Après la découverte de quelques-unes de ses nouvelles, je poursuis mon exploration de l'oeuvre de l'écrivain iranien Hedayat, avec un court roman au titre anxiogène : Enterré vivant.
Que les iraniens sont gais.
Le synopsis
Le narrateur, accablé par l'absurdité de l'existence, décide d'en finir avec la vie.
Mais se suicider est moins simple qu'il n'y paraît, et ses tentatives se soldent par des échecs successifs, comme si son destin était de souffrir continuellement sans pouvoir mettre un terme à son quotidien terne.
Mon avis
Dans la série des livres qui rendent heureux, je ne demande pas le livre d'Hedayat!
Attention, déprime en perspective : les chroniques d'un dépressif qui cherche à mourir par tous les moyens, avec un peu de recul, cela peu sembler cocasse, mais cela reste néanmoins une lecture un peu lugubre.
L'écriture de l'auteur a quelque chose d'envoûtant, prend le lecteur au piège comme dans la toile d'une araignée, et l'on se retrouve associé au sort du narrateur, en se demandant ce qu'il va advenir de son projet et comment il peut parvenir à le mener à bien (car cela semble être de toute évidence son souhait le plus cher).
Cette courte lecture confirme donc pour moi le talent de conteur d'Hedayat, et, de manière paradoxale, me donne envie de continuer l'exploration de son oeuvre, alors même que j'ai refermé ce petit volume avec des idées un peu noires, et une vision défaitiste de la vie (je vous rassure, deux jours après j'ai mangé un MacDo et ça m'a fait retrouver mon optimisme naturel).
Intriguant, donc, cet univers que je commence à appréhender à travers cet écrit et les nouvelles lues il y a quelques semaines : Hedayat a une empreinte forte, assez captivante, qui me fait entrevoir pourquoi il est ainsi cité comme un grand écrivain iranien.
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Non, personne ne prend la décision de se suicider : le suicide est en certains hommes, il est dans leur nature. Oui, le sort de chacun se lit sur son front ; et le suicide naît avec certaines gens. J'ai toujours pris la vie à la légère ; le monde, les gens, tout me paraît un jeu, une bagatelle, quelque chose d'absurde et dépourvu de sens. Je voulais dormir et ne plus me réveiller, ne plus rêver. Mais puisqu'aux yeux des hommes le suicide demande un effort étrange et bizarre, je veux tomber gravement malade d'abord, puis m'affaiblir et lorsque tout le monde se sera habitué à mon état, prendre de l'opium et mourir enfin. Ainsi on dira : il tomba malade et mourut."
"Que faire? Le sort est plus fort que moi.
Ah! Si l'homme pouvait renaître et recommencer sa vie avec l'expérience qu'il a de l'existence! Mais quelle existence? Est-elle entre mes mains? A quoi bon? Certains pouvoirs aveugles et effrayants nous dominent ; il y a des hommes dont une étoile néfaste dirige le destin, ils se brisent sous son poids et veulent être brisés..."
Note finale3/5(inquiétant)
Que les iraniens sont gais.
Le synopsis
Le narrateur, accablé par l'absurdité de l'existence, décide d'en finir avec la vie.
Mais se suicider est moins simple qu'il n'y paraît, et ses tentatives se soldent par des échecs successifs, comme si son destin était de souffrir continuellement sans pouvoir mettre un terme à son quotidien terne.
Mon avis
Dans la série des livres qui rendent heureux, je ne demande pas le livre d'Hedayat!
Attention, déprime en perspective : les chroniques d'un dépressif qui cherche à mourir par tous les moyens, avec un peu de recul, cela peu sembler cocasse, mais cela reste néanmoins une lecture un peu lugubre.
L'écriture de l'auteur a quelque chose d'envoûtant, prend le lecteur au piège comme dans la toile d'une araignée, et l'on se retrouve associé au sort du narrateur, en se demandant ce qu'il va advenir de son projet et comment il peut parvenir à le mener à bien (car cela semble être de toute évidence son souhait le plus cher).
Cette courte lecture confirme donc pour moi le talent de conteur d'Hedayat, et, de manière paradoxale, me donne envie de continuer l'exploration de son oeuvre, alors même que j'ai refermé ce petit volume avec des idées un peu noires, et une vision défaitiste de la vie (je vous rassure, deux jours après j'ai mangé un MacDo et ça m'a fait retrouver mon optimisme naturel).
Intriguant, donc, cet univers que je commence à appréhender à travers cet écrit et les nouvelles lues il y a quelques semaines : Hedayat a une empreinte forte, assez captivante, qui me fait entrevoir pourquoi il est ainsi cité comme un grand écrivain iranien.
Pour vous si...
- Vous vous accommodez fort bien du fait que le titre du roman ne soit qu'une métaphore
- Vous en avez marre de plaindre les gens qui ont peur de la mort. Et ceux qui la souhaitent, qui l'espèrent, tout cela en vain, hein, on en parle??
Morceaux choisis
"Non, personne ne prend la décision de se suicider : le suicide est en certains hommes, il est dans leur nature. Oui, le sort de chacun se lit sur son front ; et le suicide naît avec certaines gens. J'ai toujours pris la vie à la légère ; le monde, les gens, tout me paraît un jeu, une bagatelle, quelque chose d'absurde et dépourvu de sens. Je voulais dormir et ne plus me réveiller, ne plus rêver. Mais puisqu'aux yeux des hommes le suicide demande un effort étrange et bizarre, je veux tomber gravement malade d'abord, puis m'affaiblir et lorsque tout le monde se sera habitué à mon état, prendre de l'opium et mourir enfin. Ainsi on dira : il tomba malade et mourut."
"Que faire? Le sort est plus fort que moi.
Ah! Si l'homme pouvait renaître et recommencer sa vie avec l'expérience qu'il a de l'existence! Mais quelle existence? Est-elle entre mes mains? A quoi bon? Certains pouvoirs aveugles et effrayants nous dominent ; il y a des hommes dont une étoile néfaste dirige le destin, ils se brisent sous son poids et veulent être brisés..."
Note finale3/5(inquiétant)