Ce qu’il faut de terre à l’homme (Récit Complet)

Chronique « Ce qu’il faut de terre à l’homme »

Scénario et dessin de Martin Veyron,

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Fable intimiste
Paru aux éditions « Dargaud », le 22 janvier 2016, 144 pages, 19.99 euros
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L’Histoire

Dans un petit village de Sibérie, un paysan devise avec un monsieur de la ville. Ce dernier tente le convaincre. Il doit s’agrandir, faire travailler les autres. Plus de terre = plus de marge = plus d’argent !
Sur le chemin, les deux hommes croisent Barynia, la propriétaire du domaine voisin. Elle ramène avec elle son jeune fils, Baryne, qui compte veiller sur les intérêts de sa mère. Finit les chapardages en tout genre dans les terres de sa famille. D’ailleurs, pour réglementer cela, il a engagé un intendant particulièrement sévère…

Ce que j’en pense

Après une longue pause en BD, Martin Veyron, l’auteur de “Bernard Lhermite”, “L’amour propre”, “Cru bourgeois”, Grand prix d’Angoulême 2001, dessinateur de presse, revient sur le devant de la scène BD en adaptant une pièce de Tolstoï.
Il se renouvelle complètement et sort de ces sentiers dans un genre et une ambiance radicalement différents. C’est la campagne russe et les pauvres gens qui rêvent de grandeur, qu’il met en scène, avec une méchante (et impeccable) ironie. Son personnage principal, chiche paysan heureux de sa condition, se transforme en véritable prédateur !
La cupidité, la perte des valeurs, les sujets sont modernes et sonnent terriblement juste dans cette fable dramatique et ironique.

La version de Martin Veyron est particulièrement percutante. Avec finesse et juste ce qu’il faut de distance, il nous raconte la vie ce petit peuple. Avec l’arrivée de l’intendant, tout bascule. A qui est cette terre ? Ou faire paître ses chevaux ? tout devient source de profit, et donc de conflit…

Coté dessin, Martin Veyron est très loin de ses habituels décors parisiens, mais il s’en sort magnifiquement. Campagne vide à perte de vue, assemblée de village hyper chargée de monde, il est à l’aise en toute situation et dessine visiblement avec un grand plaisir.
Au long de ces 144 pages, il se renouvelle sans cesse. Scènes sans paroles, splash-pages aux multiples dialogues qui se font échos, il ré-invente sa narration.

Pour résumer, une belle fable russe, simple et moderne, repris en main par un Martin Veryron “inspiré” et heureux de dessiner, ça ne se refuse pas.

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Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé chez Yaneck. Allez donc faire un tour !