« En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut

Par Kloliane

Je me rappelle de mes premiers pas de danse avec Chéri.

C’était dans son premier appartement, dans sa petite cuisine. Je me souviens encore de l’eau des pâtes qui bouillait sur le feu et la musique de Norah Jones « Shoot the moon » qui passait à la télé.
Je lui ai demandé de danser avec moi. Après quelques réticences, il a accepté. Mais maladroite comme je suis, je lui écrasais les doigts de pieds.

« Et si tu restes simplement dans mes bras » m’a t’il dit.

J’ai ri et on est resté l’un contre l’autre.

Après on a eu des pâtes trop cuite et on s’est battu avec une saleté d’araignée géante sur un de nos murs alors que notre chat ne faisait que de la contempler. Bref ! Quelle soirée !

AUTEUR: Olivier Bourdeaut
TITRE: « En attendant Bojangles »
EDITEUR, ANNEE: Finitude, 2016
NOMBRE DE PAGES: 160 pages.

Tout d’abord, je voudrais remercier La Webzine « Songe d’une nuit d’été » qui m’ont acceptée en tant que chroniqueuse. Vous pouvez d’ailleurs retrouvez cette chronique qui est ma toute première pour eux, sur leur site. Je vous communiquerai, dans les mois  à venir, les liens pour des articles inédits!

Il y a quelques jours, le titre d’un livre revenait souvent lors de discussions sur les dernières sorties du mois de Janvier. On parlait même d’une possibilité qu’il soit adapté au cinéma au vu de son énorme succès. Ma curiosité s’est emballée et je me suis lancée dans sa lecture pour comprendre la raison de cet engouement…

Et… Il y a quelques heures, je viens de tourner la dernière page. En y repensant, j’ai des larmes aux yeux alors que je souris. Ça fait bien longtemps que je n’ai pas ressenti ça après une lecture!

L’histoire commence par la narration d’un petit garçon qui nous présente sa vie de famille assez “originale” : Le père qui appelle tous les deux jours la mère d’un prénom différent et dont celle ci adore picorer le visage de son fils de baisers tout en lui demandant de raconter ses journées “imaginaires”, les nombreuses soirées dansantes qui dure jusqu’au matin, un animal de compagnie inhabituel (Une grue) au nom de Melle Superfétatoire, un ami de la famille fort jovial portant un surnom assez intriguant, “l’Ordure”, ainsi que de grandes courses chronométrées et organisées dans le couloir… Bref, on a l’impression d’être emporter, dès les premières lignes, dans un tourbillon de fantaisies qui nous fait perdre tous nos repères sans pour autant nous empêcher de sourire.

Puis le tourbillon commence à tanguer lorsque la narration passe entre le père et le fils. A travers toutes ces sensations d’euphorie et d’amusements, la petite touche de “folie” de la mère qui embellit leurs vies, devient peu à peu un poison qui ronge leur quotidien, pour finir être de plus en plus présente. Pourtant, malgré des situations plus dramatiques, l’humour est toujours présent par le regard du petit garçon et les mensonges volontaires du père. Et puis l’amour que partage cette famille est si forte qu’on est ému devant cette volonté de ne pas tomber dans la tristesse et le renoncement.  Et sachant, qu’un jour, tout sera fini,  ils décident de conclure, cette plus belle période de leurs vies, sur un coup d’éclat.

Je n’en dirais pas plus car je veux vraiment que vous accompagnez cette famille, que vous ressentez l’amour qu’ils partagent, que vous souriez à leurs fantaisies et que vous soyez émus en les quittant.

Comme je vous l’ai dit, vous aurez l’impression d’être un peu perdue au début, puis vous rentrez dans un tourbillon de sentiments dont vous aurez du mal à quitter même après la lecture.  Par curiosité, je suis allée écouter Nina Simone “Mr Bojangles” et j’ai bien fait attention aux paroles. Tout comme le livre, vous aurez un sourire avec un léger goût de tristesse.

C’est mon gros coup cœur de ce début d’année.

Je vais aller partager quelques pas de danse avec chéri ce soir…

(Image de naderdes)