Romain Puértolas.
Editions Le livre de poche.
307 pages.
Résumé:
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, c’est une aventure rocambolesque et hilarante aux quatre coins de l’Europe et dans la Libye postkadhafiste, une histoire d’amour plus pétillante que le Coca-Cola, mais aussi le reflet d’une terrible réalité : le combat que mènent chaque jour les clandestins, ultimes aventuriers de notre siècle.
Mon avis:
J'ai découvert ce livre il y a quelques mois déjà sur la chaîne littéraire de Tartinneauxpommes qui en avait donné un excellent avis. Sa couverture et son titre original ont fini de me convaincre. L'immigration étant un sujet d'actualité, j'ai trouvé que c'était le moment idéal pour le sortir de ma Pal, afin de mieux comprendre peut-être ce phénomène.
Ajatashatru (prononcé achètes un chat roux) Lavash Patel, est un indien du Rajasthan de 35 ans, qui exerce le métier de fakir dans son pays, où il passe son temps à escroquer les gens, qui voient pourtant en lui un véritable magicien. Grâce à une de ses combines, il va se faire financer un voyage aller-retour pour Paris, pour se rendre à Ikéa, afin de pouvoir s'acheter un nouveau lit à clous, dans le but de le revendre par la suite au marché noir. Mais là-bas, tout ne va pas se passer comme prévu. Il va se retrouver malencontreusement enfermé dans une armoire, qui est destinée à être exporté hors du pays. A partir de ce moment là, Ajatashatru va se retrouver embarqué dans des aventures improbables et complètement rocambolesques, qui vont le mener de Paris en Angleterre, en passant par l'Espagne ou l'Italie, jusqu'en Lybie, où il va croiser la route de clandestins.
Romain Puértolas a choisi de parler d'un sujet important et difficile qui est l'immigration, de façon drôle, en tournant cela à la dérision. A travers ce roman plein de surprises, nous allons suivre le parcours d'individus complètement désespérés, qui n'ont plus rien à perdre et qui ont décidé avec beaucoup de courage de quitter leur pays et leur famille pour pouvoir trouver de l'aide dans les pays riches, que Ajatashatru appelle les pays au chocolat. Bien souvent ce sont des gens qui sont mal vus par la société, qui sont rejetés par les pays occidentaux qui se les renvoient à tour de rôle, leur arrachant le peu d'honneur et de dignité qu'il leur reste. Pourquoi les traiter comme cela, quand leur seul défaut est d'être né du mauvais côté de la Méditerranée?
C'est aussi un roman sur la remise en question de soi, de ses convictions, de ce que l'on pense être réellement. Il nous montre finalement la chance que l'on a, comparé à tous ces gens qui se retrouvent sans rien, qui fuient la misère et la pauvreté. Il nous permet d'ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure et nous fait prendre conscience qu'il y a aussi des gens bons, qui sont prêt à vous tendre la main pour vous aider. Et c'est ce dont va prendre conscience Ajatashatru au cours de son incroyable épopée.
Ajatashatru est un personnage qui évolue au fil des pages. Ce qu'il va vivre va véritablement le transformer. Arnaqueur dans son pays, il va vouloir devenir petit à petit un honnête homme. En se trouvant à son tour plus d'une fois dans de fâcheuses positions, il va se rendre compte de ce qu'il faisait subir aux gens. Mais heureusement pour lui, la chance va tourner en sa faveur plus d'une fois, car il va croiser sur sa route des personnes extrêmement sympathiques et généreuses qui vont l'aider à se sortir de situations embarrassantes. Suite à cela, il va prendre conscience que répandre le bien, peut être enrichissant et que l'on peut en retirer une grande satisfaction.
J'ai adoré ce roman bourré d'humour et de situations invraisemblables. On ne s'ennuie pas une seule seconde, car il va malgré lui voyager de pays en pays, en camion, en avion en bateau.... dans lesquels il va se retrouver dans des situations embarrassantes, pourchassé par la police, par un chauffeur de taxi furieux, un capitaine de bateau... Romain Puértolas a une plume teintée d'humour et je me ferai un plaisir de lire son deuxième roman qui s'intitule La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, qui m'a l'air tout aussi divertissant.
Pour conclure:
Un livre drôle et émouvant à la fois qui montre du doigt les disparités entre les pays riches et pauvres. et le sort tragique des migrants. Mais c'est également un roman sur la foi malgré tout en l'être humain, qui peut encore parfois faire preuve de bonté dans un monde souvent cruel.
Ma note: 18/20.