Les gardiens de la galaxie : le mensuel panini "secret wars"

Par Universcomics @Josemaniette
Le cosmique ne part pas en vacances, durant les Secret Wars. La preuve avec ce mensuel, Les Gardiens de la Galaxie, qui vous permet de garder un oeil sur les nouvelles coqueluches du grand public. Fatalis est le seigneur omniprésent et indiscutable du Battleworld, et pour bien souligner sa puissance impensable, il a terrassé un Céleste descendu sur Terre; et depuis la tête de la créature flotte en orbite autour de la planète, et abrite en son sein des réfugiés persuadés que leur mission est d'aider ceux qui en ont besoin. On retrouve une partie des Gardiens tels que nous et vous les connaissions, avec également Mantis, qui était déjà dans la première mouture de l'équipe montée par Abnett et Lanning. Le numéro un s'ouvre avec un combat épique dans un bar (le Cebulski's Bar, bonjour les citations en forme de clin d'oeil) entre Drax le destructeur et Angela, venue réclamer des informations (où est passée Gamora, elle veut la ramener morte ou vive) qu'elle désire obtenir à sa façon. Si l'idée de savoir qui est le plus fort et le plus habile en combat singulier vous a déjà traversé l'esprit, vous allez obtenir une réponse, avec un Mike Deodato qui sort des planches spectaculaires et soignées, ce qui est presque une évidence tant son travail ces mois derniers a atteint une plénitude remarquable. Le défaut de ce titre semble être à chercher plutôt du coté du scénariste, Brain Bendis. Car au final, en dehors de la partie plastique de toute beauté, on n'a pas l'impression qu'il s'y passe grand chose. Une grosse baston, une présentation fort rapide des héros du jour (on les connaît, inutile de s'étendre), une remarque cryptique censée éveiller la curiosité (Gamora doute de l'existence réelle de Doom en tant que monarque absolu) et un rebondissement final avec l'entrée en scène d'un gros méchant fort musclé qui se la joue cool et téméraire. Le reste est de la décompression, un simple contour qui se sert en compagnie d'une pitance plus substantielle et nutritive (les Secret Wars, donc) et qui ne produirait aucune décompensation si vous décidiez de faire l'impasse. Guardians of Nowhere continue donc dans la lignée de bien trop d'épisodes des Gardiens de Bendis, à savoir qu'ils sont dispensables et se révèlent juste être des tie-in ou des histoires annexes sans mordant, pour d'autres récits plus capitaux. Nous retrouvons ensuite les Gardiens de la galaxie dans leur version futuriste, à savoir l'équipe des années 3000, emmenée par le Major Victoire. Ils sont là au service d'un baron local qui n'est autre que Michael Korvac, ce personnage tombé en désuétude et oublié depuis des lustres par les nouvelles générations. Il s'apprête à recevoir un autre chef d'État comme lui, un certain Simon Williams alias Wonder-Man, qui est le maître dans le territoire voisin de Holy Wood . A côté de ces digressions politiques nous avons affaire à un mystère qui pourrait bien porter un coup à l'ensemble à l'architecture du Battleword; en effet si aucun individu n'est censé  se rappeler sa vie d'avant et si le monde a été totalement réécrit par la puissance et la magnificence de Fatalis, il reste de ci de là des malheureux qui se remémorent le passé. C'est le cas par exemple d'Emil Blonsky (l'Abomination) qui se pose une question cruciale à savoir où sont donc passées toutes les étoiles? Car oui sur ce nouveau monde qui abrite les Guerres Secrètes aucune étoile n'est visible, et comme le disent les Gardiens que nous rencontrons dans ce premier numéro, elles ne sont que des symboles à 5 branches et pas des astres qui illuminent le ciel... Dan Abnett peut donc utiliser ce titre pour poursuivre son travail sur l'équipe futuriste des Gardiens, et la placer dans un nouveau contexte, en tant que simples "gendarmes" d'un des territoires du Battleword, en opposition presque aux Avengers qui eux sont les laquais de Wonder Man à Holy Wood. Il dissémine avec intelligence des pistes à suivre qui potentiellement ont de quoi nous faire saliver, et réussit une dernière planche intelligente, qui nous fait comprendre qu'une fois les premiers fils tirés, une tapisserie risque d'être décousue à l'os. Otto Schmidt est le dessinateur de cette série, avec un trait anguleux et qui