Il faut sauver Zoé

Par Loulou Coco

Il faut sauver Zoé d’Alyson Noël, paru aux éditions Michel Lafon en juin 2014

Je dois avouer que j’ai mis du temps avant de rédiger cette chronique. Non pas que je n’avais pas de matière, ou de sentiments particuliers à exprimer sur ce livre. Tout au contraire ! On peut dire que j’ai même fait une overdose d’émotions … et j’ai adoré ça !
Pour quelqu’un qui est « allergique » aux sentiments, croyez-moi c’est un petit miracle. Miracle qui m’a permis, entre autre, d’apprendre une chose sur mes habitudes de lecture. Je suis ainsi fière de vous annoncer que je lis 80 pages en 50 min (non, non, je n’ai pas la grosse tête :p ) !
Comment je le sais ? Et bien ce livre est tellement hypnotique que je l’ai lu en une soirée et que les 80 dernières pages ont été commentées en live avec Loulou ! Alors préparez la boîte de mouchoirs parce que vous allez en avoir besoin 

Résumé de l’éditeur :

« Ma sœur était le genre de personne pour qui les nuages s’écartent et sur qui le soleil brille en permanence. Alors forcément, vivre à ses côtés, c’était risquer de rester dans l’ombre. »

Écho a connu des jours meilleurs. Ses parents l’ignorent, trop occupés à sombrer dans la dépression, ses amies d’enfance se détournent d’elle, et son entrée au lycée n’annonce aucune embellie. Mais comment parvenir à exister alors que le souvenir de sa sœur, Zoé, assassinée un an plus tôt, continue de la hanter ?

Quand elle met la main sur le journal intime de sa sœur elle découvre, au fil des pages, les secrets que cette dernière a toujours voulu cacher. Et, entre les lignes, le seul moyen pour Écho de se reconstruire…

Sur un fond d’exposition de la dangerosité d’internet et des réseaux sociaux, Alyson Noël nous livre ici un récit d’une implacable beauté hypnotique.

Il Faut sauver Zoé n’est pas une histoire originale en soi. Comme me l’a fait très justement remarquer Loulou, la trame narratrice peut être retrouvée dans de nombreux autres livres pour adolescents, mais ce qui permet au livre de se démarquer c’est le style d’écriture. Juste, précis, il fait mouche à chacun des mots.

Je n’ai vraiment pas l’habitude de lire ce genre de livre où les émotions ont une place centrale dans l’histoire…

Il est à souligner que le mode d’écriture est original et complément addictif. Nous passons sans cesse de la narration de Zoé à celle d’Echo. Nous suivons alternativement la vie de la défunte et celle qui se bat pour exister. L’idée de génie, si je puis dire, est également que les faits nous sont présentés avant les actions. Permettez-moi d’éclairer mon propos (sans spoiler promis) : dès les premières pages du livre, nous savons que Zoé est morte. Nous avons très peu d’éléments sur le pourquoi du comment. Ce n’est pas vraiment le propos au départ. Mais au fil des pages, la mort de Zoé devient de plus en plus importante et Echo nous en révèle quelques éléments pour finir par nous expliquer clairement comment cela est arrivé. Ce qui fait que lorsque nous débutons la lecture du journal intime de Zoé, nous savons bien évidemment comment il va se finir. C’est comme si nous assistions à un crash d’avion, incapables d’agir mais terriblement conscients du dénouement.

Lorsque la fin approche et qu’on sait très bien où elle nous emmène …

Mais connaître la fin du journal intime avant la lecture n’empêche en rien les émotions de vous assaillir, ni même les surprises. Car oui, le suspense fait son entrée vers le milieu du livre pour ne plus jamais le quitter, à mon plus grand bonheur.
Mélange de genres (sentimental, thriller, récit de vie …), Il Faut sauver Zoé sait également se démarquer par ses personnages. Ici aussi, rien de neuf sous le soleil, certains personnages sont caricaturés (je pense notamment à la meilleure amie d’Echo, l’Adolescente Amourachée par excellence), mais tous sont extrêmement attachants. Je me suis tout de suite identifiée à Echo, la jeune fille timide qui essaie de se trouver une identité, elle qui s’est trop souvent cachée derrière celle de sa sœur. Je suis fille unique, mais je n’ai pas manqué de trouver cette quête d’identité touchante et réaliste.

Et ce n’est pas tout. Il faut sauver Zoé a plus d’un atout dans son sac. C’est aussi une très bonne satire de la dangerosité d’internet. Dangerosité qui est mise en avant par le meurtre de Zoé. Le roman décrit aussi les méfaits de la drogue (sans tomber dans le cliché cette fois-ci) et n’hésite pas non plus à aborder le sujet du viol. Bref, Il faut sauver Zoé mélange les genres et les thèmes avec brio !

En écrivant cet article, je me suis renseignée sur la réception du livre chez d’autres lecteurs. Je voulais savoir si j’étais seule à avoir ressenti autant d’amour envers ce livre. La réponse est bien évidemment non. Ce livre a beaucoup touché dans le monde entier. Mais certaines personnes ont eu du mal avec les deux héroïnes qu’ils ont trouvé « sottes », ou « naïves ». C’est aussi vrai à bien des égards, mais j’ai une question à leur poser : qui ne l’a pas été à l’adolescence ? Qui peut se targuer de ne pas avoir fait le mouton ? Qui peut se targuer de ne pas avoir eu envie de devenir populaire ? Quant à la question de la naïveté de Zoé, je ne peux pas la commenter sans spoiler le livre, ce qui serait vraiment dommage tant les rebondissements participent au plaisir de lecture. Pour ceux qui auraient décidé de le lire, je ne veux pas vous gâcher ça, alors je me tais. Mais si par hasard, vous avez lu le livre et vous souhaitez en discuter, je serais plus qu’heureuse de le faire avec vous ! 

Lire Il Faut sauver Zoé, c’est être bouleversé(e) par un récit qui dépasse le simple cadre de l’adolescence. C’est un récit complexe à l’écriture simple, qui devrait, de par son thème, être lu par les collégiens et lycéens du monde entier.

Mais attention cependant, ne commettez pas la même erreur que moi ! Ne lisez pas ce livre avec une playlist « folk » dans les oreilles, ou vous risquez fort de rester mélancolique pendant une semaine 

Bonne lecture les cocos !