Groot, arbres, forêt, bois... Voilà, voilà... On fait avec les moyens du bord, je voulais vous éviter les chats ^^
Celui-ci n'a pas fait long feu dans ma pal et bien m'en a pris !
Nora, écrivain solitaire depuis pas mal d'années, a la surprise de recevoir dans sa boite mail une invitation à l'enterrement de vie de jeune fille de son ex-meilleure amie, Clara. Les deux femmes ne se sont pas adressées la parole depuis dix ans et ne se sont pas vraiment quittées en bon terme. Une fois la surprise passée, Nora cède à la curiosité et accepte l'invitation. Quelque temps plus tard, elle se retrouve en plein milieu d'une forêt, dans une maison entièrement faite de verre transparent, avec seulement une amie et trois personnes qu'elle connaît peu ou pas. Et c'est là que le week-end de l'enfer commence.Alors soyons d'accord, ce que j'ai décrit comme le week-end de l'enfer ne correspond pas exactement à ce que l'on pourrait retrouver dans un film d'horreur classique (même si le titre du roman le laisse présager), c'est-à-dire qu'ici, pas de slasher, pas de tueur masqué qui va vous dézinguer tout ce petit monde bien tranquillement à coup d'attendrisseur à viande (mais j'aime bien le concept). L'enfer ici, comme dirait notre ami Sartre, c'est les autres (question, le tueur masqué est-il un "autre" ? Mince, ça tombe à l'eau mon affaire...). Nora va se retrouver au cœur de petites querelles mesquines et sournoises, menées de main de maître par tous les participants à l'enterrement de vie de jeune fille de Clara. Et chacun va voir ses petits secrets et ses gros défauts surgir au détour d'une révélation fracassante pendant un jeu d'action/vérité (d'ailleurs, je ne savais pas qu'on jouait encore à ce jeu passé les 16 ans mais passons). Et tout ce bazar va finir en drame, vous vous en doutez.
L'ambiance de ce roman est particulièrement malsaine et vraiment flippante. Rien que le lieu décrit, une maison en verre faisant face à une forêt obscure, me plonge dans une angoisse folle. Et les petites réunions avec des gens inconnus, coupés du monde, sans réseau, sans Wifi (geek alerte), voilà ma propre conception de la damnation éternelle. Parallèlement à cela, nous avons Nora, quelques semaines plus tard, réveillée sur un lit d'hôpital, couverte de blessures, de griffures, de bleus et qui tente de retrouver le pourquoi du comment elle en est arrivée là. Ce qui, on est d'accord, ne laisse rien présager de bon pour les joyeux drilles en question. L'écriture est fluide et permet d'alterner passé et présent agréablement et encourage le lecteur à tourner les pages de façon compulsive.
Franchement, j'ai flippé. Ce roman regroupe pas mal de mes petites phobies personnelles et ça a dû jouer pas mal là-dessus (salut, je suis plutôt névrosée) et j'ai adoré me faire mener en bateau. Par contre, il faut avouer que quelques trucs m'ont agacée, je n'ai pas toujours compris les réactions des personnages, certains auraient clairement mérité une bonne baffe dans la face. Je comprends tout à fait que l'on nous présente une héroïne qui a une tendance démesurée à s'écraser mais parfois, c'était trop. L'une des révélations arrive aussi trop tôt dans le roman (vers le tiers final) et l’intérêt retombe comme un soufflet, la fin est sympathique mais le malaise du début, qui est clairement le point fort de l'histoire, est plutôt laissé de côté.
4/5
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un coup de cœur mais nous n'en sommes pas loin, ce fut une super lecture, angoissante à souhait, originale et efficace mais qui souffre de quelques petits défauts (ils ne gâchent tout de même pas l'expérience). Néanmoins, je vous la conseille vivement, c'est à lire en hiver, avec la pluie qui claque contre votre fenêtre, protégé par un plaid et les portes de chez vous bien fermées à clef (d'ailleurs, vous avez vérifié si elles étaient bien fermées ?). C'est un premier roman et je crois que la dame est à suivre !