Souvenirs de lecture 30 : Monique Ayoun
Nous avons tous de ces lectures qui nous ont profondément touchées, qui sont comme des madeleines de Proust : on se souvient d’où on était quand on les lisait, du temps qu’il faisait. Il m’a semblé intéressant de savoir quelles lectures avaient marqué les auteurs que nous lisons et en quoi elles avaient influencé leur désir d’écrire. Aujourd’hui c’est Monique Ayoun qui me fait l’honneur de répondre à mes questions. Je la remercie pour son temps précieux, sa gentillesse et sa disponibilité.
LLH : Quel livre lu dans votre adolescence vous a le plus touchée et pourquoi ?
LLH : En quoi ce livre a-t-il eu une influence sur votre désir d’écrire ?
M.A. : Ces deux livres m’ont plongée dans une histoire que je connaissais à peine et j’ai été happée. Ils m’ont donné envie de retrouver quelque chose qui avait été perdu (même si à l’époque j’aurais été incapable de dire quoi !). Je suis née en Algérie mais j’en suis partie très jeune, je n’avais presque aucun souvenir. Quant à mes parents, ils n’en parlaient jamais. C’était quelque chose de trop douloureux pour eux, ils se sont murés dans le silence. J’ai reçu sans le savoir cette blessure, ce traumatisme en héritage. Au début, j’ai donc sans doute écrit pour briser le silence de mes parents, pour comprendre leur histoire qui est aussi la mienne. Ce n’était bien sûr pas conscient, je l’ai compris bien plus tard ! Ecrire, c’était pour moi remonter à la source, revenir aux origines, raconter une histoire qu’on a voulu refouler au plus profond de l’oubli. Mon premier roman, « Le Radeau du Désir » raconte (en partie) l’histoire de cette famille, la mienne, exilée à Paris.
LLH : Quelles sont vos dernières lectures coups de coeur ?
Biographie
Encore un grand merci à Monique Ayoun dont je vous invite à découvrir le très beau dernier roman ; L’Amant de Prague. Les titres cités par Monique Ayoun ayant fait l’objet d’une chronique sur ce blog apparaissent en couleur et disposent d’un lien vous permettant d’accéder à la chronique correspondante.