Auteur : Renaud de Vriendt
Date de publication : 2016
Édition : Kennes Éditions
Pages : 129
ISBN : 2875802526
Synopsis : Camille, un jeune garçon de onze ans dont les parents ont mystérieusement disparu, a été recueilli par « Justice Pour Tous », une ligue de super-héros. Malheureusement pour lui, ces derniers n’ont de super que le nom et leurs étranges pouvoirs vont s’avérer particulièrement inadaptés à l’aventure qui les attend. En effet, quand le fantasque « M le Mystère », après avoir kidnappé plusieurs citoyens de Nova City, invitera tous les supers de la ville à venir récupérer les malheureux au sein même de son repaire, Camille n’écoutera que son courage et se jettera dans la gueule du loup. Mais très vite, il comprendra que ses nouveaux amis ne pèsent pas bien lourd face aux super-héros de « Justice d’Élite », une ligue rivale. Le temps presse pour le jeune héros, d’autant plus que de terribles révélations l’attendent dans l’antre de « M le Mystère ».
Avis : ★★✩✩✩
Je tiens à remercier Babelio et Kennes Éditions pour m’avoir envoyé un exemplaire en échange d’une critique honnête.
J’aime beaucoup les super-héros et je suis fort contente que ce soit quelque chose qui intéresse les jeunes lecteurs puisqu’il me semble que leurs histoires permettent de faire passer un grand nombre de messages, certains des plus importants. Et ce genre de livre peut permettre à un enfant qui apprécie les bandes dessinées de se mettre petit à petit au roman.
La couverture fait très « BD » (d’ailleurs, le livre sera adapté d’ici peu en bande dessinée) et des illustrations séparent certains chapitres. Elles sont sympathiques, mais finalement, je doute de leur utilité… La couverture présente déjà tous les personnages (à part l’antagoniste puisque c’est un mystère) et à part une illustration qui me semblait bien choisie… Les autres présentent des scènes assez banales, Camille qui descend un escalier avec son copain, un arbre qui pousse… Bref, peut-être que le talent de l’illustrateur a été conservé pour la BD, mais dans ce cas, je crois que c’est mieux de ne mettre aucune illustration.
D’ailleurs, en voyant la couverture… La super-héroïne sur la gauche m’a très vite fait penser à Poison Ivy, de l’univers DC Comics et plus particulièrement Batman. C’est une jeune femme qui manipule les plantes… elle est rousse… vêtue de lianes… À ce niveau, il me semble que ni le dessinateur ni l’auteur (puisqu’elle est décrite ainsi dans le livre) ne cachent la copie qu’ils ont faite. Outre la question de plagiat, je trouve le manque d’originalité décevant. De tous les super-pouvoirs qu’elle aurait pu avoir… Enfin. Il faut déjà être soulagé qu’il y ait un personnage de femme intéressant, parce que c’est pas gagné ! C’est la seule.
Ah. À ce propos. Le livre commence à l’école, où Camille se fait embêter par un camarade de classe… qui le traite de « fillette » et qui utilise des pronoms féminins pour s’adresser à lui. Et Camille prend clairement ça comme une insulte, il s’énerve, perd patience, clame haut et fort « Je ne suis pas une fille ! ». Il ne faut pas se méprendre, je sais bien que ce genre d’insultes fuse à tous vas. Mais le représenter dans un livre pour enfants, sans que quoi que ce soit ne vienne montrer qu’être une fille ce n’est pas une insulte, que ça rime à rien et que les filles sont pas plus peureuses et lâches que les garçons… Je trouve ça très, très moyen. Puisqu’au contraire, ça propage l’idée qu’il vaut mieux être un garçon qu’une fille et ça ancre ces satanés rôles genrés dans la tête des gamins qui vont avoir le livre entre les mains.
Malgré cette grosse déception, ce livre n’a pas que des défauts (c’est juste qu’ils sont rédhibitoires pour moi…). L’humour est au rendez-vous et j’ai apprécié le fait que certains mots un peu « compliqués » soient présents dans le texte, avec une note de bas de page où le personnage principal, Camille (et parfois un autre personnage !), intervient pour expliquer les mots employés. Ça permet de présenter du nouveau vocabulaire de manière ludique, avec des métaphores parfois qui peuvent aider à se souvenir du mot et de la définition.
Tous s’accrochèrent à ce qu’ils purent en voyant l’énorme vague fondre sur eux. Quand elle heurta l’embarcation, celle-ci fut emportée comme une légère feuille de tilleul serait… Oh et puis zut ! La situation est trop urgente, on n’a pas le temps pour les descriptions !
Quoi qu’il en soit, je ne recommande pas particulièrement cet ouvrage et je conseille même de le tenir hors de portée des enfants… À moins de leur expliquer qu’être une fille, c’est pas moins cool que d’être un garçon et c’est certainement pas une insulte. Mais d’autres livres le font très bien…
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