Les Carnets de Cerise – Tome 4 : La déesse sans visage

Par Loulou Coco

Les carnets de Cerise – Tome 4 : La déesse sans visage, de Joris Chamblain (scénariste) et Aurélie Neyret (illustratrice), paru chez Soleil en janvier 2016, collection Métamorphose

Nous vous l’avions promis, voici notre chronique du dernier tome paru des Carnets de Cerise ! Mais, enfer et damnation, nous nous rendons compte que nous n’avions pas chroniqué le troisième tome ! Pourtant cette série est tellement chère à notre cœur que c’est un article sur les deux premiers tomes qui a inauguré notre section BD lors de l’ouverture de notre site, il y a maintenant 1 an et demi (à zieuter par ici).

Qu’à cela ne tienne, nous nous sommes bien rattrapées depuis puisque nous parlons régulièrement des Carnets de Cerise ou d’autres œuvres de son scénariste, sur facebook. Cependant, par rapport au premier article que nous avions publié, nous nous devons aujourd’hui de donner un peu plus de détails sur les trois premiers tomes, avant d’entamer un résumé du quatrième, car au fil de nos lectures nous nous rendons compte que des évènements que nous pensions anodins, sont finalement marquants et doivent être connus pour comprendre ce tome 4. En effet, il s’agit bien ici d’une saga et les évènements sont beaucoup plus liés les uns aux autres que l’on pourrait le penser ; on entre de plus en plus intimement dans la vie de Cerise. De plus, nous n’avions finalement pas fait de vrais résumés des premiers tomes, dans notre article précédent. Nous nous rattrapons donc quelque peu aujourd’hui.

Repartons un tout petit peu en arrière.

Tome 1 : Le Zoo pétrifié

Nous y découvrons une petite fille, Cerise, âgée de 10 ans et demi, toujours accompagnée de ses meilleures amies, Erica et Line. Ensemble, elles adorent observer les gens, notamment de leur cabane dans les arbres. Elles arrivent souvent à résoudre de petits mystères grâce à leur imagination. Dans ce tome, les jeunes filles vont être confrontées à leur première grande intrigue. Quasiment tous les jours, elles aperçoivent un vieil homme qu’elles ne connaissent pas ; il s’enfonce dans la forêt, accompagné d’un perroquet et de nombreux pots de peinture. En tentant de découvrir son secret, les trois amies vont se retrouver face à un monde qu’elles ne soupçonnaient pas et qui les émerveillera.

Tome 2 : Le livre d’Hector

Nous retrouvons Cerise quelques mois après sa dernière aventure, pendant les vacances d’été. Cerise a jeté son dévolu sur une nouvelle personne mystérieuse : une vieille dame qui se rend absolument tous les mardis à la même heure à la bibliothèque. En cherchant à résoudre cette nouvelle intrigue, Cerise va s’éloigner quelque peu de ses amies, mais aussi se rapprocher de sa voisine romancière, Madame Desjardin. Au fil de ses recherches, elle découvrira que les allées et venues de la vieille dame qu’elle file, cachent une belle histoire d’amour, ainsi qu’un code secret. Cette affaire la confortera également dans sa volonté de devenir romancière.

Tome 3 : Le dernier des cinq trésors

Cerise est entrée au collège cette année et nous la retrouvons pendant les vacances de Noël. Erica, Line et notre héroïne vont passer quelques jours dans l’atelier de Sandra, qui est relieuse de livres. Au détour de leur apprentissage, les filles vont découvrir que Sandra cache un secret. Secret qui se révèlera quand elle aura suivi les indices laissés par son père et qui la mèneront à revoir les personnes qui ont bercé son enfance. Un périple difficile pour la jeune Sandra, mais également éprouvant pour Cerise, qui se plongera dans les souvenirs de son père, « parti » 7 ans auparavant.

Ça y est tout est en ordre, on peut commencer à parler de ce fameux tome 4 !

Cerise vient de fêter ses douze ans, et pour son anniversaire, sa maman l’emmène dans un endroit extraordinaire lors des vacances de printemps : pendant une semaine, elles vont parcourir les dédales d’un gigantesque Manoir et tenter d’en déceler tous les secrets. Les propriétaires du Manoir proposent en effet des séjours mystères entre leurs murs avec des énigmes à résoudre. Dans ce tome, on ne verra que peu les amies de Cerise. Il est cette fois plus centré sur la relation qu’a la jeune fille avec sa mère et de nouveaux pans de la vie de Cerise vont se dévoiler à travers les mystères découverts dans le Manoir. La fin du tome est très intense et on attend avec impatience le suivant (et si on rencontre l’auteur, on le soumet au supplice des chatouilles jusqu’à révélation de la suite ; ce n’est pas humain de nous lâcher en plein suspens comme ça…).

L’avis de Loulou :

La déesse sans visage est tout simplement magnifique. On retrouve parfaitement l’univers de Cerise que l’on suit et adore depuis déjà trois tomes. On s’identifie sans souci à la jeune fille et on plonge avec elle dans ses aventures. Oui, je parle bien d’aventure, car même s’il n’y a rien de fantastique dans ces ouvrages et que la jeune fille est très terre-à-terre dans un sens, c’est son imagination couplée à celle du lecteur qui permet de partir réellement à l’aventure dans ses histoires et de voyager pleinement avec tous les personnages.

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce tome, c’est que l’on rentre encore plus intimement dans la vie de Cerise. Autant vous le dire, on en apprend en même temps plus sur elle, tout en restant complètement frustré à la fin. Mais d’une bonne frustration, on est juste déçu de se dire qu’on va devoir probablement attendre un an avant d’avoir un dénouement sur le mystère qui pèse à propos du papa de Cerise.

