Éditeur : Gallimard – Date de parution : 2015 – 74 pages
*
Noireclaire est un court récit se déroulant comme un long poème. L’auteur de ces mots s’adresse à la femme qu’il a aimée, morte il y a vingt ans. Il ne s’agit, là encore, pas d’un roman à proprement parler, puisque le texte nous offre une suite de réflexions, de pensées et de regards sur le monde, où l’écriture se mêle à la nature…
Le narrateur évoque la femme aimée en convoquant ses souvenirs, il nous donne à voir les petits détails d’une vie. Des phrases si belles – comme des haïkus – que je me suis surprise à les relire plusieurs fois pour en ressentir chaque mot.
Après le coup de cœur que j’avais eu pour Tout le monde est occupé, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’écriture très épurée de Christian Bobin.
***
« Violente femme douce, j’ai perdu le nom de ton parfum mais je me souviens des drames qui en faisaient l’essence. »
« J’ai vingt ans, je marche dans une rue plus longue que la muraille de Chine. A chaque pas je sens dans mes poumons les cristaux du néant. La nuit ma chambre flotte dans les airs. J’écoute le craquement des livres entassés. »
« Quand le téléphone a sonné, je buvais un café. Je n’ai pas compris ce qu’on me disait. Cela fait vingt ans que le café est brûlant et que j’attends pour le boire. »
« Je cherche ton visage comme on cherche l’interrupteur dans le noir. »
*
9ème roman lu pour le challenge…