L’empire ultime de Brandon Sanderson

Par Folfaerie

Si vous pensiez que je m’étais lassée de la littérature fantasy, et bien vous vous trompiez. J’ai quitté l’univers d’Antoine Rouaud pour un auteur anglo-saxon. Le choix était vaste et après moult hésitations, j’ai choisi la trilogie Fils des brumes portée par des critiques enthousiastes.

La trame parait bien classique, un empire (et oui, encore…) gouverné par une main de fer, un despote dangereux car un brin surnaturel (c’est presque un dieu en somme), appuyé par une galerie de zélés serviteurs aussi impitoyables qu’inquiétants (au hasard, les inquisiteurs), un peuple docile transformé en esclaves, les Skaa qui travaillent soit dans les plantations soit dans les mines, une cité où les quartiers misérables côtoient les riches maisons d’une caste privilégiée et enfin une poignée de héros emmenée par un personnage charismatique. Du déjà lu, non ?

Mais le décor, la cité de Luthadel, est plaisant, malgré que le royaume soit noyé continuellement sous des pluies de cendres, et surtout les pouvoirs que possèdent nos héros sont pour le moins originaux. Je suis certaine que vous ignorez tout de l’allomancie, la magie des métaux, pas vrai ? Et bien c’est drôlement pratique, vous pouvez faire  des tas de choses incroyables que Spiderman lui-même vous envierait. C’est parfois un peu compliqué à appréhender (il m’a fallu un moment pour visualiser le mécanismes des Tractions et Poussées) mais très original, assurément.

Le plus doué bien sûr c’est Kelsier, le voleur au grand coeur, celui qui voudrait mener la rébellion des skaa (tout de même, un empire sans rebellion, c’est inimaginable !), celui qui n’a peur de rien et qui cache si bien ses fêlures (un héros sans fêlures n’est pas envisageable…). Evidemment, j’ai aimé Kelsier immédiatement, surtout après la formidable scène d’ouverture.

Sa petite bande est composée de personnages disparates mais sympathiques, mention spéciale à Sazed le sage et bien sûr, à la jeune voleuse, Vin, drôlement douée pour la magie elle aussi.

Le lecteur suivra donc les mille et une péripéties qui émaillent ce projet fou de renverser l’Empire tout au long de ce premier tome qui contentera les amateurs : faits d’armes, trahisons, tortures, suspens, créatures bizarres, humour, magie, émotion… tous les ingrédients figurent au menu.

Une lecture des plus plaisantes que j’ai avalée assez rapidement, signe de mon intérêt soutenu pour ce premier opus. Si ce n’est pas un coup de coeur, c’est que j’ai tout de même quelques reproches à formuler. Une première chose horripilante, relative à la qualité du texte : j’ai relevé plus de 50 fois les phrases « glousser de rire »  (personne ne rit, ricane, éclate de rire, sourit, non, tout le monde glousse, même les durs à cuire). Et tout le monde « lève les yeux au ciel », quelles que soient les circonstances. Si. A tel point que ça m’a gênée dans ma lecture.

Côté intrigue et équilibre du roman, je regrette que dans le derniers tiers, voire même vers la fin, tout se précipite. Alors là, vous avez un concentré d’actions et de péripéties que vous attendiez depuis un petit moment déjà (toute la série de bals organisés par les nobles est tout de même un peu longuette…) et qu’on vous jette en pâture 100 pages avant la dernière ligne. Ces dénouements précipités ne sont pas des plus heureux et m’ont laissée un perplexe. Je me demande ce qu’il va bien pouvoir se passer dans le tome 2 après cette cascade d’événements.

Je chipote un peu, mais j’ai suffisamment apprécié pour avoir envie de lire la suite. Espérons que je ne serai pas déçue !