Le général du roi

2Auteur : Daphné du Maurier

Editeur : Le livre de poche

Genre : Historique, Romance

Parution : 1947

Pages : 430

Quel rôle reste-t-il à la femme quand les hommes font la guerre? C’est à cette question, vieille comme Homère, que répond ce roman violemment secoué par l’Histoire (nous sommes dans l’Angleterre du XVIIe siècle, en pleine guerre civile). Un livre publié en 1945 et composé dans l’urgence… au sortir d’une tout autre guerre.

Soit une sorte de récit de cape et d’épée subtilement dévoyé… L’héroïne en est une femme, et les hommes –même ceux qui sont dans le «bon camp»– sont loin d’y avoir le beau rôle. Mieux (ou pis), la jeune femme en question, qui cultive un goût de la liberté ignorant toute entrave, se trouve dès le début du livre, et jusqu’à la fin de tout, condamnée à l’immobilité d’un fauteuil d’infirme.
Une troublante méditation sur la fidélité et l’honneur, qui poussés à leur extrême n’hésitent pas à courir le plus beau risque: celui de l’indignité.

Que d’émotions à la lecture de ce roman ! Ceux qui me suivent depuis quelques temps connaissent mon amour pour les romans de Daphné du Maurier. Jamais je n’ai été déçue par ses romans, et son roman le général du roi m’a séduit à nouveau.

La force de ce roman est l’héroïne, Honnor, qui dès les premiers chapitres se retrouve infirme et coincée dans un fauteuil roulant suite à un accident de cheval. Elle n’en reste pas moins une héroïne forte, active et très intelligente. L’histoire débute par sa rencontre avec le général Richard, personnage orgueilleux mais charmeur, tendre mais à la fois cruel, dont les décisions ne sont prises que par sens de l’honneur quitte à se montrer capable des pires cruautés. A défaut de pouvoir se marier, Richard et Honnor vont être amants tout au long de l’histoire. Ce que j’ai adoré, c’est que l’héroïne,  malgré son amour pour le général, restera objective tout au long de l’histoire et ne laissera jamais gagner par une trop forte sensibilité. Elle a les pieds sur terre et a connaissance de sa situation. A aucun moment elle ne se lamentera. Elle sait, malgré son amour pour Richard, que celui-ci a de nombreux défauts et qu’il se montre la plupart du temps injuste. J’ai détesté ce personnage autant que j’ai été séduite par lui tout comme Honnor.

Ce roman est très historique et nous avons en détail les étapes de cette guerre civil qui oppose le roi et le parlement dans les années 1640. Pendant que les hommes sont au combat nous restons avec les femmes et nous voyons comment celles-ci s’occupent pendant leur absence. Et même si elles ne subissent pas la violence de la guerre sur le terrain de bataille, elles ne sont pas épargnées pour autant de la cruauté de l’ennemi. Je retiens un moment du livre tout particulièrement angoissant lorsque le manoir où Honnor loge est réquisitionné par l’ennemi pendant 4 semaines.

Daphné du Maurier est vraiment très douée pour nous faire ressentir toute sorte d’émotion au fur et à mesure des mésaventures que vit l’héroïne. J’ai été touché par de nombreuses scènes, en particulier la rencontre entre Richard et Honnor que j’ai trouvé très belle, ainsi que leur séparation mais surtout la scène où ils se retrouvent enfin, 15 ans plus tard et qui est vraiment très émouvante.

Le seul défaut que je peux reprocher à ce roman, est justement cette description très détaillée de la guerre civile ainsi que les nombreux noms énoncés qui faisaient que je me mélangeais à certain moment les pinceaux. J’ai eu du mal à retenir tous les personnages ainsi que les lieux où ont lieu les batailles. Les stratégies évoquées par Richard pour surprendre les ennemis étaient assez compliquées à comprendre mais cela ne m’a à aucun moment gêné dans le déroulement de ma lecture.

Pour conclure, ce livre m’a transporté et encore une fois j’ai été séduite par la plume de Daphné du Maurier qui transmet avec force toutes sortes d’émotions et qui sait nous raconter avec passion des histoires incroyables.

coup de coeur