Les Décharnés

Par Tatiana

Paul Clément

paru en 2015

320 pages

horreur

L’extrait 

« Voir les rues désertes et si calmes avait quelque chose de réellement troublant. Notre propension à nous croire les maîtres du monde s’était mue en des murmures de résignation. Seuls les zombies continuaient à crier. Leur gloire n’avait rien de monumental, jamais ils ne bâtiraient quoi que ce soit, mais leur toute puissance était sublime. En quelques semaines, ils avaient complètement métamorphosés le monde. Notre bruyant remue-ménage si rassurant était devenu une quiétude terrifiante. »

La note 

♥♥♥♥

La critique 

Après ces interminables révisions et ce fichu bac blanc, je suis de retour avec une critique d’un roman un peu particulier, j’ai nommé Les Décharnés ! J’ai eu la chance de pouvoir lire ce roman après avoir contacté l’auteur via Facebook, je le remercie donc de m’avoir permis de lire et chroniquer cet excellent récit !

Nous retrouvons donc Patrick (aussi appelé Monsieur Patrick), vieil agriculteur ronchon, qui se retrouve au centre d’une folie meurtrière, celle de zombies affamés. Lui et la jeune Emma, qu’il sauve des zombies in extremis, vont alors s’engager dans une course à la survie au pays d’écœurants mort-vivants.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Patrick, même s’il est difficile de s’attacher à lui dès les premières pages. Son évolution au fil du roman est particulièrement réussie, on passe d’un vieux papy ronchon à un vieux papy adorable (quand il le veut du moins…), même si on peut se demander d’où cet homme tire toute son énergie ! Il ne s’arrête pas une seconde, et pour son âge j’ai parfois trouvé des éléments un peu exagérés, mais dans l’ensemble Monsieur Patrick est un personnage très attachant, et surtout plein de ressources. Emma, la jeune enfant sauvée par Patrick, est elle aussi vraiment bien construite. Traumatisée par la mort de ses parents, elle va devoir réapprendre à vivre aux côtés de ce vieillard qu’elle ne connaît pas, et je l’ai trouvée extrêmement courageuse tout le long du roman. Elle vit cette situation sans vraiment la comprendre (durant les premières pages), et se montre à la fois très faible et très forte ! Deux visages qu’elle vêtit selon les situations, mais qui lui ont valu mon admiration.
En somme, tous les personnages sont vraiment très bien exploités, et donnent une profondeur au récit. D’autres personnages avec des psychologies très intéressantes feront des apparitions ponctuelles, mais je ne vais rien spoiler et donc ne rien dire de plus (à mon plus grand regret…).

L’intrigue est quand à elle très bien construite, j’ai remarqué quelques lenteurs à certains moments, mais ces dernières sont vite oubliées grâce aux nombreuses scènes d’action, qui vous feront retenir votre souffle plus d’une fois ! Mon coeur battait tellement vite à certains passages que j’ai bien cru qu’il allait finir par me lâcher… Et le style d’écriture de l’auteur y est pour quelque chose : je l’ai trouvé percutant. Percutant, et pourtant vraiment simple. Les descriptions des Zombies sont vraiment écœurantes, j’ai dû faire la grimace une bonne cinquantaine de fois durant ma lecture !
Quant à la fin…je crois bien que c’est un des seuls romans contemporains qui possèdent une fin pareille. Je pense me souvenir toute ma vie du choc que j’ai eu en tournant les dernières pages avant l’épilogue, lui aussi très bien ficelé d’ailleurs ! Un fin ouverte mais pas trop, et qui vous donnera très probablement envie de vous taper la tête contre des murs, c’est promis.

En bref, un roman avec des zombies à foison qui vous fera passer un excellent moment ! Je le recommande vivement, et lirai avec grand plaisir les prochaines sorties de l’auteur !