Le chardonneret de Donna Tartt

chardonneretTitre : Le chardonneret

Auteur : Donna Tartt

Traduit de l’anglais par Edith Soonckindt

Editeur : Plon

Date de parution : janvier 2014

795 pages

Le chardonneret c’est un petit tableau de Fabritius qui date de 1654 (voir ci-dessus). Ce tableau est au cœur du roman sans pour autant occuper la première place (on oublie même son existence pendant un gros tiers du livre).

Le héros du roman c’est Théo. On fait sa connaissance lorsqu’il a 13 ans et on le suit jusqu’à l’âge adulte.

J’ai plongé dans ce roman comme on plonge dans une piscine dont l’eau est à 30 °C (j’adore l’eau très chaude, je ne me baigne pas à moins de 30 °) mais qui n’est pas très propre. Hum ! Comparaison un peu audacieuse… voire vaseuse… Je m’explique. C’est un pavé (presque 800 pages) mais j’ai toujours pris du plaisir à l’ouvrir, avide de suivre la vie plus que chaotique, à la limite du glauque, du jeune Théo. Néanmoins, cela ne m’a pas empêchée d’y trouver des longueurs, des répétitions (sincèrement, ce livre n’aurait pas été moins intéressant avec une bonne centaine de pages en moins). J’ai parfois été agacée par le comportement du personnage principal, son goût pour les drogues et l’alcool (parfois, tu as envie de lui donner un bon coup de pied au derrière pour le remuer un peu), ses hésitations et ses tergiversations concernant le tableau mais (et c’est paradoxal) j’adorais reprendre ce livre ! Et ça ne s’explique pas. C’est comme ça. Comme si finalement, je prenais du plaisir à me baigner dans une eau trouble… (Et oui j’aime filer mes métaphores !)

La galerie de personnages est étonnante et foisonnante. Sa mère meurt (dès le début du roman, je ne dévoile donc pas grand-chose), il va alors aller de rencontre en rencontre. Des personnages vont l’aider et l’aimer comme le fabuleux et non moins excentrique Hobie (mon personnage préféré sans conteste possible !) ou Mrs Barbour et son fils Andy…. D’autres vont l’aimer (sûrement mais à leur manière) tout en l’entraînant parfois sur une pente dangereuse, comme son père ou son ami russe Boris. Il rencontre aussi des femmes (essentiellement deux) mais Théo est pudique et ne nous livre pas grand-chose de sa vie sentimentale.

C’est un parcours initiatique, pas banal, durant lequel le bien et le mal se côtoient, voire s’entrecroisent sans cesse. Et c’est cette oscillation constante qui peut éventuellement agacer le lecteur. Choisis ton camp, mon gars, a-t-on envie de dire à Théo ! Mais dans la vie, la vraie, arrive-t-on à faire des choix facilement, et ne sommes-nous pas des êtres ambigus, qui pouvons aussi bien mentir qu’être honnêtes selon les gens que l’on rencontre et la vie que l’on mène ? Bon d’accord, il y a des êtres plus menteurs que d’autres, ou plus honnêtes que d’autres ou plus drogués que d’autres ou plus sages que d’autres… Mais Théo entre sa vie avec Hobie et son ami Boris fait vraiment le grand écart !

Pour conclure, c’est un roman qui peut aussi bien agacer que séduire, me semble-t-il. J’ai été séduite (si j’oublie que parfois je l’ai trouvé un poil longuet).