⚓ J'ai jeté l'encre avec « Bird Box » de Josh Malerman

Par Cristy Sevla @LesMotsdeCristy


Comment un roman peu aborder un monde où les personnages ont tout intérêt à garder les yeux fermés pour leur propre survie ? Un danger rôde dehors, un danger que nous ne pouvons pas regarder, au risque de devenir fou, au risque de faire du mal à ceux qui nous entoure et à nous même, mal au point de donner la mort. Cela semble effrayant et c'est effrayant, il n'y a qu'un seul mot pour décrire ce roman : angoissant.

Nous suivons Malorie qui est restée quatre ans enfermée dans une maison. Elle se décide à sortir avec ses enfants, les yeux bandés, pour gagner une communauté ayant survécut à une trentaine de kilomètre d'où ils se trouvent. Un périple dangereux, avec pour seul guide son instinct et l'ouïe de ses deux enfants.

L'auteur nous emmène dans ce périple entre présent et passé. Alternant le voyage de Malorie ainsi que son passé. Nous apprenons comment le monde a sombré dans le chaos et dans la peur. La cause est une grande inconnue, tout ce que nous savons, c'est que tous ceux qui ont vu, sont devenue fou avant de mourir. Mais vu quoi ? C'est à travers le passé que nous comprenons la source et l'ampleur du chaos. Et en revenant au présent, l'angoisse n'est que plus grande. Et si ce qui rend fou les gens se trouvait juste dans le dos de Malorie et ses enfants ? Prêt à se jeter sur eux à la moindre occasion ? Ou à retirer les bandeaux, leur seule protection.

Nous vivons deux angoisses. L'angoisse les yeux bandés sur un bateau, à se méfier du moindre bruit, à avoir peur pour soi, pour les enfants. L'angoisse d'apprendre ce que devient le monde, d'appréhender le danger tout en sachant que Malorie va devoir donner la vie. Du début à la fin cette angoisse ne nous quitte pas, l'ambiance est oppressante, la menace semble tellement réelle, surtout si vous lisez les lignes de ce roman, seul le soir.

L'auteur arrive à retranscrire à la perfection cette peur que nous avons tous dans le noir. Dans le noir un bruit anodin en journée semble tout d'un coup effrayant. C'est exactement ce qu'il se passe dans ce roman, privé de leur vue, les personnages n'ont que leur ouïe, une ouïe déformée par la peur des bruits que nous ne pouvons pas identifier visuellement.

Je trouve que ce roman est fabuleux, cette angoisse qui est présente et qui ne nous lâche pas. Même les yeux fermés, sans rien voir, nous ressentons parfaitement ce que vivent les personnages. Je pense que l'auteur à réussit un coup de maître avec ce roman qui se lit d'une seule traite.