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Par Magnolia Von Tassel

TITRE : PHIL MAZELOT 2 – REQUIEM POUR UNE TAUPE
AUTEUR : THIEBAULT DE SAINT AMAND
EDITION : EDITION DU 38
ANNEE : OCTOBRE 2015

RESUME

La deuxième enquête de Phil Mazelot vous plonge dans un nid d’espionnes… 
Dans cette course palpitante au cœur de Paname, au milieu des gousses et des tripots, Phil doit retrouver coûte que coûte l’assassin de Suzie et répondre à cette douloureuse question : le Capitaine Beaumonts de Vinzelles était-elle passée à l’ennemi ?

MON AVIS

Avant toute chose, je souhaiterais remercier Anita de m'avoir confiée le second opus de Mazelot et m'excuse du retard que j'ai eu !

Suzanne Champereux, Alias Capitaine Beaumont de Vinzelles, est retrouvée morte au musée d’ethnologie de Paris, place du Trocadéro.

Un coup de hache dans la tête, le flan mutilé.
L’homme qui l’a retrouvé est l’employé du musée qu’elle connaissait bien.

C’est Phil Mazelot, alias Gédéon, qui est chargé de l’affaire. Notre héros va donc naviguer une fois encore sous le ciel de Paname à la recherche d’indices qui le mèneraient au criminel de sa collègue. Seulement, si Philou est habitué à naviguer dans le milieu des frangines (prostituées), il ne s’attendait pas à devoir fréquenter celui des gousses (terme usité à l’époque pour désigner les lesbiennes) dont faisait partie Suzie. Il collectionne les indices et les protagonistes dont il ne saisit pas les liens immédiatement.
 A la manière d’une fourmi, notre inspecteur va donc tenter de comprendre les liens qui unissent cet ensemble.
Mais ce serait mal connaître Phil (si vous avez lu Blue Note pour héroine Brune sinon, vous devez le lire !) que de penser qu’il ne profiterait aucunement de la vie. Grand amateur de plaisirs, il bat ici des records ! S’il tente de perdre du poids (par obligation) en allégeant la pitance - mais en continuant de fréquenter les bonnes cantines - côté plaisir de la chair, il y va à fonds les ballons. Et pour cause, sa douce et tendre Elise est absente. (Remarquez, il faut bien qu’il compense les réjouissances !) Et il en collectionne des amantes dans ce tome ! En autre, La Marie Bouffe Lingot, Oktavia l’agent allemand à voile et à vapeur, la doctoresse de l’agence, et Dolorès surnommé Dolly-Dolly avec qui Mazelot est obligé d’user d’insistance pour qu’elle cède, à ses risques et périls. Personne ne dit non à notre séducteur de première. Il profite de ces moments pour d’ailleurs nous confier quelques anecdotes de son cru.

Ce n’est pas qu’un simple meurtre de femme. La position de Suzie fait résonner des échos lointains d’une menace imminente. La guerre. Politiquement, diplomatiquement et moralement, les enjeux qui  se profilent donnent à l’histoire une part plus sombre. On sent réellement un poids peser sur Paris et ses habitants comme une épée de Damoclès. Et ces enjeux obligent Mazelot à faire très attention à son enquête.
Elle prête au fil des pages à se demander : Le capitaine Beaumont de Vinzelles est-il passé dans le camp adverse ? Quel est le lien des deux tatouages que portent respectivement Oktavia et Suzanne ? Questions auxquelles je vous laisse découvrir la réponse par vous-même !

Toutefois, le ton humoristique de Mazelot est toujours là, fidèle au poste. Mon plus grand fou rire restera tout de même l’anecdote de mademoiselle « Ja-Ja-Floc-Floc » Je vous laisse découvrir ça.

Il y a bien toujours l’ami de Mazelot, Francis Moutier, avec qui les échanges sont toujours de grands moments épiques et piquants où l’apprentissage est même parfois de rigueur !
Entre amour saphique, enjeux politiques, recherches de vérité, ce ne va pas être une mince affaire pour Phil !

C’est avec un plaisir sans limites que j’ai retrouvé mon inspecteur préféré ! Thiébault de Saint Amand mène la danse avec brio (encore une fois) et nous entraîne dans une époque aux mœurs difficiles.

Enquête compliquée, climat de tension,  on rit tout de même beaucoup et souvent.  Les dialogues sont incisifs et sans langue de bois et de poche, les personnages farfelus et haut en couleur, les situations rocambolesques. Mais le tout est inscrit dans une époque précise et documentée !

A la fin, on a simplement envie de tendre les doigts en V comme Victoire (et là, encore une fois, comprenne qui pourra !)