J'espère que les défenseurs de la "grande" littérature ne me tiendront pas rigueur du mélange Zola / littérature de l'imaginaire / jeunesse. Ahem. Non, en fait, je m'en fiche ;)
Au Bonheur des Damesd'Emile ZolaHatier - 1ere Parution 18839782218925306Yeah ! Voilà la chronique du premier livre lu dans le cadre du
Challenge des 100 livres. On peut aisément me reprocher de ne pas avoir pris de risques avec cette première lecture :
Zola est mon auteur classique favori et je traînais cette vieille édition scolaire depuis des années sans l'avoir lu, pas facile de se motiver à lire ce genre de choses lorsqu'on est ravi d'avoir enfin quitté la fac !
Denise, suite au décès de son père, vient tout juste de débarquer à
Paris avec ses deux frères. En cherchant le magasin de tissu de son oncle, elle tombe en arrêt devant un bâtiment immense aux longues vitrines gorgées de mille variétés de tissu, vêtements et articles de toutes sortes,
Le Bonheur des Dames. Le coup de foudre pour ce nouveau type de magasin, cette
"machine à vendre", est immédiat et contre l'avis de sa famille, désemparée devant ce monstre qui vole leur clientèle,
Denise s'y fait embaucher. Commence alors une nouvelle vie, pleine de découvertes, dans la demeure de tous les excès, sous le regard de l'ambitieux
Octave Mouret.
4/5
Qui veut bosser Au Bonheur
des Dames ?
Euh, non...
Ce qui est drôle (ou pas) à la lecture de ce roman, c'est que l'on retrouve le fonctionnement des grands magasins tel qu'il est encore aujourd'hui. Alors certes, les employés sont mieux traités (merci le
Code du Travail) mais nous assistons vraiment à la naissance du
capitalisme et de la
grande distribution dans toute sa splendeur (toujours ou pas). Tout y est foisonnant, à l'image de ce grand magasin qui
vole clairement la vedette aux personnages principaux, les descriptions sont vraiment nombreuses mais ne dérangent pas la lecture contrairement à ce qu'on pourrait croire, les personnages sont creusés, attachants, détestables ou pitoyables selon leur rôle dans le récit et je me suis vraiment mise à la place (malgré les quelques années qui nous séparent...) de
Denise, qui débarque de sa cambrousse pour entrer au service de ceux qui ne reculent devant rien pour
VENDRE.
Challenge 100 Livres
1/35
Et franchement, ça m'a parfois vraiment rebuté et dégoûté, un petit peu comme lorsque je regarde
Capital sur M6, avec cette sensation qu'on nous prend tous, les clients comme les travailleurs, pour des pigeons, et on est pris dans le récit, écrasé par ce
Au Bonheur Des Dames, comme tous les petits commerces qui peinent à survivre tout autour. C'est encore une fois le pouvoir de
Zola, réussir à montrer
TOUTE la réalité d'un monde, les qualités et les défauts de tous. Mais contrairement à d'autres romans que j'ai lu de lui (
L'Assommoir sera toujours le meilleur pour moi) où l'on assiste clairement à la dégringolade des personnages et de leur univers,
Zola arrive ici à nous illustrer à la fois la déchéance d'un monde et l'émergence, tout en puissance et en beauté, d'un autre. Et franchement, ça, c'est fort. Petite surprise aussi à la fin (peut-on encore parler de spoiler pour un livre qui a 133 ans ?)(et oui, j'ai pris ma calculette pour sortir ce chiffre...) tout de même, je ne m'attendais pas du tout à ce que l'histoire se termine ainsi et j'en suis venue à vérifier si je lisais bien un Zola ! Ce n'est donc
pas un coup de cœur mais
une belle lecture, enrichissante et surprenante, que je suis contente d'avoir faite,
les classiques et moi, on faisait un break depuis la fin de mon Master et il se peut qu'on se soit
réconciliés sur l'oreiller !
Hantéede Christina LaurenHugo Roman - janvier 20169782755622997
Christina Lauren ne fait pas partie de ma came habituelle. Rappelez-vous, ce sont elles (
Christina et
Lauren sont deux auteures différentes :
Christina Hobbs et
Lauren Billings) qui ont écrit la série
érotico-romantico-pornotico commencée par
Beautiful Bastard où un garçon et une fille n'ont pas l'air de pouvoir garder leur culotte/slip sur leur fessier plus de deux minutes. C'est donc tout à fait perplexe que j'ai lu le synopsis de ce
Hantée sur différents blogs :
Exilée dans un pensionnant pendant quelques années,
Delilah retourne enfin chez elle. Elle retombe sur son béguin d'enfance/de préadolescence,
Gavin mais rien n'a changé que ce soit ses sentiments ou le garçon en question. Plus délurée qu'avant, la demoiselle tente plusieurs approches, plus ou moins subtiles (
indice : moins subtile) et le jeune homme tombe sous son charme. Mais comme nous ne sommes pas dans une bête romance adolescence, il y a un souci plus zarbi que des parents méfiants : une
Maison autonome farouche qui protège Gavin comme la prunelle de ses yeux (des yeux qu'elle n'a pas, on est d'accord)(mais elle a des fenêtres, ça compte ?)