L’évolution du personnage principal, comme des autres personnages, est vraiment très bien tenue. On sent dans les textes que les trois jeunes amies gagnent en maturité et dans leur réflexion lors de leur chasse aux mystères. Et cela se ressent également dans les dessins. Les visages évoluent et Aurélie Neyret a très bien su rendre le passage de quelques mois supplémentaires entre chaque tome. On perçoit également que son trait de crayon s’est affirmé et certaines choses qui pouvaient rester assez « brouillonnes » au début, sont très assumées aujourd’hui. Un magnifique travail d’artiste.

Les couvertures sont également à tomber par terre et on ne voudrait qu’une chose : pouvoir les exposer dans sa bibliothèque en montrant la première de couverture à chaque fois. Je n’ai qu’un petit regret par rapport à cette couverture : que le résumé sur la quatrième soit toujours le même depuis quatre tome. Sachant qu’il contient « J’ai dix ans et demi » et « En ce moment, avec les copines, on observe quelqu’un de vraiment mystérieux » (ce qui correspond au premier tome), c’est un peu dommage. Je comprends l’envie de garder le mystère pour les lecteurs, mais je suis sûre qu’il y avait moyen de montrer l’évolution du personnage sans rien gâcher du récit.

J’apprécie toujours autant la variation entre les pages de bande dessinée et les pages de journal intime de Cerise. J’ai même l’impression que cet effet est plus poussé dans ce tome que dans les précédents, que l’on alterne plus souvent entre ces deux types d’écritures.

Il y a également les pages de fin qui sont superbes. Un espace y est laissé pour que le lecteur puisse y mettre sa patte. Pour dessiner un animal ou encore écrire une lettre à sa meilleure amie. Dans le tome 3 c’était de splendides dessins sur le thème de Cerise fait par divers artistes. Dans ce dernier tome, le lecteur doit relier des points pour découvrir un message secret laissé par Cerise !

Une interrogation reste : nous avons vu les quatre saisons se développer et être dessinées au fur et à mesure de ces quatre tomes. Quel est le prochain espace qui sera choisi pour le tome 5 ?

On ne vous met que la page de gauche, il ne faudrait tout de même pas que vous résolviez le mystère sans avoir lu le livre avant !

Un vrai petit bijou à acquérir d’urgence !

L’avis de Coco : 

On ne cessera de vous le répéter : Les Carnets de Cerise sont une merveille de tendresse, d’émotions, et de beauté. Je pense que je ne me lasserai jamais d’en parler autour de moi. Voir revenir avec des étoiles dans les yeux tous ceux à qui je l’ai conseillé c’est merveilleux.
Et il n’y a qu’à voir le nombre grossissant de fans qui suivent le travail d’Aurélie Neyret et de Joris Chamblain, pour se rendre compte que notre amour pour Cerise n’est pas exclusif  
Je me rappelle comme si c’était hier de la première année où nous avons découvert Les Carnets de Cerise. Loulou & moi étions en sortie scolaire (oui à la fac également on emploie ce genre de mots) au salon du livre jeunesse de Montreuil et au détour d’un stand nous avons repéré Joris Chamblain en pleine séance de dédicaces. Nous ne savions pas alors, en passant en caisse, que nous embarquerions pour une si belle aventure. Il n’y avait qu’une personne avant nous pour la dédicace, aujourd’hui la queue s’est considérablement allongée ! L’auteur et la dessinatrice n’en sont pas moins toujours abordables et charmants, comme leur héroïne ! 
Loulou a parfaitement (et superbement ^^) résumé les précédents volumes aussi je ne vais me concentrer que sur le dernier tome : La déesse sans visage. Et c’est avec un réel plaisir qu’on replonge dans la vie de Cerise et de son entourage.

Nouvel album, nouveau mystère. Le titre nous laissait présager une enquête hors norme et ce fut le cas. J’ai aimé l’atmosphère à la fois artistique et dépaysante de ce tome. Loulou vous a déjà raconté l’intrigue, aussi je ne vais pas en dévoiler plus, ce serait vous gâcher le plaisir. Mais sachez que de tous les albums de Cerise c’est l’un de mes préférés ! Pas uniquement parce qu’il est d’une grande qualité de dessin (Aurélie Neyret, vous êtes une artiste de talent, et on devrait vous le répéter tous les jours :-p), mais également grâce à la justesse du scénario et des relations entre personnages. J’admire notamment la relation entre Cerise et sa maman qui est d’une réussite totale. D’autres personnages font également leur apparition dans ce tome, et ils apportent un vrai vent de fraîcheur aussi inattendu que bienvenu.

Je dois cependant avouer que j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver dans l’intrigue car à ma grande honte je ne me souvenais plus convenablement des aventures précédentes. Ceci dit, une petite piqûre de relecture n’a jamais fait de mal à personne (et c’est une très bonne excuse pour passer sa soirée à lire).

D’ailleurs cette relecture de la saga m’a permis de me rendre compte de l’évolution tant narrative que visuelle des Carnets de Cerise, et le moins qu’on puisse dire c’est que c’est impressionnant !


Nul doute que Les Carnets ont encore de beaux jours devant eux. En tout cas, avec Loulou, on souhaite une belle et longue vie prospère aux créateurs de Cerise !

Et puisse le prochain mystère des Carnets de Cerise être celui du passé de Cerise.

Bonne lecture les loulous et les cocos !