Le livre du lundi: Dans le livre des rêves

dans le livre des reves

de Mikkel Birkegaard

Quand son père meurt dans des circonstances inexpliquées, la vie d’Arthur, 10 ans, devient un cauchemar. Obligés de quitter l’enceinte de Copenhague, sa famille et lui s’installent dans les faubourgs malfamés en dehors de la ville. Là, il voit mourir son frère de maladie, partir sa sœur pour un mauvais mariage et décrépir sa mère astreinte aux petits travaux mal payés. Lui, devient un délinquant. Sa rancœur et sa faim le poussent sur les mauvais chemins avec les mauvaise personnes. Jusqu’au jour où, à 17 ans, il rencontre Mortimer Welles, un ami de son père qui le prend sous son aile. Un homme mystérieux et mutique qui tient un commerce de restauration de livres. Avec lui, Arthur va apprendre un métier mais va aussi découvrir pourquoi son père ne lui a légué qu’un livre écrit tout en latin, pourquoi les gens disparaissent à Copenhague et apprendre l’existence de la mystérieuse bibliothèque secrète que le Ministère du Livre cherche depuis des années.

Je lis rarement de thrillers mais celui-ci étant sur les livres, la censure et une bibliothèque secrète, je ne pouvais pas passer à côté.

Arthur aurait pu se retrouver dans Les Misérables et il y a quelque chose d’antisocial-antipathique chez Mortimer Welles qui rappelle Sherlock Holmes, ce qui fonctionne assez bien. On suit volontiers ces personnages à travers leur enquête bien que les mauvaises décisions (qu’on voit arriver à un kilomètre) d’Arthur et le fait que Welles comprenne tout toujours très (trop) vite grâce à son sens de la déduction ne laisse pas de place au lecteur dans cette aventure. On se retrouve en spectateur passif sans pouvoir élaborer d’hypothèses, sans pouvoir échafauder de potentielles fins.

Cela aurait pu laisser la place à l’auteur de nous tendre des pièges scénaristiques ou d’instaurer un suspens de fou mais pour autant on n’est pas surpris par les événements, les révélations ne nous font pas tomber de notre chaise. Peut-être que c’est volontaire après tout : l’écriture descriptive de Birkegaard pose une atmosphère particulière et un rythme assez lent. On s’empreigne de l’époque, de la ville, des couleurs et du froid ; du climat de suspicion que provoque un gouvernement censeur.

J’ai aimé ma lecture. Ça m’a plu de ma balader dans le Copenhague du début du 19ème siècle, de revenir auprès d’Arthur lorsque je reprenais ma lecture et de découvrir les mystères qui entourent la bibliothèque. Mais il manque un petit truc ; un peu de peps pour en faire une véritable odyssée ou une touche de poésie pour le rendre aussi intriguant que L’Ombre du vent de Zafon, qui aborde sensiblement les mêmes sujets.

Emprunté à la bibli de mon quartier, ce livre compte pour le Challenge Emprunts 2016 et il comporte des éléments qui, je pense, peuvent me permettre de le compter aussi pour le Challenge Littérature de L’Imaginaire.

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Marion