Le livre du lundi: Le Roi des Fauves

roi des fauves

de Aurélie Wellenstein

Ivar, Kaya et Oswald ont dix-sept ans et sont amis depuis toujours. Ils vivent dans un pays ravagé par la famine où seuls quelques nantis mènent la belle vie. Braconner sur les terres des seigneurs est passible de pendaison mais comment résister à l’idée de faire un repas correct ? Que pourrait-on bien leur faire pour avoir volé un pauvre lièvre ? Les trois compagnons vont malheureusement le découvrir et cela leur coûtera peut-être même plus cher que leur vie.

Cette lecture n’était pas du tout celle à laquelle je m’attendais !

Je pensais entrer dans un monde de Young Adult connu, peuplé d’une mythologie plus ou moins familière, avec quelques différences pour que le suspens tienne et que le roman se démarque un peu des autres mais tout en restant dans cette veine de fantasy à la Grisha, Graceling ou même Shiver. Et Bim ! Je me retrouve propulsée dans un univers bien plus sombre, plus violent, plus mature ! Je rencontre des monstres, des idées, des psychologies atypiques ! Quelque chose qui me harponne !

C’est assez paradoxal parce qu’on comprend rapidement que Wellenstein ne construit pas son récit sur la surprise : elle nous emmène là où elle dit qu’elle va nous emmener et fait arriver les choses qu’elle dit qu’il va se passer. Pas de retournement de situation affolant, pas de révélation à tomber par terre. L’histoire est assez linéaire. Pourtant, dans cette lecture, on reste sur le qui-vive : rien n’est ordinaire, on s’attarde sur chaque détail pour bien comprendre les subtilités du monde et des personnages. Et on suit volontiers l’auteure dans son histoire. Lorsque je me suis rendue compte de ce phénomène, j’ai trouvé ça très fort.

On se laisse aussi volontiers porter par sa plume. Même si les dialogues m’ont parfois semblé anachroniques par rapport à l’ univers décrit, ils sont tout à fait agréables à lire et n’ont pas la lourdeur qu’ont eu d’autres dialogues d’autres auteurs contemporains francophones que j’ai déjà lus. Et quelle richesse dans les descriptions ! Pas parce qu’elles sont longues, non, mais les couleurs ! J’ai rarement vu autant de couleurs assemblées de façon aussi précise. Elles apportent au monde de l’auteure une singularité rafraîchissante et poétique. Ce qui contraste violemment avec la vie abrupte de ce pays qui meurt de faim et les destins sombres des personnages.

Une belle surprise, un univers fort et singulier, une belle plume. Un livre à découvrir absolument car il vous emmènera là où vous n’êtes peut-être encore jamais allé.

Cette lecture entre dans le cadre du Challenge Littérature de l’Imaginaire!

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Marion