Juliette Benzoni, papesse du roman historique, est morte.

DISPARITION – L’auteur de la série des Catherine, ou des Marianne, concurrentes d’Angélique, marquise des anges, aimait mettre en scène la fin du Moyen Âge et la Renaissance. Elle, qui avait vendu plus de 300 millions d’exemplaires de ses livres dans le monde, s’est éteinte à l’âge de 95 ans.

Juliette Benzoni

C’était un peu la papesse du roman historique. Juliette Benzoni est morte ce week-end à l’âge de 95 ans. «Nous sommes au regret de vous annoncer que malheureusement notre très très chère Juliette, notre auteur tant aimé, nous a quittés ce week-end. Elle s’est éteinte tout doucement dans son sommeil, sa fille Anne à ses côtés», a annoncé lundi le site officiel de la romancière.

«Elle avait 95 ans et depuis plus de 50 ans elle nous a tant appris de la grande histoire en nous divertissant avec ses magnifiques personnages auxquels nous nous sommes tant attachés! Elle nous laisse 86 petits bijoux à lire et relire avec toujours autant de plaisir», poursuit le communiqué posté sur le site. La maison d’édition Plon qui publiait la romancière a confirmé son décès.

Née à Paris le 30 octobre 1920, Juliette Benzoni a grandi à Saint-Germain-des-Prés, dans la maison où vécurent Mérimée, Corot, Ampère, et juste en face de l’hôtel où mourut Oscar Wilde. De sa fenêtre, elle voit passer les étudiants des Beaux Arts, une engeance qui fait peur à sa grand-mère.

Elle fréquente le cours strict des Demoiselles Désir, qui porte très mal son nom. Juliette en est mise à la porte pour avoir lu Notre-Dame de Paris. Elle va ensuite au lycée Fénelon, puis au très aristocratique collège d’Huist. Pendant sa scolarité, elle prend en horreur les mathématiques, mais se découvre une passion pour l’Histoire, grâce à Jeanne d’Arc, qu’une gravure dans un manuel représente, héroïque, sur son bûcher.

Mais l’Histoire devra patienter quelques temps avant que Juliette Benzoni ne lui fasse des enfants. Elle épouse un médecin dijonnais, qui lui ouvre la porte étroite de la bourgeoisie bourguignonne. Pendant qu’il visite ses malades, elle visite les rayonnages des bibliothèques où elle étudie le Moyen Âge. En 1950, Juliette Benzoni se retrouve veuve.

Elle a deux enfants et doit trouver un travail. Elle rejoint alors des parents de son mari au Maroc, où elle se met à écrire des slogans publicitaires pour la radio, et rencontre son deuxième époux. De retour à Paris, Juliette Benzoni est engagée à Confidences, un journal du cœur où elle brode des histoires d’amour. Elle collabore à L’Histoire pour tous, au Journal du Dimanche, dans lequel elle publie des portraits d’artistes: Erich von Stroheim, Jean Cocteau, Jean Marais. L’idée d’écrire des romans historiques ne vient pas d’elle, mais d’un éditeur d’Opera Mundi, qui rêve d’un nouveau feuilleton pour concurrencer Angélique.

(source : Le Figaro)