupé, la respiration saccadée, et est dans l’attente de la terrible vengeance du prince, tout en essayant de comprendre qui est cette fameuse personne qui lui a permis de s’évader. Est-ce Turner ? Un membre de son équipe ou alors quelqu’un d’autre ?
J’ai vraiment angoissé en lisant l’évasion d’Aravahani car… je travaille tout près de l’institut Paul Guiraud et je connais l’Avenue de la République comme ma poche. Je pense que connaitre les lieux où se déroule les actions, surtout quand elles ont un attrait plutôt négatif, a un impact plus important sur notre esprit car il est capable de visualiser parfaitement le parcours du tueur.
Frissons garantis.