TICS et TOCS des grands génies - Mason Currey

Traduit le l'anglais par Aline Weill

TICS et TOCS des grands génies - Mason Currey

Je ne sais pas vous mais moi, chaque fois que j'ai la chance de rencontrer un auteur, je n'aime rien tant que savoir s'il a des rituels dans son travail, un endroit ou un moment de prédilection dans la journée pour travailler.

C'est justement toutes ces habitudes, ces manies, ces rituels, que nous fait découvrir Mason Currey dans Tics et tocs des grands génies récemment publié aux éditions Autrement.

Il ne se limite pas aux écrivains même s'ils y sont largement représentés. Il est aussi question de compositeurs, de musiciens, de cinéastes, de peintres, de sculpteurs, de physiciens, d'architectes ou de philosophes. Le classement est par ordre alphabétique, on peut donc y piocher au gré de ses envies. De Woody Allen à W.B. Yeats, c'est une mine d'informations étonnantes et de détails amusants.

Ingmar Bergman qui aimait regarder Dallas, point commun avec Truffaut. Le compositeur Benjamin Britten qui prenait deux bains par jour,"un froid le matin et un chaud le soir". Benjamin Franklinlui, prenait "un bain d'air quotidien". Il est aussi question, au hasard, d' Agatha Christie, Stephen King, Freud, Hugo, Kant, Simenon, Van Gogh, Andy Warhol et bien d'autres...

Une des anecdotes que je préfère concerne James Joyce : "Une fois, alors qu'après deux jours de travail, il n'avait trouvé que deux phrases, quelqu'un lui demanda s'il avait cherché les mots justes. "Non, répondit-il. Les mots, je les ai déjà. Ce que je cherche, c'est leur ordre parfait dans mes phrases.""

Mon seul bémol concerne le titre qui, à mon avis, peut rebuter. Et la réaction de plusieurs personnes me voyant avec ce livre à la main a conforté cette impression. Les mots tics et tocs, peut-être trop connotés, semblent un peu effrayer. Personnellement, je trouve le titre original, Daily Rituals, bien meilleur.

Quoiqu'il en soit, une lecture vraiment passionnante que je vous recommande.

TICS et TOCS des grands génies - Mason Currey

"Un jour, un jeune collègue lui demanda pourquoi il ne tenait pas son journal intime. "Il est déjà assez dur de vivre, répondit-il. Pourquoi noter toutes les souffrances ? Cela reviendrait à faire l'inventaire d'une chambre de torture.""

"C'était un boulot foutrement dur, mec. J'ai l'impression d'avoir passé vingt mille ans dans des trains et dans des avions, et de m'être éclaté les joues [...]. Je n'ai jamais cherché à rien prouver, je voulais juste que mes shows soient bons. Ma vie, c'était ma musique. elle a toujours passé d'abord, mais la musique ne vaut rien si on ne peut pas la jouer en public."