Ce n'est pas la première fois que je lis Adrian Tomine - Blonde platine et Loin d'être parfaits sont passés entre mes mains. Mais avec Les intrus, j'ai comme l'impression qu'il vient de passer à un niveau supérieur.Les intrus rassemblent six courts récits: des chroniques de la vie qui va, une intrusion dans la plus banale banalité du quotidien.Un paysagistese lance dans l'hortisculpture; le conformisme ambiant pèsera de plus en plus sur son envie de créer et affectera sa vie familiale.Une jeune étudiante subit sa ressemblance avec une pornstar sur internet.Une alcoolique rencontre un fan de baseball et se met en ménage avec lui; son sauveur se révèlera sous son vrai jour. Une Japonaise rentre en Californie avec son enfant, rejoindre le père du gamin; aucun visage ici, seulement une voix-off. Une ado bègue rêve de devenir une stand-up comique; le hic, c'est qu'elle n'a aucun talent; son père veut lui épargner de faire une folle d'elle, alors que sa mère la pousse à réaliser son rêve. Un homme désemparé pénètre chaque jour dans son ancien appartement, lorsque les locataires sont absents; il se souvient de la vie qu'il y menait.
Chez Adrian Tomine, le quotidien harasse et les vies se sclérosent. La peur de la solitude, la quête de sens, l'échec, l'incommunicabilité, la fragilité et la complexité des relations sont au centre de chaque histoire. Ici, les hommes et les femmes sont au bout du rouleau. Ils se démènent comme un diable dans l'eau bénite pour aller de l'avant.Les dialogues sonnent justes, tantôt cinglants, tantôt frôlants le désespoir. Les ellipses sont percutantes. Qu'il soit en couleur, en bichromie ou en noir et blanc, le dessin d'Adrian Tomine est épuré, sobre, minimaliste, d'une précision chirurgicale.Un roman graphique comme je les aime: des histoires fortes, un style unique, singulier. Je suis passée du rire jaune à la larme au coin de l'œil, en passant par le pincement au cœurLes intrus, Adrian Tomine, Cornélius, 120 pages, 2015.★★★★★
Chez Adrian Tomine, le quotidien harasse et les vies se sclérosent. La peur de la solitude, la quête de sens, l'échec, l'incommunicabilité, la fragilité et la complexité des relations sont au centre de chaque histoire. Ici, les hommes et les femmes sont au bout du rouleau. Ils se démènent comme un diable dans l'eau bénite pour aller de l'avant.Les dialogues sonnent justes, tantôt cinglants, tantôt frôlants le désespoir. Les ellipses sont percutantes. Qu'il soit en couleur, en bichromie ou en noir et blanc, le dessin d'Adrian Tomine est épuré, sobre, minimaliste, d'une précision chirurgicale.Un roman graphique comme je les aime: des histoires fortes, un style unique, singulier. Je suis passée du rire jaune à la larme au coin de l'œil, en passant par le pincement au cœurLes intrus, Adrian Tomine, Cornélius, 120 pages, 2015.★★★★★