Tome 1 : Édith.
Romance Historique.
Exemplaire publié en 2014,
aux éditions La Bourdonnaye.
184 pages.
Germain Crèvecœur, l’un des plus grands créateurs de chaussures pour femmes du XXe siècle, vient d’être retrouvé pendu. L’artiste adulé, mais pourtant tristement solitaire, lègue tous ses biens à son fils caché, Raphaël. Ces richesses comprennent une maison étrange aux murs couverts de souliers féminins et des lettres dans lesquelles le défunt dévoile le roman de sa vie ainsi que ses plus terribles secrets…
Tout commence en 1915, avec Édith, femme magnifique et forte, mariée malgré elle à Romain et secrètement amoureuse d’Hektor. Le premier est un cordonnier fétichiste et dangereux, le second un soldat allemand de la Grande Guerre, ennemi de la patrie. Mais l’amour, apatride, se joue des frontières comme des convenances.
Ado, je dévorais les sagas familiales entre deux romans de Stephen King. Celle-ci m'a donné envie de replonger dans cette ambiance.
L'écriture de Antonia Medeiros est très agréable à lire. Le rythme est parfois un peu lent et descriptif mais correspond au genre de la romance historique et des sagas familiales.
Je m'attendais à une construction plutôt linéaire où l'on découvrirait les ancêtres puis, petit à petit, le temps nous amènerait à notre époque. J'ai donc été très surprise de découvrir en même temps les différentes générations de la famille.
J'ai trouvé Édith très touchante par sa position de femme des années 1900 : elle semble soumise et résignée par ce qu'il lui arrive mais parfois, elle relève la tête et prend sa vie en main.
Romain m'est totalement antipathique et ses tendances fétichistes n'arrangent rien mais c'est un personnage qui promet de nombreux rebondissements pour la suite grâce à une personnalité et des mœurs atypiques.
J'ai encore un peu de mal à situer Raphaël qui m'a paru être là uniquement pour pouvoir revenir sur ses ancêtres, en position unique de témoin.
Comme je viens de le dire, Romain apporte une note de mystère à l'intrigue car on se demande où sa passion pour les chaussures va nous amener.
L'histoire de Germain est aussi intéressante, son destin se profile doucement à la fin de ce premier tome et s'annonce d'ores et déjà un peu compliqué face à un père qui n'a aucune envie d'assumer ses fonctions.
J'ai été surprise de voir ce que roman était très court, il fait office d'introduction en plantant le décor de la naissance de la famille Crèvecoeur. J'aurais vraiment aimé continuer ma lecture.
J'ai cependant un petit bémol concernant le nom du tome qui ne me paraît pas vraiment approprié. Je trouve qu’Édith reste en retrait ou, en tout cas, est écrasé par la personnalité très forte de Romain.
En bref, c'est une très bonne lecture, quoiqu'un peu trop courte peut-être. L'auteure aurait pu étoffer son personnage féminin central pour pouvoir lui dédier ce premier tome. Cependant, dans l'ensemble, l'intrigue est bonne et ce début prometteur.
Ce roman me permet de participer au challenge gourmand, le vin : «Il se leva et prit son petit verre de vin.»
au Mois des Lectrices de février : «Lire une romance»
au challenge Des gages ta PAL ! Session 4, pour les catégories «Du blanc sur la couverture» et «Le nom d'un personnage dans le titre»
Du même auteur, dans ma PAL :
Les Crèvecoeur, tome 2 : Romain
Les Crèvecoeur, tome 3 : Germain
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur – Les autres tomes de la saga
Site de l'auteur – Site des éditions La Bourdonnaye