L’apocalypse selon Magda

L’apocalypse selon Magda
Magda a 13 ans, et la vie devant soi. Sauf qu'une annonce pour le moins inattendue va ébranler son quotidien ainsi que celui de sa famille, de ses proches, et du monde entier. L'Apocalypse est prévue dans un an. Mais finalement, cette dite fin du monde n'a pas lieu. Alors pourquoi la jeune fille est dans un tel état ? Pourquoi semble-elle effrayée et anéantie ?
La BD s'ouvre sur le présent, sur un communiqué de haute importance : l'annulation de la fin du monde. Les gens sont en effervescence dans les rues, la ville bouillonne de joie. Exceptée Magda. C'est alors que l'on retourne un an en arrière pour tenter de comprendre ce qui s'est passé lors de ces 365 jours avant l'heure fatidique.
Le titre et la quatrième de couverture m'ont immédiatement séduite. Le lecteur sait d'emblée que la fin du monde n'aura pas lieu et cela évite tout faux suspens et mauvaise chute. Le flashback est au contraire très intéressant, et on se demande sans cesse  : mais qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'une jeune fille regrette la fin du monde ? L'intrigue est très bien menée, le rythme, enlevé, ne laisse aucun temps mort ; Magda vit à toute allure et le lecteur suit sa vie à la même vitesse.
Magda est très attachante. On ressent son désir de vivre pleinement ses derniers instants. On comprend pourquoi son fort caractère d'adolescente est légèrement exacerbé par cette épouvantable annonce. On souhaiterait néanmoins pouvoir l'interpeller, lui dire que, bien que le temps lui soit compté, elle n'est pas obligée de faire toutes ces choses. Certains de ses choix, à elle et son ami Léon, sont tout à fait logiques, naturels et spontanés, mais d'autres n'en demeurent pas moins choquants, et enlèvent un brin de réalisme à l'histoire. J'ai eu beaucoup de mal à me retrouver dans certaines scènes. 13 ans, c'est jeune. Magda est encore une petite fille tout juste sortie de l'adolescence. et la force de ses désirs m'a quelque peu dérangée. A 13 ans, on n'a pas forcément un corps totalement formé, totalement prêt, même si l'on est biologiquement capable de se reproduire. Et la rencontre avec ce lycéen, Silvère, semble un peu trop inopinée, brutale à mon goût. 
Malgré ça, L'apocalypse selon Magda est une très bonne BD, que j'ai pris énormément de plaisir à lire ! On est porté par cette course effrénée contre la montre, on retient son souffle. Les mots de Chloé Vollomer-Lo percutent et frappent le cœur de part leur justesse ; le trait de Carole Maurel est doux, et les teintes, très belles et soignées. J'ai pressenti la fin, peut-être parce que j'aime ce genre de chute et qu'on n'en voit rarement des comme ça ! Qui plus est, aussi bien assumée. Cette fin renforce le réalisme de la BD, déjà très présent à travers le caractère des personages. Une réussite !
Dès 14-15 ans.