L’Allier, rivière à plumes de Fabrice Cahez

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J’ai la chance d’habiter entre Loire et Allier et d’aller pouvoir me promener aussi souvent que je le veux sur les rives de ce fleuve et de cette rivière. Ce sont des lieux sauvages encore, des écosystèmes auxquels je suis très attachée. Je photographie moi aussi, pour mon plaisir et pour me souvenir, mais essentiellement des paysages. Je ne suis hélas pas équipée pour photographier des animaux.  Alors, quand je suis tombée sur l’ouvrage de Fabrice Cahez, vous pensez bien que je me suis empressée de l’acheter. J’ouvre une parenthèse à ce propos : je l’ai acheté sur le site des éditions Biotope qui sont en train de ressembler de plus en plus à Delachaux. Un catalogue de qualité, vraiment. Fermeture de la parenthèse.

Dès les premières pages, c’est magique, on se croirait au bord de la rivière. Fabrice Cahez raconte, avec beaucoup de poésie, sa rencontre avec l’Allier (il la tutoie), la façon dont elle l’a séduite, par ses lumières et ses couleurs, par ses caprices et ses humeurs. Une rivière changeante, paisible et redoutable à la fois, qui accueille une bien belle faune et surtout la gente ailée.

J’y ai retrouvé de vieilles connaissances, que je revoie tous les ans, la sterne pierregarin, la grue et le héron, le cormoran, le martin-pêcheur, l’aigrette garzette. Je me souviens d’être restée bouche bée le jour où j’ai vu mon premier héron bihoreau.  Je sais aussi où trouver les guêpiers, ces magnifiques oiseaux multicolores.

Mais le photographe a saisi aussi des hôtes plus familiers, les chevreuils traversant à la nage une boire, une famille de ragondins, l’agrion et le lapin, et même messire renard, celui-là qui pullule parait-il et que j’ai pourtant bien du mal à observer.

Les photos de Fabrice sont de toute beauté, une ode à la grâce fragile de la faune sauvage. C’est une invitation à ouvrir son coeur et à aimer la nature. A ne pas rater.

« Me voici reparti en Laponie. Sur les traces merveilleuses de Nils Holgersson. Les oies sauvages sont devant moi. Des oies cendrées, des exilées, avec leur derrière rembourré et leur poitrine bombée. Smire, le renard, ne doit pas être loin. je me fais tout petit, comme Nils, pour leur monter sur le dos. Mon affût n’est plus qu’un tapis de neige, qui s’envole dans un rêve. Un rêve de plumes douillettes qui me bercent dans les airs. Mais les oies ont l’humeur aussi vagabonde que les pensées. L’endroit ne leur plaisait sûrement pas. Elles repartent sur l’eau, comme elles étaient venues. Et je redescends sur terre. Là-bas, sur la rivière à plumes, un tout petit bonhomme, à califourchon sur un jars, me fait un signe de la main.

Photo de Fabrice Cahez, source : le club biotope

Photo de Fabrice Cahez, source : le club biotope