s'épargnent les fioritures. Cela manque probablement de profondeur, de douceur, mais l'ensemble reste de bonne facture et colle bien au ton choisi par le scénariste. C'est amusant de voir Forest Hills servir de lieu pour le meeting au sommet entre deux des "barons" locaux, de retrouver une géographie classique, au service d'une trame inédite. The Korvac Saga, seconde du nom, pas mauvaise. Surprise ensuite! Est-il possible d'être emballé par un comic-book et dans le même temps de remarquer qu'on nous a vendu un produit pour un autre? Oui, c'est ce qui se passe ici avec le premier numéro de la nouvelle mouture de Infinity Gauntlet. Tout le monde (ou presque) se souvient de l'histoire d'origine, avec un Thanos qui accède à un rang semi-divin grâce au gant du pouvoir, orné des six gemmes de l'infini, ce qui lui permet de dominer tous les grands principes de la création. Tout ceci par amour pour la mort, et face à une coalition universelle des héros Marvel. Et bien de Thanos il n'est point question pour le moment (exceptée la dernière page), ni même de l'association de ces joyaux. Par contre, ceux qui ont aimé la plus récente saga Annihilation vont être en terrain connu, puisque nous avons affaire à un monde ravagé par les hordes insectoïdes au service d'Annihilus, qui chassent les humains résistants, et ne laissent derrière eux qu'un sillage de mort et destruction. Au centre du récit se trouve Anwen, une jeune fille qui tente de survivre avec le reste de sa famille, moins la mère qui s'est sacrifiée pour repousser l'invasion des insectes, et qui a probablement péri au front dans cette lutte sans merci. Détail d'importance, elle s'est enrôlée au sein du Corps des Nova, ces policiers patrouilleurs de l'espace. Point positif pour l'intrigue, la fillette est bien caractérisée, touchante, et parvient à trouver sa place d'emblée dans ce nouveau monde targué Secret Wars. Dustin Weaver accomplit un travail remarquable au dessin. Son découpage est tout sauf banal, son sens du dynamisme fait mouche à tous les coups, et c'est un vrai soin du détail qui ravit le lecteur, séduit par cette application et cette conviction infusées dans ce titre. Gerry Duggan avait une mission presque impossible à réaliser, en faisant revenir sur la scène cette mémorable saga des années 90, et conscient qu'il n'aurait pas été possible de l'égaler, même de loin, il a choisi de raconter quelque chose de complètement différent, voire de déroutant vu le titre. En axant l'ensemble sur l'humain, sans aller voir au delà des étoiles. Bref, le contrepied complet de ce que laissait supposer l'annonce de cette série.  Pour finir, place à 1602 : Angela Witch Hunter. Là je serai plus rapide et plus circonspect. La série est en passe de remporter la palme du titre le plus inintelligible du moment. Je n'arrive pas trop à comprendre les enjeux, ni à trouver de véritable intérêt à cette histoire, qui met en scène Angela (présente aussi dans Guardians of Knowhere) mais dans son incarnation issue de l'univers 1602. Accompagnée de Serah, elle est chasseuse de sorcières et autres aménités maléfiques à la cour du Roi George d'Angleterre. Ce dernier n'est pas ce qu'il semble être, ce qui oblige Angela a montrer son savoir faire et à passer aux choses sérieuses. Pire encore, lors d'un simple moment successif de relax dans une taverne avinée, la situation va se corser, avec l'entrée en scène de l'Enchanteresse, qui n'a jamais été une bonne âme fort sympathique. Marguerite Bennett et Kieron Gillen sont deux auteurs auquel je suis peu sensible en temps normal, alors avec les Secret Wars, ça ne s'arrange pas. Mais alors pas du tout. C'est juste une bonne chose de voir que Stephanie Hans n'en finit plus de progresser et de devenir une artiste à suivre de près, elle qui s'alterne avec Marguerite Sauvage, dans ce premier numéro. Que j'ai lu car j'aime aller au bout de mes mensuels Panini, mais force est de constater que si j'avais jeté l'éponge, je n'aurais guère perdu quelque chose de mirifique... Verdict "Secret Wars" : Une revue assez intéressante, avec deux séries qui valent vraiment le coup, une autre moyenne mais dessinée comme un chef par le grand Deodato. Et ce truc là à la fin, pour compléter. Un bon 3 sur 4?  A lire aussi :  Les Gardiens de la Galaxie : mensuel chez Panini