4/5
Si Maison fait la
vaisselle et les poussières,
je vote pour !
Vous l'aurez compris, nous sommes dans
une sorte d'histoire de fantôme mais de personnes décédées, ici nous n'avons point (dit Maître Yoda). Il s'agit plutôt d'une
Maison (avec une majuscule parce que c'est son nom) qui a des sentiments, qui respire, grogne lorsqu'elle est mécontente, se réchauffe sous les compliments et roucoule de bonheur (et fait accessoirement la cuisine)(pratique !). Mais un parent, ça sait se tenir, ça sait se taire quand le ou la petit(e) copain(ine) de son enfant de 16 ans ne lui plaît pas, une
Maison, bof (la plomberie de la vôtre ne vous lâche-t-elle toujours pas au plus mauvais moment ?), je vous laisse imaginer la problématique ici.
Toujours est-il que
Delilah doit gérer ce petit problème tout à fait naturel pour entretenir son histoire d'amour.
Hantée n'est pas le livre de l'année, on est d'accord mais j'ai vraiment passé un bon moment : on s'amuse, on frissonne (un peu, on est loin du
Stephen King tout de même), on s’inquiète pour les personnages et franchement, on se marre aussi parce que si pendant quelques heures les bruits de mon appart m'ont fait flipper (je sursaute facilement...), j'ai aussi bien ri devant cette fille de 16 ans qui ne s’inquiète pas plus que ça de la
Maison vivante de son copain du même âge.
OK. L'idée de départ était bonne mais elle a manqué d'
approfondissement, l'histoire de
Maison aurait pu être plus complète, plus creusée et c'est vraiment
dommage. Néanmoins, je peux presque vous promettre un bon moment de détente avec cette romance ado légère mais originale !
In The Endde Demitria LunettaLumen - avril 20159782371020399
Je vous ai parlé du premier tome de ce dytique lors de mon dernier
"Trois Livres", il est temps maintenant d’enchaîner enfin avec le deuxième (je vous entends vous plaindre d'ici mais j'aime ménager mes effets).
Méfiance pour ceux qui n'ont pas le premier tome : spoiler alert !!
Nous retrouvons notre héroïne,
Amy, tout juste sauvée de
New Hope et des manigances du psy en chef. Son nouveau but est de rejoindre
Fort Black, autre colonie de rescapés, pour rencontrer l'homme qui pourrait avoir les réponses et la solution à tous les problèmes. Mais elle va découvrir en Fort Black,
prison reconvertie en foyer de haute sécurité (coucou
Walking Dead) un vivier de malfrats et tout un tas de nouvelles manigances...
4/5
Un tome légèrement en
dessous mais le diptyque
vaut vraiment le coup !
Comme c'est souvent le cas avec les deuxièmes tomes, la surprise de la découverte du premier n'était plus là. Toutefois, nous sommes ici dans
une très bonne suite qui, si elle n'est pas à la hauteur, apporte quelques nouveautés et pas mal de bonnes idées. Le monde décrit par
Demitria Lunetta est toujours aussi violent, sombre et mortel, les problèmes d'
Amy s'accumulent et on note l'apparition étonnante de
la thématique du viol et du tueur en série, étonnante car peu souvent traitée de cette façon-là dans de la littérature dite de "jeunesse", certaines scènes sont franchement flippantes et certains personnages marquants flirtent avec
la monstruosité. D'autres m'ont vraiment touché par leur combativité et leur caractère, comme
Brenna, véritable petite guerrière ne se démontant jamais devant l'adversité. Ils ne sont par contre pas assez développés et j'aurai vraiment aimé en apprendre plus sur la jeune fille et sur d'autres, c'est dommage. De plus, ceux qui nous ont touchés dans le premier tome semblent avoir été laissés de côté, comme
Baby qui devient entièrement passive, endossant le rôle de
la princesse en détresse à sauver, ça en devient troublant... Toutefois, très loin d'être mauvais, ce second tome tient ses promesses côté révélation, rythme et action !
La narration est haletante, les pages se tournent toutes seules et l'aspect psychologique de tout ce petit monde est beaucoup plus approfondi que dans le premier tome. C'est
une très bonne conclusion à un univers original dans ce type de littérature, angoissant, brutal et, finalement, assez réaliste !