Chronique « Snegurochka »

Scénario et dessin de Hiroaki Samura,

Public conseillé : Adultes / Grands adolescents,

Style : Manga / Thriller politique
Paru aux éditions « Casterman », collection Sakka, le 17 février 2016, 250 pages noir et blanc, 12.95 euros,
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L’Histoire

URSS, 1933. Une jeune fille dans un fauteuil Roulant, Belka, et son domestique Shchenok, se promènent au bord du lac de Carélie. Ils font un pari avec un peintre amateur. Est-ce que les trois hommes installés pour pécher sur la jetée partiront ensemble ou séparément ?
L’enjeu du paris : s’installer dans une datcha qui appartenait à une famille d’aristocrates. Mais le pari est pipé. Le “peintre” est Victor Mikhalolov, agent de l’OGPU. Il est là pour vérifier que le « pécheur » allait être exécuté…
Quand Victor devient intendant de la Datcha, il engage les deux jeunes gens comme serviteurs, pour mieux les surveiller.
Mais la jeune fille handicapée reste hautaine. Elle refuse de la moindre tache, et se retrouve rapidement dans son lit, pour “payer” son dû…

Ce que j’en pense

Je ne suis pas un grand lecteur de Manga, si ce n’est quelques titres exceptionnels (comme ceux de Taniguchi, édité en français par Casterman). Néanmoins, ce One-Shot m’a interpellé pour son originalité. L’auteur Hiroaki Samura, remarqué pour son précédent album “L’Habitant de l’infini” revient avec une fiction historique, dans la Russie de l’après-révolution. Le pays verse dans le totalitarisme, sous la férule de Staline et n’en finit pas de poursuivre les fantômes de son passé…

Jouant avec un thème souvent abordé (les Romanov sont-ils tous morts ?), Hiroaki Samura construit un drame intense et très documenté. Il a le bon goût d’éviter Anastasia comme personnage principal, mais un autre personnage de la dynastie Romanov. Je ne vous en dirais pas plus pour éviter de vous spoiler…

L’intérêt de cet album n’est pas dans “l’intrigue” (qui sont donc ces deux jeunes gens ?) mais plutôt sur les relations ambiguës que partagent le duo et Victor, sans oublier de nombreux seconds rôles. C’est aussi l’occasion pour Hiroaki Samura d’évoquer cette période charnière et particulièrement violente de l’après révolution. On sent parfaitement que l’auteur s’est passionné pour la période, et tente d’en faire ressortir le goût amer..

Par contre, je dois dire que je n’ai pas été impressionné par le graphisme ou la narration. Des fois un peu sèches, les scènes ne “coulent” pas facilement, et le graphisme, quoique tout a fait correct, ne m’a pas impressionné outre mesure.

Pour résumer, si vous voulez tenter un Manga qui sort des codes habituels, et tente la satire sociale, noire, très noire, pour quoi ne pas tenter “Snegurochka” ?