L’héroïne de ce roman est écrivaine. Au lendemain d’une rupture sentimentale qui fait mal, elle a peur de ne plus savoir aimer, de n’avoir rien de bon à écrire, de ne pas exister dans une société où elle n’a pas de place. L’a-t-elle perdue, cette place ? En a-t-elle seulement déjà occupée une ? Ce sont ces questions-là qu’elle se pose et d’autres, comme : Comment se débarrasser d’un amant encombrant ? La magie antillaise est-elle encore efficace ? Quand faut-il confesser à sa mère qu’elle ne sera jamais grand-mère ? Qui est Maya Angelou ? Elle se souvient des hommes qu’elle a aimés, de ses histoires d’amour qui l’ont souvent menée en Afrique. C’est là qu’elle est devenue romancière, qu’elle a commencé à penser, à regarder le ciel pour voir si Dieu y était. Je ne suis pas un homme qui pleure est un livre bouleversant. Il dit la quête d’une femme, le mensonge des origines, les rêves toujours déçus des mères, les hommes qui s’enfuient et ce qu’ils laissent, et l’écriture qui emporte tout.
Avis
Un livre qui parle d'amour mais aussi des hommes et des relations parfois difficiles, mais point de romance dans cet ouvrage il est plutôt question de mise au point voire plutôt de remettre les points sur les i. Impossible de savoir si ce roman est autobiographique ou non pourtant on remarque une ressemblance entre la narratrice et l'auteure, celle-ci nous parle des hommes qui sont passés dans sa vie notamment de Dave qui vient de la quitter, elle nous parle aussi de sa famille déracinée et de ses amis.
"Un mal pour un bien. C'est ce qu'en aurait conclu mon père en apprenant la nouvelle. Sans doute, mais à mon âge, on a fait la vie. Les hommes, on les connaît, on s'en est fait. Ils se valent à peu près tous. On n'en retrouve pas dix lorsqu'on en perd un, on retrouve le même." C'est sur cette phrase dure que débute le roman est qui introduit les pages qui vont suivre sur un mode sarcastique et humoristique, les hommes ne sont pas les princes de l'histoire mais plutôt le grain de poussière qui vient gripper une machine si bien huilée.
Mais c'est surtout sa place en tant que femme qu'elle recherche, de femme à part entière, et de femme de couleur, l'Afrique et ses racines occupent une place importante dans son identité et ses choix de femmes et d'écrivaine. La société littéraire n'est pas en reste dans ses revendications car trop souvent l'invité d'évènements communautaires elle finit par ne plus se sentir à sa place.
Je ne suis pas un homme qui pleure est le récit de la vie d'une femme, faîte d'une multitude de sentiments et de galères, de rencontres plus ou moins marquantes et de combat identitaire; et même si le ton est railleur on ressent la profonde blessure d'une femme qui finit par retrouver le chemin des siens et le contrôle de sa vie.