Le visage de Satan

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Florent Marotta

publié en 2015

384 pages

thriller

L’extrait 

« Je ne vous parle pas d’un sentiment de mal, ni même de la petite envie de faire du mal pour se venger et qui s’évapore aussitôt les représailles accomplies. Je vous parle d’incarner le mal, le mal comme un concept supérieur qui englobe tout, qui domine tout. L’humanité tente de cacher sa nature belliqueuse derrière des lois et des règles. La seule et l’unique devrait être « fais ce que tu veux ».

La note 

♥♥♥♥

La critique

Je remercie les éditions Taurnada pour m’avoir gentiment offert ce roman après mon premier partenariat avec elles ! 

Je l’avoue tout de suite, je ne connaissais absolument pas ce roman avant que Taurnada Editions ne me propose de le découvrir…et j’aurais aimé le lire plus tôt ! Pour faire un court résumé, Gino, détective privé, offre ses services à une jeune femme ayant perdu son mari d’une crise cardiaque. Seulement, cette dernière pense qu’il a été assassiné, et demande donc à Gino de trouver des preuves. Les premières pages du roman plongent directement le lecteur dans cette ambiance étrange présente tout le long du roman. Et promis, quand vous prenez votre petit déjeuner et qu’on vous parle de boyaux de façon aussi sanguinolente, vous ne mangez plus rien ! Et après, impossible de lâcher le roman. Intéressons-nous tout d’abord aux personnage de Gino. Ancien alcoolique, il m’a légèrement rebutée pendant les premières pages. J’ai toujours eu du mal à m’identifier aux protagonistes adultes (ici, près de quarante ans), et il n’échappe pas à la règle. Pourtant, au fil de son enquête, je l’ai trouvé de plus en plus abordable, de plus en plus humain finalement : il se met à ressentir des émotions qu’il ne connaissait plus, se comporte de façon différente…et devient beaucoup plus intéressant. Son passé est très bien expliqué, et le lecteur comprend très vite la raison de sa colère constante et de son désir de vengeance omniprésent, qui lui donne un côté « attiré par le mal ». D’autres personnages comme Morgane ou Arthy seront présents, et même s’ils permettent à Gino d’évoluer dans son enquête, je ne les ai pas trouvés particulièrement nécessaires, ils faisaient plus de figuration qu’autre chose. Mais ce détail ne m’a pas dérangée. Le roman est centré sur les notions de bien/mal, mais aussi sur la religion, et le fanatisme à travers le satanisme. J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’auteur aborde ce dernier thème, et j’ai appris énormément de choses sur le satanisme au fil du roman, qui a réussi à rendre le sujet vraiment intéressant, dissimulant ici et là des détails sur certains rituels, ou des précisions sur la façon dont ils se déroulaient.

L’histoire est bien construite, et est riche en rebondissements. J’ai fini par soupçonner certaines personnes au bout de quelques chapitres, et même si la plupart de mes intuitions se sont révélées justes, d’autres étaient complètement à côté de la plaque, je pense donc que l’auteur surprendra tous les lecteurs possibles avec son roman ! Seul bémol, j’ai parfois eu l’impression que le roman tournait en rond, que l’intrigue s’essoufflait, mais cette impression a fini par se volatiliser au fil des chapitres, heureusement. Petit regret, la fin que je pensais être vraiment explosive et qui m’a légèrement laissée sur ma faim…Mais bon, on peut pas tout avoir !

Quant au style de l’auteur, il colle vraiment bien à ce type de roman : certaines scènes sont vraiment repoussantes, et les descriptions de scènes de crime vraiment très bien gérées (et bien dégoûtantes surtout !). Il est fluide, même si j’ai parfois dû relire certaines phrases pour être sûre d’avoir tout compris comme il fallait. Détail mineur quand on pense à tout le positif du roman !

En bref, une très bonne lecture ainsi qu’un excellent apprentissage sur l’ésotérisme, que ce roman me donne encore plus envie de découvrir. Je le conseille !