Qu'est-ce que ça mange en hiver?

Par Marie-Claude Rioux
J'en parle-ti? J'en parle-ti pas? J'ai hésité, craignant de donner l'impression de vouloir faire de la pub. Ce n'est pas le cas. (De toute façon, cette collection n'a pas besoin de moi pour faire son p'tit bonhomme de chemin.) Les livrets de lecture Alphabétik, sur lesquels j'ai travaillé, sont parus récemment et j'en suis fière! Si j'en parle, c'est surtout pour aborder une facette du métier de «faiseur de livres».Certains, sachant que je travaille dans le milieu de l'édition, se demandent ce que je fais, concrètement. J'espère élucider une partie de la question ici! Ce petit billet vous donnera donc une idée de comment j'occupe mes journées!Qu'est-ce que mange en hiver une chargée de projets dans une maison d'édition scolaire? La meilleure façon de définir ce rôle, selon moi, serait de dire qu'une chargée de projets assemble les pièces d'un puzzle.Il y a la version papierUne chargée de projet reçoit un manuscrit de l'éditeur, réfléchit à la meilleure façon d'aménager le texte pour en assurer la lisibilité et l'harmonie, s'assure que le contenu est conforme avec le programme du Ministère, s'assure aussi que le niveau est adapté aux élèves. Pour l'aspect visuel, soit qu'elle cherche des photos ou des illustrations pour accompagner le texte, soit qu'elle passe une commande précise auprès d'un illustrateur.Enfin, avec l'accord de l'éditrice qui approuve le tout, elle fait parvenir le manuscrit complété à un graphiste qui met en page le texte et les illustrations. De retour, elle lit la 1re épreuve, fait des corrections et des ajustements avant de présenter le travail à l'auteur. Retour chez le graphiste et réception d'une 2e épreuve, et ainsi de suite (généralement jusqu'à une 3e ou 4e épreuve). Après, c'est la vérification des «bleus», soit la version finale qui partira chez l'imprimeur. Après le ok final, il n'y a plus de retour en arrière possible! Grosso modo, ça ressemble à ça.Il y a la version numériqueSi la procédure de réception, de recherche et d'allers et retours est sensiblement la même qu'avec la version papier, il y a une grande différence au niveau du comportement. Le plus important, ici, est de rendre le tout le plus instinctif possible.   J'ai travaillé l'été dernier sur les livrets de lecture Alphabétik destinés aux élèves du premier cycle du primaire. Une version papier (8 livrets en 1re année et 8 en 2e année), ainsi qu'une version numérique interactive pour TNI, qui reprend le contenu des livrets, avec une partie audio. À cela s'ajoute une partie interactive. J'ai cherché plus d'une centaine d'images (6-7 illustrations en lien avec chaque page/écran) pour accompagner chaque livret. Ainsi, l'élève à la possibilité de choisir des illustrations et de les glisser sur l'illustration de chaque page/écran de manière à créer sa propre version de l'histoire.Les livrets de lecture d'Alphabétik sont une des composantes d’un ensemble didactique en français, destiné aux élèves du 1ercycle. Lorsque ma sauterelle était en 2e année, elle utilisait à l'école le cahier de savoirs et d'activités Alphabétik. Pas besoin de vous dire que la maman avait grand plaisir à l'accompagner dans ses devoirs! Ai-je besoin de préciser que j'adore mon travail?En parallèle, j'ai aussi travaillé sur des activités interactives destinées au préscolaire: Pirouette au présco. Une première incursion pour moi dans l'univers du préscolaire et du numérique (sans papier, cette fois-ci). Pour voir à quoi ça ressemble, c'est par ici. Ça a l'air tout simple, mais le nombre de pièces qu'il a fallu pour assembler tout le puzzle est inimaginable! Ai-je besoin de préciser que j'adore mon travail?Motus et bouche cousue sur le projet sur lequel je travaille depuis plusieurs mois. Tout ce que je peux dire, c'est que je sors de ma zone de confort avec une nouvelle matière qui ne m'est pas familière. J'en profite pour apprendre une foule de choses et paraître moins bête lorsque ma sauterelle me questionne sur ces sujets!Ai-je besoin de préciser que j'adore mon travail? (J'me répète, je sais!)