Evil Empire (T1) – Nous le peuple !

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Evil Empire, tome 1 »

Scénario de Max Bemis, dessin de Ransom Getty,

Public conseillé : Adultes / Grands adolescents,

Style : Polar/Thriller politique
Paru aux éditions « Glénat », le 3 février 2016, 128 pages, 14.95 euros,
Share

L’Histoire

Los Angeles, dans 25 ans. Une bande de jeunes voyous passent à tabac un handicapé. Un homme s’interpose, mais il est arrêté pour son geste par deux “policiers”.
Instant présent, Washington DC. Reese Greenwood est sur scène. Politiquement engagée, elle rappe sur scène sa hargne du système. Harassée, Reese retrouve sa loge à la fin du show. Sam Duggins, un des principaux candidats aux élections nationales vient la rejoindre. Ils ne se connaissent pas, mais Sam lui assure de partager ses avis… et la drague ouvertement.
Le même soir, La fille de Kenneth Laramy, son principal opposant assiste à la mort de sa mère, assassinée d’un coup de couteau dans le cou… Tout comme les paroles de la dernière chanson de Reese…

Ce que j’en pense

Si il y a une chose qu’on ne peut pas enlever “Evil Empire”, c’est la qualité de sa couverture. Avec un “Oncle Sam” version malin, terriblement graphique, Max Bemis et Ransom Getty annoncent le sujet !
Cette série, imaginée par le leader du groupe “chanteur du groupe Say Anything” s’attaque à l’institution américaine, rien que ça ! Comment le monde peut-il basculer dans une anarchie totale ? Puisque le chaos n’arrive pas à s’imposer quelque soit le degré d’abomination quand il vient d’un tiers (les terroristes par exemple), il imagine que l’effondrement du système ne peut venir que de l’intérieur.

Bémis nous raconte donc, par le menu, le parcours chaotique de Kenneth Laramy, futur président des Etats-Unis. Inspiré par la musique de la rappeuse “rebelle” Reese Greenwood, Kenneth pête les plombs et devient un tueur. Au lieu de culpabiliser, il incite ses compatriotes à en faire autant, en laissant éclater leur haine du système et la loi du talion… S’ensuit de véritables scènes de guerre civile…

Le pitch a le mérite d’être original, même si elle fait penser (en version négative) à la fameuse série “V for Vendetta” de David Lloyd et Alan Moore.

Le récit est un mélange original de thriller, de politique-ficton et d’anticipation. Ambitieux, Bémis joue la surprise avec des retournements de situation osés. Ces personnages (surtout Reese et Sam) sont assez fouillés et leur relation bien travaillée.
Malheureusement, le récit est un peu confus par moment et certains personnages secondaires semblent être placés là pour combler l’espace. De plus les nombreux flash-back/flash-forward complexifient (trop) l’histoire.

Au dessin,75% de l’album est réalisé par Ransom Getty. Ce dessinateur a de beaux moments mais quelques faiblesses aussi (dans les expressions faciales). La fin de l’album est repris par Andrea Mutti, avec un changement de style assez visible.

Pour résumer, j’ai du mal à me prononcer sur cette lecture. Brulôt politique ? Réflexion sociologique ? Peut-etre pas, mais de vrais qualités et une originalité que j’espère voir se développer dans les tomes suivants.