Chocolat

Par Bénédicte

Sortie : 03 février 2016

Réalisation : Roschdy Zem

Avec Omar Sy et James Thierrée

Biopic

Ma note : 14/20

Big Eyes. Marguerite. Il semblerait que je commence enfin à m’intéresser aux biopics. Et justement, hier soir je suis allée au cinéma voir Chocolat. Le film met en scène l’histoire, la soif de reconnaissance, du premier artiste noir en France (et ce, à l’aube du XXème siècle). Il est évidemment question de racisme, d’intégration. Si j’ai été captivée par la performance magistrale d’Omar Sy ainsi que par l’époustouflant James Thierrée (qui n’est autre que le petit-fils de Charlie Chaplin), j’ai regretté la présence de quelques longueurs. Heureusement, sur un film d’une durée de 2h, celles-ci concernent surtout la seconde partie du biopic. J’ai également apprécié la reconstitution du Paris de la toute fin du XIXème / début du XXème siècle, tout comme j’ai aimé entrer dans cet univers si particulier aux artistes qui se battent alors pour survivre et gagner leur croûte. Roschdy Zem signe ici un film fort et émouvant. Les acteurs sont au sommet.

Footit (James Thierrée), un clown à succès, n’arrive plus à faire rire. Afin de sauver sa place au cirque, il peine à construire un nouveau numéro. Lorsqu’il croise la route d’un artiste noir, jouant le rôle d’un sauvage africain cannibale, son choix est fait : il lui propose de former un duo. Afin de regagner les faveurs du public. Afin de s’élever, de gagner toujours plus d’argent. Ils seront Footit et Chocolat : le premier duo de clowns en France. Le succès est immédiat, au point de les faire quitter le petit cirque dans lequel ils jouaient, pour être engagés au Nouveau Cirque, à Paris. Des provinciaux et villageois qu’ils se devaient de séduire, nos deux compères entrent alors dans un nouveau monde. Il leur faut maintenant convaincre la haute société. Des deux clowns, Chocolat est indubitablement celui qui obtient les faveurs du public. Mais s’il possède le statut d’artiste, il reste, aux yeux du public, « le noir qui se prend un coup de pied au cul à la fin du spectacle ». Une humiliation. Une carrière bloquée par le racisme du public. Au fil de l’histoire, Chocolat se retrouve seul face à la xénophobie des blancs. Car sous les rires du public, vient se dissimuler un racisme des plus malsains.

Quelle histoire émouvante ! Je ne regrette pas mon choix d’être allée voir ce film. Au-delà de ma découverte de ce duo clownesque qui a réellement existé (Rafael Padilla & Tony Grice), j’ai pu ressentir toute la complexité de la relation unissant nos deux personnages. Une certaine forme de soutien et de camaraderie, mais également de la rivalité, des non-dits, de la rancœur. La fin du film nous montre cependant la réelle nature, ainsi que toute la force de leur relation. Malgré ses longueurs, Chocolat est un bon film. Il nous fait réfléchir sur le racisme de l’époque. Je retiendrai la performance des acteurs, tout autant que le vécu de Rafael Padilla (Chocolat).