Rester sage est un premier roman, relativement court, et publié en 2012.
Un titre qui laisse songeur, et dont ne sait trop que penser...
Alors, plaidoyer ou satire de la sagesse?
Le sujet promettait d'être passionnant...
Le synopsis
Martin Leroy, la trentaine, vient de perdre tout ce qui constituait son quotidien et son identité sociale: sa compagne, et son emploi. Sur le trajet qui le mène à son ancien patron qu'il entreprend de rencontrer pour tâcher de le convaincre de lui rendre son poste, il croise la route de plusieurs personnages, reliés entre eux par un fil invisible, un lien plus ou moins ténu...
Mon avis
Ce qui caractérise surtout le premier roman d'Arnaud Dudek, c'est indubitablement son style : le narrateur tutoie les personnages pour décrire leurs faits et gestes, leurs pensées, tout ce qui les régit.
En complément, la façon dont il introduit chacun d'entre eux n'est pas sans évoquer les descriptions que l'on retrouve par exemple dans Amélie Poulain : les petites manies, les tocs dont ils souffrent, leurs goûts, quelques éléments factuels du quotidien qui permettent de dresser un rapide portrait mental et de saisir à la volée les traits saillants de leur personnalité.
Le narrateur se ballade, délaisse un personnage pour s'intéresser à un autre qui n'est que de passage, et de moindre importance, il en décrit un nouveau, puis revient au premier, dévoile peu à peu les secrets de Martin Leroy, son passé bien sûr, quels autres secrets pourrait-on bien cacher?
L'idée n'est pas mauvaise, le roman se lit bien, mais j'ai eu l'étrange sentiment qu'il manquait parfois d'âme, que la recette était irréprochable, de la méthode, un ton original, du mouvement et du rythme, un brin de folie, et pourtant l'émotion ne m'a guère étreinte.
Ce genre de choses ne tient souvent qu'à un fil, et suffit amplement à distinguer un livre qui nous hante d'un autre dont on oubliera jusqu'au titre.
Rester sage, peut-être, mais enfin, à quoi bon?
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Martin a l'impression que les peaux de banane prennent un malin plaisir à se jeter sous ses semelles. Enfant, il imaginait que, s'il restait sage, il réussirait sa vie. Ce qui signifiait pour lui, à l'époque : une suite avec piscine au dernier étage d'un gratte-ciel, un métier vaguement artistique, un dressing rempli de costumes sombres et beaucoup trop chers, une épouse officielle douce et raisonnable, une maîtresse aux robes de soirée profondément décolletées et surtout pas d'enfants. Dix-huit ans plus tard, seul le dernier objectif est atteint. Comme quoi rester sage, ça ne paie pas forcément."
Note finale2/5(pas si mal)
Un titre qui laisse songeur, et dont ne sait trop que penser...
Alors, plaidoyer ou satire de la sagesse?
Le sujet promettait d'être passionnant...
Le synopsis
Martin Leroy, la trentaine, vient de perdre tout ce qui constituait son quotidien et son identité sociale: sa compagne, et son emploi. Sur le trajet qui le mène à son ancien patron qu'il entreprend de rencontrer pour tâcher de le convaincre de lui rendre son poste, il croise la route de plusieurs personnages, reliés entre eux par un fil invisible, un lien plus ou moins ténu...
Mon avis
Ce qui caractérise surtout le premier roman d'Arnaud Dudek, c'est indubitablement son style : le narrateur tutoie les personnages pour décrire leurs faits et gestes, leurs pensées, tout ce qui les régit.
En complément, la façon dont il introduit chacun d'entre eux n'est pas sans évoquer les descriptions que l'on retrouve par exemple dans Amélie Poulain : les petites manies, les tocs dont ils souffrent, leurs goûts, quelques éléments factuels du quotidien qui permettent de dresser un rapide portrait mental et de saisir à la volée les traits saillants de leur personnalité.
Le narrateur se ballade, délaisse un personnage pour s'intéresser à un autre qui n'est que de passage, et de moindre importance, il en décrit un nouveau, puis revient au premier, dévoile peu à peu les secrets de Martin Leroy, son passé bien sûr, quels autres secrets pourrait-on bien cacher?
L'idée n'est pas mauvaise, le roman se lit bien, mais j'ai eu l'étrange sentiment qu'il manquait parfois d'âme, que la recette était irréprochable, de la méthode, un ton original, du mouvement et du rythme, un brin de folie, et pourtant l'émotion ne m'a guère étreinte.
Ce genre de choses ne tient souvent qu'à un fil, et suffit amplement à distinguer un livre qui nous hante d'un autre dont on oubliera jusqu'au titre.
Rester sage, peut-être, mais enfin, à quoi bon?
Pour vous si...
- Vous aimez le style Jean-Pierre Jeunet
- Rien ne vous plaît tant que de voguer d'un personnage à l'autre, tout au long d'un récit, comme s'il s'agissait d'une danse où l'on change sans cesse de partenaire avant, pour finir, de retrouver celui avec lequel on a fait le tout premier pas
Morceaux choisis
"Martin a l'impression que les peaux de banane prennent un malin plaisir à se jeter sous ses semelles. Enfant, il imaginait que, s'il restait sage, il réussirait sa vie. Ce qui signifiait pour lui, à l'époque : une suite avec piscine au dernier étage d'un gratte-ciel, un métier vaguement artistique, un dressing rempli de costumes sombres et beaucoup trop chers, une épouse officielle douce et raisonnable, une maîtresse aux robes de soirée profondément décolletées et surtout pas d'enfants. Dix-huit ans plus tard, seul le dernier objectif est atteint. Comme quoi rester sage, ça ne paie pas forcément."
Note finale2/5(pas si mal)