Auteur : Alan Moore, Brian Azzarello, Brian Bolland et Lee Bermejo
Traduction : ?
Date de publication : 2015 (VO : 1988 et 2008)
Édition : Eaglemoss
Synopsis : Le Joker s’est à nouveau échappé de l’asile d’Arkham. Il a cette fois pour objectif de prouver la capacité de n’importe quel être humain de sombrer dans la folie après un traumatisme. Pour sa démonstration, il capture le commissaire Gordon et le soumet aux pires tortures que l’on puisse imaginer, à commencer par s’attaquer à sa chère fille, Barbara Gordon.
Avis : ★★★★✩
Ce onzième tome de la collection Eaglemoss contient deux récits : tout d’abord « Killing Joke » d’Alan Moore et Brian Azzarello, dans lequel on découvre les origines du Joker. Qui était-il avant de tomber dans cette fameuse bassine de produits chimiques et comment a-t-il pu en arriver là ? Pour autant, ce que j’ai apprécié, c’est que le Joker ne soit pas présenté comme une victime du destin mais bel et bien comme un raté, qui n’a pas grand-chose de bon et qui est prêt à infliger mille et une souffrances simplement pour prouver ce qu’un traumatisme peut faire.
Joker : Vous souvenir ? Ooh, grossière erreur ! Se souvenir n’est pas sain, le passé est un endroit riche en tracas et complications. « Le passé simple », ça n’existe pas. Ha ha ha.
Le Joker n’a plus vraiment de limite à sa folie (s’il en avait avant) et Barbara va être la première à en faire les frais, de la façon la plus horrible qui soit… Tout dans ce comics transmet à la perfection l’horreur de la situation, particulièrement le dessin, et les couleurs. Une préface explique d’ailleurs que ces dernières ont été reprises par rapport à l’édition originale : à l’époque c’était un métier très complexe, à part, et la couleur avait été effectuée à la va-vite (pour des raisons de délais). Brian Azzarello écrit qu’il est ravi d’avoir eu l’opportunité de remettre ses propres couleurs, celles qu’il avait en tête quand il avait dessiné « Killing Joke ». Je ne connais pas la version originale, mais les couleurs sont absolument fabuleuses ici, et rendent le personnage du Joker et les situations dans lesquels les autres personnages se trouvent d’autant plus terrifiantes…
Le récit qui suit est « Joker », par Brian Bolland et Lee Bermejo, nettement inspiré du Joker de Heath Ledger puisqu’on le retrouve au premier coup d’œil dans les traits – magnifiques soit dit en passant – de Lee Bermejo. Tout commence par la sortie d’Arkham du Joker, de façon légale apparemment pour une fois même si personne ne comprend comment cela a pu se produire… « Johny Johny » est un malfrat qui a accepté de venir le chercher à sa sortie, puisque tous les autres avaient bien trop peur pour le faire et qu’il y voit là son moment de briller en société criminelle. Il devient donc le sbire principal du Joker (parce que, même s’il y croit, Joker ne le voit pas du tout comme un « bras droit » et encore moins comme un égal).
C’est assez fascinant de suivre ce récit du point de vue du Joker (ou de Johny Johny sur le Joker) et à quel point sa folie n’a plus de limite. J’aime aussi beaucoup la représentation des personnages iconiques tels que le Penguin ou Killer Croc qui sont dessinés avec beaucoup plus de réalisme que ce à quoi on a pu être habitué, du coup c’est assez rafraîchissant et sacrément beau. J’ai un seul gros reproche à faire à cette histoire : le traitement du personnage d’Harley. Elle ne dit pas un mot de l’histoire et de toute évidence, elle n’est là que pour faire jolie. C’est très dommage puisque c’est un personnage des plus intéressants et, ah oui, le seul personnage féminin qui a un peu d’importance… En dehors de ça, cette lecture fut terrifiante et sympathique à la fois !
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