Auteur :Pascale Perrier
Genre : jeunesse historique
Edition :Nathan
Année d'édition : 17 avril 2014
Pages : 181
Synopsis :
Après la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV, il ne fait pas bon être protestant en France. Traqués par les Dragons du roi, les protestants n'ont pas le choix : ils doivent se convertir au catholicisme, ou être prêts à mourir. Jeanne et sa famille, de modestes sabotiers d'Ardèche, sont des nouveaux convertis. Mais en secret, malgré le danger, ils continuent de pratiquer leur foi dans les "assemblées du désert", avec d'autres protestants. C'est là que Jeanne tombe amoureuse de Samuel, le fils du comte des Quintanelles. Mais leur amour a-t-il une chance face aux Dragons ?Mon avis :
Lorsque j'ai rencontré Pascale Perrier au salon du livre de Montreuil, elle y présentait un autre livre, d'une autre maison d'édition. Oui, mais moi, c'était celui-là que je voulais. Direction donc les éditions Nathan.Lorsque je suis revenue vers elle, elle m'a demandé pourquoi, ce livre, en particulier. Bonne question. Pour sa couverture ? J'ai effectivement flashé dessus, en préparant mon planning pour le salon. Avouez qu'elle est magnifique, non ? Parce qu'il s'agit d'un roman jeunesse historique, et que c'est l'une des catégories dont je vais m'occuper dans un projet commun (enfin si on arrive, à le mettre en place). Ou comme le dirait Umiharu Shinohara dans "Le maître des livres", et, Neal Donald Walch, dans "Conversation avec Dieu", c'est peut-être le livre lui-même qui m'a choisi.
Pour être tout à fait honnête, j'étais surtout curieuse. Les fidèles savent que la période, fin XVII e ainsi que le XVIII e siècle et notamment le règne de Louis XIV me "fascinent", bref, ce cher roi soleil, est surtout connu pour tous les bons côtés, et pour toutes les richesses artistiques qu'il nous a laissées, mais peu connaissent les travers du grand roi. Son acharnement contre les huguenots, en particulier. Lors de sa révocation de l'édit de Nantes.
Période sombre, de l'histoire, aujourd'hui, on emploierait le terme de génocide. Alors expliquer tout ça de façon claire et concise à de jeunes adolescents, voir pré ado, la tâche n'était pas aisée. Trop de détails tuent les détails provocants des longueurs indigestes. Sans compter le problème d'évoquer une guerre de religion, sans tomber dans la bondieuserie, bon marché.
Et là, je dis chapeau bas, madame Perrier. Car tout y est, la différence entre le catholicisme et le protestantisme. L'évocation de la révocation de l'édit de Nantes, avec une pirouette, permettant d'éviter les longueurs, l'auteure renvoie les plus curieux à une note. Quoi de plus judicieux qu'un amour impossible, doubler d'une love story triangulaire, pour passionner le lecteur !
Et moi, je me suis laissée embarquer par cette histoire. Cette courageuse Jeanne qui se bat pour survivre, qui assiste impuissante à l'extermination de son village, et de sa famille. Qui loin de se laisser aller au découragement, trouve la force de se rendre au château des Quintanelles, afin d'avertir les parents de Samuel, de la présence de leur fils aîné lors de l'assemblée clandestine dévastatrice. Cette jeune femme, presque encore une enfant a su m'attendrir. On a qu'une hâte, savoir si elle retrouvera Samuel, et si leur amour pourra survivre à cette épreuve.
La plume de Pascale Perrier est fluide et agréable, réellement adaptée à la tranche d'âge visée.
C'est fou ce qu'un livre, parlant d'une nuit de 1685, peu être terriblement d'actualité ! Les religions ne sont plus les mêmes, mais les persécutions, elles n'ont pas changé.
Avec la nuit des Quintanelles, Pascale Perrier nous offre une belle histoire d'amour, une formidable leçon d'espoir et de tolérance. Sans entrer dans des profondeurs inutiles, elle donne l'essentiel des connaissances nécessaires afin que le jeune lecteur se fasse une idée précise de cette période noire de notre Histoire.Un petit morceau pour mettre en appétit :La niche était située juste au-dessus de la surface de l'eau ; c'était un espace étroit où on tenait à peine. Alors que Jeanne s'y glissait, sa robe plongea dans l'eau et s'en imbiba. Elle essaya d'essorer le tissu, mais en vain.Accroupie dans sa retraite, elle entendait le bruit assourdi de la bataille acharnée que livraient les huguenots, mal armés et moins nombreux que les dragons. Qu'étaient devenus les membres de sa famille ? Et Samuel ? Jeanne se persuadait qu'il restait encore un peu d'espoir - mais si peu ! Des frissons la prenaient, qu'elle ne cherchait même plus à réprimer.Citation :
Oui, tous les catholiques ne sont pas des monstres...