La collection Urban Strips est un excellent prétexte pour la publication de bande-dessinées sortant des sentiers battus, en marge complètement du genre super-héroïque qui fait le plaisir quotidien de nous autres, dévoreurs de comics en série. Voici donc venir Hagar Dunor (jeu de mot basique mais qui fait mouche) traduction française de Hagar The Horrible, le viking inventé par Dick Browne au début des années 70. Comme tout bon viking le protagoniste est un guerrier qui ne rechigne pas aux combats et aux pillages avec son équipage dévoué (dont Eddie, qui est un peu son souffre-douleur personnel, et aide de camp principal) mais qui a gros problèmes qui l'attendent à la maison : sa femme Hildegarde est encore plus féroce que lui, et c'est elle qui mène le mari à la baguette, dans le foyer conjugal! Les deux enfants sont eux aussi loin d'être en phase avec ce que les parents s'attendent pour cette progéniture. Homlet est trop penché sur la culture et la science pour suivre les pas de son père, alors que Ingrid, la fille, est elle aussi dans une situation à contre emploi, trop belliqueuse dans l'âme pour jouer les heureuses épouses à la maison.
Hagar est petit, trapu, grossier. C'est tout sauf un athlète et un poète. Sa passion c'est la razzia et sa cible de prédilection est l'Angleterre, mais il ne lui déplaît pas non plus de se tourner vers un autre ennemi atavique, à savoir la France. Le percepteur des impôts, inversement, n'est pas trop sa tasse de thé! Mais comme vous pouvez le deviner, le combat, ça donne faim! Du coup on le retrouve également attablé dans une taverne, ou à s'empiffrer à la maison. Militairement parlant, Hagar est loin de toujours remporter la victoire, mais ce qui compte c'est aussi de quitter le champ de bataille la tête haute. On pourrait lui reprocher de ne pas savoir s'entourer, avec ce Eddie trop imbécile pour servir de stratège en cas de besoin, mais qui reste ce qui ressemble le plus à un vrai ami. Et quand il pousse son cri de bataille pour inciter ses hommes à atteindre la victoire ou la mort... c'est souvent pour se retrouver seul, ses troupes régulièrement défaites à plates coutures.
Bien entendu, nous avons là un strip humoristique truculent, qui joue habilement sur les idées reçues et nos croyances imprécises en terme de barbares et de vikings. Habitués à concevoir les héros nordiques comme de fiers guerriers sans peur, des hordes de combattants féroces et sans pitiés, les lecteurs s'aperçoivent en 1973, lorsque débute la publication de Hagar The Terrible, que la culture et les hauts faits de ces légendes d'autrefois sont loin d'être aussi formidables que narrés régulièrement. Bien sur cette bande-dessinée rencontre un franc succès dans le nord de l'Europe, mais elle conserve toujours aujourd'hui son noyau dur de fan, en France, ce qui incite probablement Urban à publier cette intégrale inattendue et bienvenue. C'est dans le Journal de Mickey que vous avez peut être découvert ce drôle de petit bonhomme, dès 1973, et ceci jusque la fin des années 90. Hagar est attachant, car sa force et sa faiblesse sont apparentes rien que dans sa représentation graphique. Le casque à cornes, la barbe, l'impression sauvage qui se dégage du trait naïf et essentiel de Dick Browne est contrebalancée par la silhouette peu flatteuse, l'air dépenaillé, et l'incapacité à être le maître chez soi, au foyer, ce qui en fait un petit homme pathétique et comique à bien des égards. On sourit très souvent avec ce petit monde intégralement coiffé à la viking, et qui pointe du doigt nos préjugés, les idées reçus, caressant à rebrousse poil les idées et les croyances qui sont les nôtres sur le bon ordonnancement de la société, de toute société, du foyer conjugal à la bonne conduite de l'état.
Hagar est petit, trapu, grossier. C'est tout sauf un athlète et un poète. Sa passion c'est la razzia et sa cible de prédilection est l'Angleterre, mais il ne lui déplaît pas non plus de se tourner vers un autre ennemi atavique, à savoir la France. Le percepteur des impôts, inversement, n'est pas trop sa tasse de thé! Mais comme vous pouvez le deviner, le combat, ça donne faim! Du coup on le retrouve également attablé dans une taverne, ou à s'empiffrer à la maison. Militairement parlant, Hagar est loin de toujours remporter la victoire, mais ce qui compte c'est aussi de quitter le champ de bataille la tête haute. On pourrait lui reprocher de ne pas savoir s'entourer, avec ce Eddie trop imbécile pour servir de stratège en cas de besoin, mais qui reste ce qui ressemble le plus à un vrai ami. Et quand il pousse son cri de bataille pour inciter ses hommes à atteindre la victoire ou la mort... c'est souvent pour se retrouver seul, ses troupes régulièrement défaites à plates coutures.
Bien entendu, nous avons là un strip humoristique truculent, qui joue habilement sur les idées reçues et nos croyances imprécises en terme de barbares et de vikings. Habitués à concevoir les héros nordiques comme de fiers guerriers sans peur, des hordes de combattants féroces et sans pitiés, les lecteurs s'aperçoivent en 1973, lorsque débute la publication de Hagar The Terrible, que la culture et les hauts faits de ces légendes d'autrefois sont loin d'être aussi formidables que narrés régulièrement. Bien sur cette bande-dessinée rencontre un franc succès dans le nord de l'Europe, mais elle conserve toujours aujourd'hui son noyau dur de fan, en France, ce qui incite probablement Urban à publier cette intégrale inattendue et bienvenue. C'est dans le Journal de Mickey que vous avez peut être découvert ce drôle de petit bonhomme, dès 1973, et ceci jusque la fin des années 90. Hagar est attachant, car sa force et sa faiblesse sont apparentes rien que dans sa représentation graphique. Le casque à cornes, la barbe, l'impression sauvage qui se dégage du trait naïf et essentiel de Dick Browne est contrebalancée par la silhouette peu flatteuse, l'air dépenaillé, et l'incapacité à être le maître chez soi, au foyer, ce qui en fait un petit homme pathétique et comique à bien des égards. On sourit très souvent avec ce petit monde intégralement coiffé à la viking, et qui pointe du doigt nos préjugés, les idées reçus, caressant à rebrousse poil les idées et les croyances qui sont les nôtres sur le bon ordonnancement de la société, de toute société, du foyer conjugal à la bonne conduite de l'état.