- Auteur : Aurélie Mendonça
- Serie :
- Genres : Fantastique
- Editeur : Rebelle
- Collection : Lune de sang
- Publication: 13/ 11/ 2015
- Edition: Broché
- Pages : 180
- Prix : 14€
- Rating:
Résumé :
Rien n'arrête les plans d'un Maître-Zombie, pas même le geste fou d'une poignée de Nécrocides. Et lorsque leurs filles se mettent à douter du camp qu'elles ont choisi, l'Apocalypse semble bien douce en comparaison de ce qu'elles préparent...
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier Astrid pour l'envoi de ce SP.
Ce roman s'inscrit comme une suite de " Zombitions "et l'auteur le dit, ce dernier était censé être un one-shot. Un one-shot plutôt frustrant, je dirais même ! J'aime bien avoir une partie du boulot à faire et réfléchir sur ce qui l'adviendra en suite, mais pas quand j'ai l'impression d'avoir raté carrément un chapitre ou deux. C'était un peu le cas avec " Zombitions " même si mon impression générale restait fort positive.
Sur ce roman je suis assez ambivalente. Très honnêtement l'univers continue à être riche, la plume est fluide on change de narrateur et de temps de narration passage au présent. Ça m'a un peu déstabilisée au départ mais j'ai interprété ça comme une envie de bien se démarquer du un et cela m'a semblé plus logique.
L'histoire va assez vite sur la fin (j'hésite même a en parler histoire de ne pas spoiler), avec un roman court on peut s'y attendre mais je pense que le début aurait mérité d'avoir plus de peps pour rester plus à niveau. Là j'ai eu l'impression de rythme de croisière suivi d'accélérations, puis re ralentissement...
Alors pourquoi ma note reste bonne ? Un univers riche. Qu'on se le dise, l'auteur envoie du steak quand même de ce côté-là (sans mauvais jeux de mots rapport au régime alimentaire des zombies tout ça tout ça !). Il y a des éléments originaux qui n'appartiennent qu'à ce monde et il faut le saluer. Il y a une logique, une réflexion de fond. Certains éléments sont expliqués même si cela tarde je n'ai pas eu l'impression d'une grosse ellipse pour se faciliter la vie. Par contre, j'aurais aimé qu'elle prenne un peu son temps sur certains passages : expliquer toute une série de révélations en trois pages ça va vite et ça déborde un peu le lecteur. Il y a sûrement une manière de diluer plus tout ça ou de le répartir dans le roman de manière plus progressive. Ceci dit on suit quand même, toute cette réflexion et imagination m'a bien plu j'ai trouvé ça chouette qu'elle fouille et détaille autant son univers.
Je ne sais pas à quoi c'est dû mais on reste tout de même assez loin de son héroïne (là encore j'y ai vu une explication suite à l'un des billets, une héroïne qui n'aime pas trop parler donc déporté la narration sur quelqu'un d'autre, why not), mais j'ai eu ce ressenti pour tout. On est un peu loin de Marco, de Liam... et c'est dommage. Cette distance m'a tenu un peu à distance du cœur des émotions et du roman, alors que je m'étais sentie beaucoup plus immergée dans " Zombitions ".
En bref, une histoire assez cohérente et complexe, peut-être un peu trop pour condenser ça en 200 pages. Je pense que prendre le temps de nous immerger dans cette époque, peut-être changer de narrateur ou trouver une méthode ou une autre pour entretenir plus son suspense que de " balancer " certains aspects (je pense à Marco lui-même et toutes les révélations qui vont se succéder sur ce perso et son lien avec les autres personnages ), cela aurait vraiment fait gagner en force au roman. J'ai une sensation de " bien, bien bien !... mais... ". Après cela reste réellement un roman sympa je ne regrette pas ma lecture, je suis vraiment curieuse de lire l'autre saga de l'auteur et je suis ravie que Rebelle m'est permis de découvrir les " Zombi... " qui valent le détour. Amateur de zombies, de bit-lit, on tente !
Dernier point à signaler, il y a des illustrations tout au long du roman en noir et blanc de certaines scènes. J'ai trouvé ça sympathique même si j'avoue ne pas être fan du style de la dessinatrice, un peu trop manga et enfantin, cela créé un décalage avec ce que je m'imaginais. Certaines planches sont vraiment sympa ceci dit. Pour le coup, je crois que ça dépendra vraiment du ressenti de chacun sur ses dessins, l'auteur semble être en totale harmonie avec ces représentations il en ira sûrement de même pour d'autres lecteurs. Je trouve tout de même le concept intéressant, voire original, on ne voit plus ça souvent à l'heure actuelle.
En bref, (à nouveau ! je l'aurais sorti deux fois !) je découvre un peu plus la collection " lune de sang " de Rebelle et j'ai hâte de voir les autres romans après cette première approche gagnante 😀
Extrait :
Les doigts de Marie claquent nerveusement sur son vieil ordinateur. Grâce à Marco et à ses dons indéniables en informatique et mécanique, l'appareil est toujours fonctionnel après toutes ces années. C'est sa façon à lui de ne pas céder à la tristesse, mais surtout d'aider Marie à garder un lien avec Evangeline. Tout a disparu. Son appartement dans le Vieux Lyon qu'elle aimait tant a été rasé par une horde. Ulysse, son abominable chat, a disparu peu de temps après elle. D'Evangeline Rose ne restent que son ordinateur et les fichiers qu'il contient. Des ébauches de romans, des petites histoires, des séries télé qu'elle adorait, et son journal de Nécrocide. Petite, Marie passait des heures à caresser l'écran, lisant et relisant les entrées de ce journal. Si tout le monde autour d'elle connaissait Evy et n'hésitait pas à lui en parler, savoir que les mots sur l'écran venaient directement d'elle changeait tout pour Marie, donnant une véritable existence à cette mère qu'elle n'avait pas eu la chance de connaître.
La Magie a ses propres lois. J'ignore pourquoi Elle a accepté de me faire revenir sous forme d'Esprit-loup, mais pas Evy. Même sans forme humaine, elle aurait pu voir sa fille grandir et l'aider à devenir une jeune femme différente de ce qu'elle est aujourd'hui. J'aurais sans doute dû mieux préparer ma petite-fille. Elle était d'une force incroyable, et si elle avait su comment faire, je suis certaine qu'elle aurait trouvé le moyen de s'incarner de la même façon que moi. Elle le méritait, sans doute plus que moi qui avait déjà tant vécu.