- Auteur : Aurélie Mendonça
- Serie :
- Genres : Fantastique
- Editeur : Rebelle
- Collection : Lune de sang
- Publication: 21/ 10/ 2015
- Edition: Broché
- Pages : 248
- Prix : 15€
- Rating:
Résumé :
Depuis le début de l'humanité, la fine fleur des guerrières, les Nécrocides, contrecarrent les Maîtres Zombies dans leurs plans de domination du monde.
Jusqu'à la dernière génération, les lignées de tueuses s'en sortaient plutôt bien, et aucune Apocalypse ne fut à déplorer. Puis arrive Evangeline Rose. Née dans une famille où se sont brillamment illustrées toutes les précédentes tueuses, Evy peine à marcher dans leurs pas. Ne devant sa survie qu'à une chance insolente, c'est pourtant sur sa génération que va peser le plan final des Maîtres. Pour son plus grand malheur, elle devrait mettre de côté shopping et écriture de romans pour se consacrer à la mission qui fait d'elle une Nécrocide.
Mais allez sauver le monde avec un Microbe dans le tiroir.
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier Astrid pour l'envoi de ce SP et le début de ce partenariat.
Déjà, soyons honnête, les zombies : j'adore ! En fantastique ça reste une valeur sûre que je lis toujours avec plaisir surtout s'il y a une pointe d'originalité et un peu de recherche. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais je suis généralement au moins " satisfaite " de mes lectures même les moins sympas, si je ne suis pas totalement embarquée. Là j'ai passé un bon moment de lecture !
Je crois qu'il faut me signaler, l'auteur doit être fan de " Buffy contre les vampires " et la comparaison s'impose pour le coup. Elle en parle au moins deux fois dans le roman et cela renforce quelques similitudes. Nous suivons une " tueuse de zombies ", même si c'est familial et matriarcal pour le coup. Il y a un autre élément, mais je ne vais pas le révéler pour éviter tout spoil. L'histoire globale est assez complexe, beaucoup plus que je ne m'y attendais ça se densifie vraiment au fur et à mesure des pages et on aime découvrir la mythologie mise en place par l'auteur. Il y a des zombies, de la magie, des " détails " qui semblent jetés et qui sont en fait exploité plus en profondeur (comment marche la magie, comment c'est lié à l'héroïne...) j'ai été agréablement surprise.
Quelques rebondissements et évidemment une " Apocalypse " nous ait promis (comme dans Buffy je vous dis !). Notre héroïne a la langue bien pendue, elle est plutôt drôle et cohérente, elle ne fait pas sa godiche à tout bout de champ même quand une romance pointe le bout de son nez. Point assez rare, la romance est décrite, mais très distanciée. On a pas de grandes scènes de rapprochements, de scènes de sexe... comme si volontairement l'auteur ne voulait pas jouer là-dessus et laissez une intimité aux personnages. Étrange et intéressant tout à la fois.
La narration à la troisième personne est alternée avec des extraits de journaux intimes racontés de manière plus immédiate avec un " je ", qui immerge bien et permet de découvrir pleins de détails sur les Nécrocides, leur univers, leur but, comment ça fonctionne... sous couvert de passation d'infos aux futures générations. J'ai trouvé ça très malin ! Assez vivant, ça marche bien.
Pourquoi me direz-vous pas un 6/6 ? Parce qu'avec une histoire si complexe et fouillée, je pense vraiment que l'auteur a réfléchi bien son univers qu'elle l'a rendu très personnel, le livre souffre de longueurs. On attend la fameuse apocalypse, on a des digressions sur Evangeline et sa double vie d'auteur de livres de zombies, intéressant, OK, sauf quand on vous explique sur plusieurs pages le défi " Nanotruc " ( Nanowormino ? Un truc du genre ! eh oui, ça existe j'ai vérifié). Là on a juste l'impression d'attendre, il y a des petits événements qui s'emboîtent les relations des persos évoluent on ne s'ennuie pas totalement - notamment avec la mère et la grand-mère ou avec Liam -, mais comme souvent quand on vous promet une Apocalypse monstrueuse, les préparatifs, les moments de repousser cette terrible échéance... bah on veut y être quoi ! Que ça prenne le dernier tiers du livre et que ça explose à fond que ça soit haletant... là pas vraiment, cela m'a un peu déçue. Ce n'est pas incohérent ou intéressant, mais la fin ne se termine pas non plus sur les chapeaux de roues.
À titre perso, j'ai trouvé que le perso qui devient maman et appel son enfant tout du long " microbe " était un peu... difficile, j'ai eu du mal. Mais c'est peut-être très personnel, loin de ma conception de la chose et donc je juge selon mes valeurs. Peut-être que cela parlera à d'autres ?
Bref, un roman avec un fond très intéressant, peut-être des longueurs et quelques moments où on aurait pu espérer plus de suspense, plus de mystère où on a du mal à saisir les choix de l'auteur (pourquoi n'a-t-elle pas plus insisté ou profité de ce gros rebondissement...), mais ce roman reste à mon avis une bonne lecture de détente pour les amateurs de fantastique. Il reste quelques coquilles (un " e " se balade tout seul par exemple o.O ) au fil du roman ou quelques passages un peu moins fluides avec plus de répétitions, mais rien de bien rédhibitoire. L'écriture globale reste très entraînante et je vais attaquer le 2 dans la foulée !
Extrait :
Début mai 2012
Il était une fois, dans le joli quartier du Vieux-Lyon, une jeune femme prise d'une furieuse envie d'acheter des robes. Les fesses bien collées au canapé, une couverture sur les genoux, elle avait décidé qu'Internet ferait un bon compromis entre cet appétit soudain pour des froufrous et la fainéantise aiguë qui lui avait permis de fusionner avec son sofa.
Compromis que le chat, en bon félin qu'il était, avait alors réduit à néant en sautant allègrement sur le clavier de l'ordinateur, fermant toutes les fenêtres ouvertes, et freezant par la même occasion le navigateur Internet. Tant pis pour cette adorable robe bustier trop mignonne et pas chère, en route pour l'aventure, direction la petite boutique favorite d'Evangeline Rose !
Donc, si ça n'avait été pour cette folle envie de montrer ses gambettes au public, ladite Evangeline ne se serait pas trouvée dans son magasin préféré de prêt-à-porter rue des Trois-Maries, enfermée dans une cabine d'essayage avec une robe vieux rose à bretelles fines et son jean à moitié enfilé, une botte à un pied et l'autre dans un coin, une troupe de créatures affamées grattant à la porte. Et ce n'était pas une métaphore : la horde attendait qu'elle sorte de sa cabine pour la dévorer toute crue, bottines en cuir compris ! Heureusement, Evangeline n'était pas une de ces demoiselles en détresse.