Chronique « Les jours sucrés »

Scénario de Loïc Clément, dessin de Anne Montel,

Public conseillé : Adultes/grands adolescents,

Style : Récit intime et romantique
Paru aux éditions « Dargaud », le 19 février 2016, 148 pages, 19.99 euros,
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L’Histoire

Eglantine apprend brusquement que son papa est décédé. Cela fait des années qu’elle ne pensait plus à lui, depuis qu’il avait mis sa femme hors de la maison.
Partie avec sa mère à Paris, Eglantine y a refait sa vie. Entre un boulot qui ne la passionne guère et une vie amoureuse compliquée, elle part à Klervi, la ville de son enfance pour y signer quelque papiers.
Là, le notaire lui annonce qu’elle hérite de la boulangerie et de l’appartement annexe où elle vivait enfant. Sa vieille tante Marronde vit encore sur place, entourée d’une ribambelle de chats et de Gaël, son amoureux d’enfance.
Beaucoup de souvenirs remontent. Elle revoit ce papa qui buvait. Elle entend les cris de ses parents. Surtout, elle ressent encore terriblement la déchirure de cette séparation.
Des secrets sont restés cachés dans cette maison. A la suite de la découverte, dans le grenier, du journal de son père, elle se demande si finalement elle ne trouverait pas ici un nouveau départ dans sa vie…Pas facile de se projeter dans ce nouvel avenir, encore trop fragile, même si Marronde et Gaël font tout pour la retenir….

Ce que j’en pense

Anne Montel, je l’ai rencontré au mois de septembre 2010, lors du festival Bd-Fil qui se tient chaque année à Lausanne. Elle avait participé au concours des dessinateurs de demain dont le sujet était cette année là « Souvenirs d’enfance ». J’ai eu la chance, cette année 2010, de faire partie du jury, dont le président était Zep. Anne y a reçu le deuxième prix.

Déjà là elle m’avait émerveillé avec son dessin au pastel, très doux, d’une infinité de détails. Ce que j’aime avec sa manière de raconter, en dessin, les scénarios de Loïc Clément, c’est que nous ne nous pas devant une bande dessinée traditionnelle. Il n’y a pas de cases, les dessins virevoltent de part et d’autre des pages et des chapitres.

On pourrait penser que son dessin est enfantin, mais mis à part sa bande dessinée jeunesse « Le temps des mitaines » (elle a illustré plusieurs romans et albums pour enfants) ses deux autres albums sont bel est bien pour les amoureux d’histoires qui font rêver.

Ils aiment parler de couples, de souvenirs d’enfance enfouis au fond de soi, de la vie tout simplement. Les émotions sont là, les personnages sont attachants et même les chats qui parlent tout au long du récit nous font oublier que dans la vrai vie ils ne parlent pas… et c’est bien dommage..

Dans cette histoire, ils m’ont fait partager tout cela, plus les odeurs de la Bretagne et le goût de ses pâtisseries. D’ailleurs on y trouve quelque recettes que j’aurai bien goûté moi aussi. Qui sait, si un jour je pars à Klervi, j’irai dans la boulangerie « Brav eo » d’ Eglantine manger des tuiles aux amandes et boire un thé. J’y verrai alors, peut-être, Anne, la jolie rousse, qui me semble s’être invitée dans les dernières pages de la BD.