L’Homme qui ne disait jamais non (Récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « L’Homme qui ne disait jamais non »

Scénario de Didier Tronchet, dessin de Olivier Balez,

Public conseillé : Tout public,

Style : Comédie policière
Paru aux éditions « Futuropolis », le 11 février 2016, 144 pages couleurs, 21 euros,
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L’Histoire

Violette est hôtesse de l’air. A bord d’un avion qui atterrit sur Lyon, elle exerce ses talents de “physionomiste” sur les voyageurs de passage.
Elle remarque un homme qui semble perdu. Le passager se réveille, totalement amnésique, en ayant oublié son nom, son métier et son lieu de résidence… Un vrai cas d’école pour Violette, qui rêve de passer son diplôme de psychologie appliqué, afin de devenir “Profiler”.
Avec un peu de curiosité et beaucoup d’aplomb, Violette prend en charge l’inconnu, direction l’adresse indiquée sur sa carte d’identité…

Ce que j’en pense

“L’homme qui ne disait jamais non” et une comédie policière enjouée et “pimpante” du duo Didier Tronchet / Olivier Balez. Pourtant, à première vue, ce genre là n’est pas très BD-compatible. Il faut du rythme, des dialogues ping-pong, du jeu d’acteurs et des mimiques. Tout ce qui n’est pas facilement traduisible en cases, bulles et en dessin…

Et pourtant, cet album est une sacrée réussite ! Je l’ai lu avec le même plaisir que je prends en regardant un vieux film d’Hitchcok, maître du genre…

Sur le papier, le pitch est assez classique. Un homme arrive à Lyon, totalement amnésique. Il est pris en charge par une “gentille” fille, qui se prend pour un profiler/enquêteur de première. De découvertes en rebondissement, le duo reconstruit la vie (compliquée) et la personnalité d’Etienne (c’est son petit nom). Au passage, ils tombent amoureux.
Rien de très surprenant là dedans. Didier Tronchet et Olivier Balez jouent avec les clichés (comme ils le disent), mais ils le font avec un plaisir et une connivence communicatives.

Les personnages sont attachants, les situations saugrenues, les dialogues percutants, le rythme effréné. Tout ce qu’on aime dans la comédie de genre est réuni dans cet album savoureux et drôle. Car “L’homme qui ne disait jamais non” est vraiment drôle. C’est suffisamment rare en BD pour être mentionné.

Je dois avouer que je connaissais peu Didier Tronchet et surtout pour ses séries “grand public” comme “Jean-Claude Tergal” et “Raymond Calbhut”. Cependant, je l’apprécie surtout pour ses albums doux-amers ou mélancoliques (“Là-bas” par exemple). J’ai découvert avec cette parution un auteur subtil, au potentiel comique exceptionnel.

Au dessin, c’est Olivier Balez qui s’y colle. Ce jeune dessinateur s’est fait remarqué sur les reportages de la revue dessinée et de XXI, puis il a dessiné “Robert Moses” et “J’aurais ta peau, Dominique A” .
Cet album est sa première participation au catalogue Futuro. Son dessin, très “ligne claire”, est tout en rondeur et en dynamisme. Son trait est expressif et d’une précision plus ou moins grande suivant les besoins. Portraits, mimiques, mais aussi décors brossés rapidement, Olivier dessine ce long one-shot de140 pages avec une dextérité et une maîtrise impressionnante.
Les couleurs qu’il pose lui-même sont traités en aplats. Ocres, bleus et jaunes, font penser aux vieux films du genre. La composition est toujours “à hauteur d’oeil”. Pas de perspectives forcées, mais une grande sobriété.

Pour résumer, vous voulez passer un agréable moment de lecture BD, sans se prendre la tête ? Didier Tronchet et Olivier Ballez vous embarquent dans le sillage des comédies policières façon Hitchcock, avec une énergie communicative.



Cet article fait parti de « La BD de la semaine », rassemblé ici (Un Amour de BD), cette semaine. N’hésitez pas à regarder la sélection.

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